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GRATUITÉ, subst. fém.
Fait d'être gratuit.
A. −
1. Caractère de ce qui est fait ou donné, de ce dont on peut profiter sans contrepartie pécuniaire. La gratuité et la laïcité ou neutralité de l'enseignement (Barrès, Cahiers, t. 12, 1919, p. 180).Les passagers payants (...) c'est-à-dire ceux qui ne jouissaient ni de la gratuité militaire, ni des arrangements bureaucratiques (Céline, Voyage,1932, p. 142).
2. P. ext. Caractère de ce qui est fait ou donné sans contrepartie, sans recherche de compensation. La gratuité de la prédestination (Ac.). La gratuité absolue des dons de Dieu (Renan, Souv. enf.,1883, p. 240).Sentiments (...) sublimés chez l'homme, et susceptibles de gratuité (Gide, Feuillets d'automne,1949, p. 311).
B. −
1. Caractère de ce qui ne repose sur rien, de ce qui n'est pas fondé, justifié. Gratuité d'une hypothèse. Le défi à l'intellectualisme résidant (...) dans la gratuité de chaque affirmation (Benda, Fr. byz.,1945, p. 41).
2. Caractère de ce qui est fait sans but déterminé, de ce qui constitue une fin en soi; caractère de ce qui ne sert à rien. Gratuité de l'art pour l'art. Une métaphysique de l'absurde ne peut conduire qu'à une morale de la gratuité et à une attitude esthétique, fictive, imaginaire à l'égard de l'action (J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 306).J'avais demandé (...) si la musique était un art tout de gratuité, ou si on devait la tourner vers l'efficacité (Schaeffer, Rech. mus. concr.,1952, p. 173) :
De même que ma liberté néantisante se saisit elle-même par l'angoisse, le pour-soi est conscient de sa facticité : il a le sentiment de son entière gratuité, il se saisit comme étant là pour rien, comme étant de trop. Sartre, Être et Néant,1943, p. 126.
Prononc. et Orth. : [gʀatɥite]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. Ca 1350 « exemption de payer » (G. Le Muisit, Poésies, I, 271 ds T.-L.); 1460 « action d'accorder quelque chose par faveur » aucun don ou gratuité (Let. remiss. in Reg. 190 Chartoph. reg. ch. 118 ds Du Cange); en partic. 1. av. 1755 « caractère de ce qui est désintéressé » (St-Simon, 254, 161 ds Rob.); 2. 1866 « caractère de ce qui s'obtient sans payer » la gratuité de l'enseignement primaire (Littré); 3. 1884 « caractère de ce qui est injustifié, non motivé » (Péladan, Vice supr., p. 123 : afin que la jactance de la provocation et sa gratuité augmentât son irritation). Dér. sav. du lat. class. gratuitus, gratuit*; cf. le lat. médiév. gratuitas « faveur » ca 1273 (ds Latham), lui-même formé sur gratuitus. Fréq. abs. littér. : 95.