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FUMET, subst. masc.
A.− Odeur agréable et pénétrante qui émane de certaines viandes cuites ou en cours de cuisson, et de certains vins. Fumet appétissant, délicat; fumet de gibier. Synon. arôme, bouquet, parfum :
1. ... les frimousses des petits chats de Rose, encore trop jeunes pour préférer, comme leur mère, au capharnaüm du grenier natal, la tiède quiétude de la cuisine, les caresses de Rose, l'âtre et le fumet du rôt tournant devant le feu de sarments. Gide, Si le grain,1924, p. 382.
ART CULIN. Préparation liquide destinée à corser et à parfumer les fonds de cuisson, les sauces, les farces, obtenue en faisant bouillir des substances nutritives et aromatiques (d'apr. Lasnet 1970). Fumet de gibier, de poisson, de volaille. Admirable fumet de truffes, troublant la raison et détournant la pensée (Musset dsLe Temps,1831, p. 97).
B.− Odeur, caractéristique de chacun d'eux, qui se dégage du corps de certains animaux, ainsi que des lieux qu'ils fréquentent. Synon. effluve, exhalaison, relent.La lourde chaleur d'un jour de juillet dégageait de tout le monde une odeur de bétail, un fumet de troupeau (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Sabots, 1883, p. 88).La chasse (...) avait dévalé vers le lac, comme guidée par un fil invisible qui était la ligne odorante du fumet de l'animal (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 98).
P. ext. Odeur forte (notamment de l'homme), agréable ou désagréable. Car c'est du tabac des îles, et je dis qu'il est fameux, car mon homme en a senti le fumet, et il s'y connoît! (Balzac, Annette,t. 3, 1824, p. 11).Un fumet de terreau mouillé, une odeur sourde de fleurs au soleil (Martin du G., Thib.,Belle sais., 1923, p. 926):
2. Mlle Fifi avait pris Rachel sur ses genoux, et, s'animant à froid, tantôt il embrassait follement les frisons d'ébène de son cou, humant par le mince intervalle entre la robe et la peau la douce chaleur de son corps et tout le fumet de sa personne... Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Mlle Fifi, 1881, p. 162.
P. métaph. et au fig. Ce qui se dégage de quelqu'un ou de quelque chose, qui les caractérise. C'étaient de gauches retours aux emphases cicéroniennes, n'ayant pas encore ce fumet spécial qu'au IVesiècle, et surtout pendant les siècles qui vont suivre, l'odeur du christianisme donnera à la langue païenne, décomposée comme une venaison (Huysmans, À rebours,1884, p. 45).Celui-là est drôle, il est spirituel, il plaît aux dames et il vous a un fumet de grâce et de distinction (Miomandre, Écrit sur eau,1908, p. 150).Leur français était belge, ou gardait un fumet germanique (Rolland, J.-Chr.,Foire, 1908, p. 690).
Prononc. et Orth. : [fymε]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1558 (Thevet, Singul. de la France ant., C. XXXII ds Gdf. Compl. : le fumet d'un fort vin); 2. 1670 cuis. (Molière, Bourgeois, IV, 1); 3. 1845 « émanation dégagée par le corps de certains animaux » (Besch.). Dér. du rad. de fumer1*; suff. -et*. Fréq. abs. littér. : 132.