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ILLUMINATION, subst. fém.
A. −
1.
a) Vieilli. Fait d'éclairer (quelque chose) d'une vive lumière. Synon. éclairage, éclairement.Le gaz, resté aux météores, ne fournissait point encore l'illumination de nos théâtres et de nos rues (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 604).Fermant la fenêtre comme à regret sur la jaune illumination de l'orage alors à son paroxysme (Gracq, Argol,1938, p. 176).
P. métaph. L'illumination successive et errante de zones assombries de mon passé faisait de moi un être dont le suprême bonheur eût été de rencontrer Legrandin (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 820).
b) État de quelque chose qui est éclairé d'une vive lumière. Synon. éclairage.On ne voyait pas les globes de gaz eux-mêmes, mais, par-dessus la palissade, l'étrange illumination des marronniers (Gide, Si le grain,1924, p. 356).D'ordinaire Angélina ne s'attardait pas, le matin, à observer autour d'elle. Mais levant la vue elle demeura éblouie devant l'illumination du ciel (Guèvremont, Survenant,1945, p. 232).Elle resta ainsi (...) jusqu'à ce que la brusque illumination d'une gare traversée à grande vitesse l'eût tirée de son rêve confus (Bernanos, Mauv. rêve,1948, p. 984).
2. En partic.
a) Fait d'éclairer (quelque chose) par des dispositifs lumineux et en grand nombre. L'illumination de Notre-Dame. L'illumination de cet hôtel est brillante (Ac.). Le soir, illumination chez Mmede Staël (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 1035).Alors il y eut de grandes réjouissances (...) dans l'illumination des flambeaux, au son des harpes, sur des jonchées de feuillages (Flaub., St Julien l'Hospitalier,1877, p. 80) :
1. Et ainsi en va-t-il de nos grands hommes. Ils ont eu leur époque, leur jour, leur illumination, lampions, drapeaux, discours, mais eux pensent durer indéfiniment et, qu'après eux, tout est fini. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 204.
b) Gén. au plur. Décorations lumineuses qu'on allume en signe de fête. Les illuminations du 14 juillet, de fin d'année; rues décorées d'illuminations. Ce sont les quartiers de commerce où les illuminations ont été les plus nombreuses et les plus brillantes (Delécluze, Journal,1827, p. 440).Un ciel mauve, où les lueurs des illuminations mettent comme le reflet d'un immense incendie (Goncourt, Journal,1889, p. 970).
B. − Au fig.
1. État de quelque chose qui est comme éclairé d'une vive lumière. Elle avait sur les traits un épanouissement de vie, une illumination de bonheur (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Yvette, 1884, p. 491).Quelque chose nous attendait dans l'ombre future, quelque chose qui nous révélerait à nous-mêmes peut-être dans l'illumination d'un dernier instant avant de nous anéantir (Sartre, Sit. II,1948, p. 243).
2. Apparition soudaine à l'esprit d'une idée qui jette une clarté nouvelle (sur telle ou telle question). Synon. inspiration.Illuminations du poète, du chercheur; avoir l'esprit traversé par une illumination; comprendre par illuminations. Ce général semblait agir par de soudaines illuminations (Ac.1878-1935).Alors il eut une illumination. C'était de visiter à pied, chaque dimanche, les environs de Paris et même certaines parties de la capitale qu'il ne connaissait pas (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Dimanches bourg. Paris, 1880, p. 286).Henri resta décontenancé; ça ne lui plaisait pas cette idée, pas du tout. Brusquement, il eut une illumination. « C'est un coup monté! » (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 374) :
2. Et soudain, elle eut une illumination. « C'est Jacqueline, c'est la fille de Jean, pensa-t-elle avec colère. Il est amoureux d'elle, il veut l'épouser. C'est pour cela qu'il m'écarte... » Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 237.
[Avec un compl. indiquant la nature de l'illumination] Cependant, mue par une singulière illumination de prudence, elle retira du feu le côté de la lettre qui n'était pas écrit, prit les cinq premières lignes (...) et les cousit dans le bas de sa robe (Balzac, Tén. affaire,1841, p. 219).
3. THÉOL. Fait d'être touché par la lumière divine. Une illumination divine (Ac.). Par illumination du Saint-Esprit (Ac.). Sœur Blandine attendait de trouver l'illumination de la grâce par ses propres moyens (Jouve, Paulina,1925, p. 171).Et, brusquement, pour en finir : − C'est à ce moment que j'ai reçu cette grâce, cette illumination dont j'ai parlé. Pour l'autre rencontre... (Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 217).
Prononc. et Orth. : [il(l)yminasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1370-72 relig. (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, 504); 2. « action d'éclairer, de répandre la lumière » (Amyot, Nic., 42 ds Littré); 3. av. 1611 (Lestoile, Journal, an 1608 ds Gdf. Compl. : un grand festin, des illuminations). Empr. au b. lat.illuminatio « action d'éclairer », spéc. ds la lang. chrét. « action de rendre clair, évident, lumineux; lumière, guide, inspiration; éclat, lumière, apparition ». − Le titre du recueil d'A. Rimbaud, Les Illuminations [sous-titre painted plates] (1873-75) est empr. à l'angl. illumination « enluminure, gravure coloriée » (dep. 1678 ds NED; lui-même empr. au fr. illumination « id. », sens relevé dep. 1636 par FEW t. 4, p. 561a, encore recensé par les lexicographes du xixes.), v. p. XI de l'éd. de A. Py. Fréq. abs. littér. : 442. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 443, b) 571; xxes. : a) 537, b) 872.