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HOQUET, subst. masc.
A. −
1. Contraction spasmodique du diaphragme entraînant une secousse brusque du thorax et de l'abdomen, accompagné d'un bruit caractéristique causé par le resserrement subit de la glotte et la vibration des cordes vocales; bruit ainsi produit; répétition de ces contractions. Être secoué de hoquets, par un/des hoquet(s); pousser un/des hoquet(s). Elle baissait la tête, elle avait de petits hoquets qui secouaient l'énorme paquet de cheveux blonds dont elle chargeait sa nuque (Zola, E. Rougon,1876, p. 252).La chorée du diaphragme se traduit par un hoquet incessant et douloureux (Garcin, Guide vétér.,1944, p. 130).
Loc. verb. Avoir, donner, faire passer le hoquet; (se) guérir du hoquet. Perdre le hoquet (Ac.). Toutefois, il faut convenir que dès qu'il a le hoquet, rien qu'en surgissant, elle le lui fait passer (Renard, Poil Carotte,1894, p. 316).Vous vous guérirez du hoquet si vous arrivez à bâiller. Mais comment bâiller? On y arrive très bien en mimant d'abord la chose, par étirements et bâillements simulés; l'animal caché, le même qui vous donne le hoquet sans votre permission, sera mis ainsi dans la position de bâiller, et il bâillera (Alain, Propos,1922, p. 378).
En partic. Hoquet(s) de la mort, de l'agonie; dernier(s) hoquet(s). Hoquet(s) survenant parfois au moment de la mort. Le 3 mai, Napoléon se fit administrer l'extrême-onction et reçut le saint viatique. Le silence de la chambre n'était interrompu que par le hoquet de la mort mêlé au bruit régulier du balancier d'une pendule (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 666).Dès le seuil de la chambre, elle aperçut Virginie étalée sur le dos (...) MmeAubain, au pied de la couche (...) poussait des hoquets d'agonie (Flaub., Cœur simple,1877, p. 43).Ce que je redoute d'elle [la mort], est-ce l'angoisse physique, l'angoisse du dernier hoquet? (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 96).V. agonique ex. 3.
Hoquet épidémique. Hoquet très tenace, pouvant durer plusieurs jours, constituant en particulier le signe de maladies des centres nerveux (cf. May ds Nouv. Traité Méd., fasc. 4, 1925, p. 54). Une forme [d'atteinte encéphalitique] particulièrement curieuse est celle qui se caractérise uniquement par un hoquet incoercible . C'est ainsi que des crises de hoquets épidémiques ont été observées à Vienne et à Paris vers 1919-1920 (Quillet Méd.1965, p. 346).
2. P. anal.
a) Bruit rauque provoqué par une gêne brusque de la respiration, accompagnant souvent une forte émotion. Avoir des hoquets de rire; une voix coupée de hoquets. Elle releva la tête, rassérénée (...). Elle était encore secouée par ces hoquets qui suivent les pleurs, et sa gorge battait la soie de son corsage (Péladan, Vice supr.,1884, p. 120).Il entendait Mélanie pleurer, son tablier sur la tête, avec des hoquets de larmes, comme un lointain aboiement (Chardonne, Dest. sent., I, 1934, p. 119).Les efforts que faisait M. de Froberville pour qu'on n'entendît pas son rire l'avaient fait devenir rouge comme un coq, et malgré cela c'est en entrecoupant ses mots de hoquets de joie qu'il s'écria d'un ton miséricordieux : « Oh! pauvre tante Saint-Euverte, elle va en faire une maladie! (...) » (Proust, Sodome,1922, p. 684).
b) Synon. de haut-le-cœur.Hoquet de dégoût :
1. Elle avait fermé les yeux, elle était blanche et son front s'était couvert de sueur. « Mal au cœur », balbutia-t-elle en étouffant un hoquet dans son mouchoir. Au bout d'un instant, elle rouvrit les yeux. « Ça passe, c'est ce vin rouge... » Beauvoir, Mandarins,1954, p. 229.
c) Phénomène, secousse spasmodique accompagnée ou non de bruit. Le train (...) se remettait en marche, avec des hoquets sourds et profonds (Zola, M. Ferat,1868, p. 7).Le hoquet des sources nouvelles qui crevaient au milieu des pâtures, les ruisseaux qui léchaient les herbes à gros lappements de langue (Giono, Chant monde,1934, p. 106).À travers le torchis de la masure, crevé depuis longtemps par la gelée, la bise soufflait si fort que la grêle flamme du foyer se couchait chaque fois sur les cendres avec un hoquet de fumée (Bernanos, Crime,1935, p. 777).
B. − MUS. MÉDIÉV. ,,Type de composition où deux (ou plusieurs) voix sont parsemées de silences, de telle sorte que l'une se tait lorsque l'autre se fait entendre et vice versa`` (Mus. 1976; dict. xixeet xxes.). Machaut (...) écrit en « double hoquet », c'est-à-dire en contrepoint entremêlé de silences alternés, une pièce d'« organum pur » (Gastoué, Prim. mus. fr.,1922, p. 63).Chez les modernes, les souvenirs du H[oquet] se retrouvent dans les pauses suspensives, les syncopes, les rythmes à contre-temps, qui sont devenus un moyen d'expression chez les musiciens dramatiques (Brenet, Dict. prat. et hist. mus.,1926, p. 197) :
2. ... le « hoquet », regardé par les didacticiens comme une des parties essentielles de la musique mesurée (...) était une phrase harmonique dans laquelle une ou plusieurs parties étaient entrecoupées ou interrompues par des silences. E. de Coussemaker, L'Art harmonique aux xiieet xiiiesiècles, Paris, A. Durand et V. Didron, 1865, p. 83.
Prononc. et Orth. : [ɔkε] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. hockey, O.K. Étymol. et Hist. 1. 1310 mus. anc. (G. du Bus, Fauvel, 1347 ds T.-L. : Hoquès, motès et chançonnetes); 1erquart xives. (Estampies, éd. W.O. Streng-Renkonen, VI, 47, cf. n. p. 53); 2. 1385 « coup » (doc. ds Du Cange, s.v. hoquetus 2); 3. [1464 icquet « mouvement convulsif du diaphragme » (J. Lagadeuc, Cathol. ds Gdf. Compl.)] xves. hoquet (d'apr. FEW t. 4, p. 451a); 1608 aux derniers hoquets (Cayet, Chron. nov., p. 294 ds Gdf. Compl.). Dér. de l'onomat. hok- exprimant le bruit d'un coup, d'un choc donné, précédé d'une aspiration; cf. les var. apophoniques en i, a, e, ü (FEW, loc. cit., pp. 451b-452a). Fréq. abs. littér. : 287. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 79, b) 476; xxes. : a) 742, b) 450. Bbg. Bambeck (M.). Galloromanische lexikalia... In : [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, p. 64. - Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 17; t. 3 1972 [1930], p. 175.