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FRAISE1, subst. fém.
A.− Petit fruit très parfumé, de forme conique, dont les akènes forment des aspérités sur la chair rouge vif, qui mûrit en été sur une plante à tige très basse. Fraise des bois, de jardin; cueillir des fraises. La fraise est riche en vitamine C et en fer, mais elle entraîne assez fréquemment des accidents allergiques (eczéma, urticaire, asthme) (Pt Lar. Méd.1976).Par terre, trouvaille admirable, des fraises ont mûri et embaument (Colette, Cl. école,1900, p. 192):
1. Quand j'aurai observé que cette fraise est de forme conique, qu'elle vient à la suite d'une petite fleur blanche, qu'elle est portée sur une petite plante verte, qu'elle est destinée à reproduire cette plante, etc., je joindrai toutes ces propriétés aux premières : le mot fraise [it. ds le texte] les renfermera toutes... Destutt de Tr., Idéol. 1,1801, p. 97.
P. méton., rare. Fleur de fraisier (cf. framboise A1).
Pop. et fam.
Aller aux fraises, var. cueillir la fraise. Aller cueillir des fraises des bois (cf. Apoll., Tirésias, 1918, II, 7, p. 912).
P. ext., vieilli. Aller dans les bois en amoureux. Il chantait la vieille chanson populaire : Ah! qu'il fait donc bon Qu'il fait donc bon Cueillir la fraise (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Vagabond,1887,p. 677);cf. La Ronde des fraises extraite de Bijoux perdu, mus. d'A. Adam ds Lar. 19e).
P. compar., vieilli. Porter un pantalon trop court. L'alpague tombe bien, mais le valseur te donne l'air d'aller aux fraises (Simonin, Pt Simonin ill.,1957, p. 22).
Sucrer les fraises. Être agité d'un tremblement incontrôlable dû à la vieillesse, à l'alcool ou à la peur. P. ext. être gâteux. Sa main tendue, qui n'en finissait pas de « sucrer les fraises » (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 285).
Invar., en appos. à valeur d'adj. De la couleur de la fraise mûre. Des rubans fraise. Son tétin rose et fraise (Moréas, Pèlerin pass.,1891, p. 106).
SYNT. Fraises blanches, rouges, de culture; panier de fraises; odeur, saveur de fraise; les fraises mûrissent, rougissent, tournent. Gastr. Fraises au champagne, à la crème, au vin; alcool de fraise ou p. ell. fraise; confiture, eau, marmelade, plat, sirop de fraises; glace à la fraise; tarte aux fraises; cuillère, pelle, service à fraises.
B.− [P. anal. de forme]
1. Fraise des arbres. ,,Fraise d'écorce. Champignon parasite`` (DG). Synon. sphérie fragiforme (DG).Fraise en grappes. Fruit de l'arbousier (cf. Littré). Arbre à fraises. Arbousier (cf. Fén. 1970).
2. [Pour désigner un élément du corps hum.]
a) Dans le vocab. descriptif. Bouche en fraise. Bouche ronde et charnue. La fraise du sein. Le bout du sein. Jeune femme de Fragonard offrant entre deux doigts la fraise de son sein (Faure, Espr. formes,1927, p. 15).
b) Accident naturel de la peau, marque ayant la forme d'une fraise. Synon. angiome, nœvus.Il avait une fraise à l'épaule droite, qui rougissait en mai, comme un fruit naturel (Zola, Conquête Plassans,1874, p. 1070).
C.− Arg. et pop. Visage; p. ext., personne. Ramène ta fraise. Viens ici. − ... Eh! Sido! ramène ta fraise pour faire honneur aux hôtes! [crie papa à sa sœur] (Fallet, Banl. sud-est,1947, p. 34).Se manier la fraise. Se dépêcher :
2. Un autre [obus] succède. − Là! tiens! tiens! t'las vu, c'ti-là? t'as pas r'gardé assez vite, la commande est loupée. Faut s'manier la fraise. Barbusse, Feu,1916, p. 232.
Ramener sa fraise. Intervenir de façon importune ou lassante; faire le faraud. Ils avaient plus de crocs pour bouffer, tellement qu'ils étaient vermoulus (...) Ils ramenaient encore leur fraise! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 359).Rouspéter (cf. Esn. 1966).
REM.
Fragiforme, adj.,rare. Qui a la forme, l'aspect d'une fraise. Ses bajoues luisantes et comme frottées au savon noir, faisaient ressortir le rouge de sa bouche pointue et fragiforme (Morand, Flagell. Séville,1951, p. 314).
Prononc. et Orth. : [fʀ ε:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1174-78 freise « fruit » [ici pour désigner quelque chose de peu de valeur] (E. de Fougères, Manières, 1003 ds T.-L.); 2. 1901 pop. « visage » (d'apr. Esn.). Du lat. pop. fraga, plur. neutre du class. fragum « fraise (des bois) » dont l'aboutissement phonétique normal était fraie (cf. formes dial. fraya, freye, FEW t. 3, p. 748a, auxquelles correspondent des formes roum. et ital., cf. REW3no3480) et qui sous l'infl. de framboise* a pris la finale -se.
DÉR.
Fraisier, subst. masc.Petite plante à tige très basse de la famille des Rosacées, à feuilles dentelées, à fleurs blanches comportant cinq pétales, et qui produit les fraises. Fraisiers des quatre saisons; carré, planche, plate-bande, stolons de fraisiers. La racine du fraisier est employée en décoction comme diurétique et astringent (Pt Lar. méd.1976).Bouillons faits avec les racines de fraisier (Geoffroy, Méd. pratique,1800, p. 436).Le sol n'était plus qu'un tapis de fraisiers, une herbe toute semée de fraises mûres, dont l'odeur avait une légère fumée de vanille (Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1362).P. anal. Fraisier en arbre. Arbousier cf. (Bouillet 1859; Gressent, Créat. parcs et jardins, 1891, p. 253). [fʀ εzje] ou p. harmonis. vocalique [fʀe-]. Ds Ac. 1694-1932. 1reattest. 1remoitié xives. frasier (Recettes med., 18 ds T.-L.); de fraise1, suff. -ier*. Fréq. abs. littér. : 60.
BBG. − Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 642. − Horning (A.). Fraise. Framboise. Z. rom. Philol. 1904, t. 28, pp. 513-533. − Meyer-Lübke (W.). Französisch fraise. Germ. rom. Mon. 1909, t. 1, p. 198. − Quem. DDL t. 2; 3 (s.v. fragiforme); 16.