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HERMINE, subst. fém.
A. −
1. Petit mammifère carnivore du nord de l'Europe et de l'Asie (de la famille des Mustelidés), qui ressemble (en plus long) à la belette et dont le pelage brun clair, beige ou rosé devient blanc en hiver (sauf la pointe de la queue qui reste noire). Voici deux longues hermines découplées qui vont faire décamper toute la gent (...) trotte-menu! (Claudel, Jet de pierre,1949, p. 1297).L'Hermine chasse et s'en prend à toutes sortes de gibiers (Levrauts, Perdrix, Faisans) et aux œufs (...), mais aussi aux reptiles, batraciens, mollusques, insectes mêmes (Burn.1970).
[P. réf. à la blancheur immaculée de l'hermine, à la légende qui veut que l'hermine se laisse mourir si elle est tachée] MlleVaubois, parfaite en son genre, était l'hermine de la stupidité sans une seule tache d'intelligence (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 724).Madame Fitz-Gérald était parvenue à doubler le cap de la maturité avec une réputation parfaitement nette (...) elle avait au plus haut degré la religion des hermines (...) l'horreur des taches (Feuillet, Mariage monde,1875, p. 29).
2. P. méton.
a) Peau, fourrure blanche de cet animal dont on rehausse parfois l'éclat en la parsemant de pinceaux de poils noirs. Étole, manchon, manteau, pardessus d'hermine; chapeau, robe brodé(e) d'hermine. Tout le monde était endimanché. En certains endroits, le soleil par traînées, resplendissait sur des cachemires, des pelleteries fauves, des hermines tachetées de larmes noires (Reider, MlleVallantin,1862, p. 122).Les modèles (...) rivalisent de somptuosité, qu'il s'agisse d'un manteau de vison (...) ou d'une princière cape d'hermine travaillée verticalement en bandes étroites (Le Monde,18 oct. 1951, p. 9, col. 4).
b) [En tant que symbole]
α) Bande de fourrure qui orne le costume d'apparat (robe ou camail) des hauts dignitaires de l'État, de l'Université, de l'Église. Tous les juges sont inférieurs aux pairs (...) le juge a un capuchon de menu vair (...) quantité de petites fourrures blanches de toutes sortes, hors l'hermine. L'hermine est réservée aux pairs et au roi (Hugo, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 13) :
Il n'y a que trois grades universitaires : − le baccalauréat : les universitaires bacheliers ont droit (...) à un rang d'hermine à l'épitoge; − la licence : les universitaires licenciés ont droit à deux rangs d'hermine; − le doctorat : les universitaires docteurs ont droit à trois rangs d'hermine. Encyclop. éduc.,1960, p. 317.
β) HÉRALD. L'une des deux fourrures du blason figurée par un champ d'argent semé de mouchetures de sable. L'Hermine est un Champ d'Argent semé de mouchetures de sable (...) les formes des mouchetures varient, depuis celles qui rappellent des larmes renversées, jusqu'à celles qu'on prendrait pour des fers de flèches tréflés ou aux pointes arrondies (mornées) (P.-B. Gheusi, Le Blason, Paris, M. Darantière, 1933, p. 57).
Hermine de Bretagne. Petite croix à pied élargi et terminé par trois pointes. La cour du château est un carré régulier. Le côté de l'entrée (...) n'a qu'un seul étage avec une galerie soutenue par des colonnes courtes (...) orné partout de la cordelière de la reine Anne et des hermines de Bretagne (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 169).
B. − Au fig. et p. anal.
1. [Comme symbole de l'innocence, de pureté] Mirevault ne les trouvait plus assez vertueux (...) pour les exigences actuelles de cette hermine, la presse (Vogüé, Morts,1899, p. 337).Un cierge devant le portrait de votre mère qui vous a si bien élevé. Sans parler de la noblesse native (...). Vous êtes une hermine (Giono, Angelo,1958, p. 158).
2. [P. anal. avec la blancheur de l'hermine] La neige épaissit l'hermine Dont elle a vêtu les toits blancs (Murger, Nuits hiver,1861, p. 43).La Seine roulait des eaux terreuses, entre ses berges qui la bordaient d'hermine (Zola, Page amour,1878, p. 1091).
Prononc. et Orth. : [ε ʀmin]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1140 le peliçon d'ermine (Pélérinage Charlemagne, 481 ds T.-L.); fin xiies. hérald. (Première continuation Perceval, éd. W. Roach, I, 4882; II, 8470). Fém. substantivé de l'anc. adj. (h)ermin « d'hermine » (dep. le xiies. ds T.-L. et Gdf.), du lat. class. Armenius « arménien » dans l'expr. *Mus Armenius « rat d'Arménie » qui désigne l'hermine fort abondante en Asie Mineure (cf. mus ponticus « rat du Pont » ds TLL s.v. VIII, 1690, 46 sqq.). Il ne semble pas absolument nécessaire de faire intervenir l'infl. de hermite (ermite*) pour le traitement de l'initiale, d'autant que l'emploi de hermin(e) « Arménien » pour ermite n'est pas aussi courant que le disent les dict. et paraît plutôt un rapprochement secondaire. Fréq. abs. littér. : 212. Fréq. rel. littér. : xixes : a) 363, b) 317; xxes. : a) 310, b) 233. Bbg. Lenoble-Pinson (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, p. 33, 40; pp. 316-317.