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GAGER, verbe trans.
A. − Gager qqc.
1. Servir de gage à, garantir. Il est vrai que c'est sur le domaine privé du sultan (...) que serait gagé le nouvel emprunt (Jaurès, Paix menacée,1914, p. 321).L'occupation de la rive gauche du Rhin gagerait les paiements (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 274) :
1. La chambre de commerce emprunte souvent pour cet objet et l'emprunt est gagé par des taxes, taxes qui ont d'ailleurs un objet précis, le remboursement de l'emprunt, et que l'on doit cesser de percevoir quand le but est atteint. Chardon, Trav. publ.,1904, p. 199.
2. [Le compl. est un inf. ou une complétive avec que]
Gager de.S'engager à faire quelque chose. Chacun de vous avait gagé de souper avec moi; j'en avais fait la promesse à chacun de vous; nous souperons tous ensemble (Nerval, Chât. Bohême,1853, p. 58).
Gager que.Émettre une opinion, un avis, avec l'idée de pari pour la renforcer. Tu n'es guère couvert, lui dit-elle, et le temps n'est pas chaud. Je gage que tu as froid? (Sand, F. le Champi,1850, p. 17) :
2. M. de Rollebon, qui passait et ne croyait à rien, gagea contre le curé de Moulins qu'il ne lui faudrait pas deux heures pour ramener le malade à des sentiments chrétiens. Le curé tint le pari et perdit... Sartre, Nausée,1938, p. 31.
3. [Le compl. désigne l'enjeu du pari] Gager + compl. + que.S'engager à donner un objet ou une somme d'argent si l'on vient à perdre un pari. Synon. parier.Je gagerais cent livres sterling que cette rencontre de lord Talbot me portera malheur (Vigny, Chatterton,1835, II, 1, p. 276).Gageons, monsieur, me dit mon guide (...) gageons un cigare que je devine ce que vous allez faire chez monsieur de Peyrehorade? (Mérimée, Vénus Ille,1841, p. 244).
P. ext. [En prop. incise] Je gage. Je présume, je suppose. Enfin, la soirée a été très bouffonne et vous aurait divertie, je gage (Sand, Corresp., t. 1, 1826, p. 19).Mais non, il faut ci me montrer pédant Un peu, cela fait bien, sied à mon âge Sans effrayer trop le vôtre, je gage (Verlaine, Œuvres posth., t. 1, Varia, 1896, p. 22).
B. − Gager qqn, vx.Donner des gages à quelqu'un pour les services qu'il rend. Au lieu de gager les prêtres, mettez-les en prison et défendez la messe : demain le peuple sera dévot (Courier, Pamphlets pol., Au réd. « Censeur », 1819, p. 27).Tel domaine voisin qui employait vingt-cinq ou trente ouvriers, en a trouvé difficilement à gager huit (Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 178).
REM.
Gageur, -euse, subst.,rare, fam. Celui, celle qui gage, qui a l'habitude de gager. Un grand gageur. Un gageur perpétuel (Ac. 1798-1932).
Prononc. et Orth. : [gaʒe], (il) gage [ga:ʒ]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 guagier trans. « garantir au moyen de gages le remboursement d'une somme, l'exécution de quelque chose » (Roland, éd. J. Bédier, 515); 2. a) ca 1200 soi gagier pronom. « se promettre de faire quelque chose, parier » (Aiol, 966 ds T.-L.); b) fin xiiies. gagier abs. « parier » (De Jouglet ds Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 4, p. 120, 281); c) mil. xves. gaigier que « soutenir que, être sûr que » (Mistére du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 17151); 3. fin xives. gagier « payer, donner un salaire à » (Froissart, Chroniques, éd. S. Luce, t. 8, p. 36, 15). Soit dér. de gage*, dés. -er; soit empr. à l'a. b. frq. *wadjare « gager » (cf. FEW t. 17, 446 b). Le mot est également attesté en b. lat. avec les mêmes sens (776 wadiare ds Nierm.). Fréq. abs. littér. : 202. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 467, b) 245; xxes. : a) 148, b) 238.