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IMBIBER, verbe trans.
A. −
1. [Le suj. désigne une pers.] Faire pénétrer un liquide dans un corps, une matière. On imbibera, à deux ou trois fois, l'intérieur de deux barriques, avec de la chaux vive fondue dans l'eau bouillante (Voy. La Pérouse,t. 1, 1797, p. 200).Rocambole prit le mouchoir, écarta les rideaux du lit, souleva les draps couverts de sang et imbiba le mouchoir (Ponson du Terr., Rocambole, t. 4, 1859, p. 255).Le liquide, dont on imbibe un tampon d'ouate, est destiné à nettoyer et à tonifier la peau du visage (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 121) :
1. ... il tira donc une écritoire de corne d'un secrétaire de noyer, tailla soigneusement une plume qu'il approcha vingt fois de ses yeux et qu'il imbiba d'encre... Sue, Atar-Gull,1831, p. 6.
En partic.
Emploi pronom. réfl. dir. S'imbiber d'une boisson. En boire avec excès. Les nerfs empoisonnés de café − de ce café dont ils s'imbibent toute l'année (Bernanos, Mouchette,1937, p. 1281).
[Tournure passive] Être imbibé d'alcool. Être imprégné d'alcool. Son corps imbibé d'alcool se ratatinait comme les fœtus qui sont dans des bocaux, chez les pharmaciens (Zola, Assommoir,1877, p. 745).Verlaine était tout imbibé d'alcool (Barrès, Cahiers, t. 1, 1896, p. 58).Le visage bouffi, les yeux larmoyants, visiblement imbibé d'alcool (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 346).
2. [Le suj. désigne un liquide] Mouiller, pénétrer (un corps, une matière). Quand l'éponge est imbibée, la mer peut passer dessus sans y faire entrer une larme de plus (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 435).L'eau frangeait les ramures, alourdissait les fils d'araignée, imbibait les écorces gluantes (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 22).Il gisait par terre. Un flot de sang échappé de la bouche barbouillait son menton et son cou, imbibait la neige (Cocteau, Enf. terr.,1929, p. 15) :
2. ... figurez-vous un pauvre diable non pas mouillé, mais imbibé, pénétré, percé jusqu'aux os par douze heures de pluie continuelle, une éponge qui ne séchera de huit jours... Courier, Lettres Fr. et Ital.,1806, p. 700.
Emploi pronom.
[Le suj. désigne le liquide qui pénètre] Ce sont (...) de grandes couches de sable fort épaisses, où leurs eaux s'imbibent comme dans des éponges (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 225).
[Le suj. désigne la chose pénétrée] Un petit gravier fort estimé, à cause de la propriété qu'il a de s'imbiber d'eau très promptement (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 200).Il prenait une grande pièce de frêne et il la mettait à tremper dans le trou (...). Il la tournait, il la palpait, il la remettait dans l'eau, il la laissait bien s'imbiber (Giono, Regain,1930, p. 27).
B. − Au fig. Imprégner, pénétrer. Les émanations mortelles de ce livre imbiberont son âme comme l'eau le sucre (Lautréam., Chants Maldoror,1869, p. 123).Il était imbibé de l'idéologie vague et brûlante qui faisait délirer les bourgeois des premiers temps de la Révolution (Rolland, J.-Chr., Maison, 1909, p. 967).Lentement m'imbibait un ennui douloureux, lourd de larmes (Gide, Isabelle,1911, p. 638).
Empl. pronom. Le paysage depuis le pont du Mont-Blanc était splendide; on s'imbibait avec délice de ce soleil smyrnéen (Amiel, Journal,1866, p. 162) :
3. Est-ce que l'âme d'un Véronèse, je suppose, ne s'imbibait pas de couleurs continuellement, comme un morceau d'étoffe sans cesse plongé dans la cuve bouillante d'un teinturier? Flaub., Corresp.,1853, p. 368.
Prononc. et Orth. : [ε ̃bibe], (il) imbibe [ε ̃bib]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1478 part. passé « qui a pénétré dans quelque chose » (Le Guidon en François, trad. de N. Panis ds Sigurs); 1555 inf. « absorber (un liquide) » (Les Comptes du monde adventureux, 38 ds Hug.); 1873 pronom. « boire beaucoup » (Lar. 19e). Empr. au lat. class.imbibere « boire, absorber, se pénétrer de ». Fréq. abs. littér. : 259. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 418, b) 332; xxes : a) 360, b) 348.