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FOURRURE, subst. fém.
A.− Peau de certains animaux (mammifères notamment) garnie de son poil.
1. Pelage partic. épais et fin, composant la robe de certains mammifères; p. anal. peau de quelques oiseaux. La fourrure du chat angora, du cygne, de l'ours. Hamilcar (...) était couché en rond, le nez entre ses pattes. Un souffle égal soulevait sa fourrure épaisse et légère (France, Bonnard,1881, p. 268).Les glaces reculent de nouveau vers la fin de l'acheuléen; alors le mammouth et le rhinocéros à fourrure épaisse nous arrivent (S. Blanc, Init. préhist.,1932, p. 26):
1. kiki-la-doucette. − (...) à peine sentais-je, à la surface de la fourrure profonde, les petits pieds agaçants de ces mouches que tu poursuis. Un effleurement, une caresse parfois ridait d'un frisson l'herbe inclinée et soyeuse qui me revêt... Colette, Dialog. bêtes,1905, p. 8.
2. Peau qui, après avoir subi un traitement approprié, sert à confectionner ou à garnir des vêtements, des parures, des articles d'ameublement, etc. Bonnet de fourrure, manteau garni de fourrure; fourrure à longs poils. Plusieurs avaient des vestes de soie mêlée de fils d'or ou d'argent, et des pelisses de soie bleue, doublées de riches fourrures (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 88).Les marchands de fourrures ont l'air d'être faits en fourrures : sourcils de vison, cheveux d'astrakan, regard de loutre (Morand, Londres,1933, p. 268):
2. À côté, encadrant le seuil, pendaient (...) des lanières de fourrure, des bandes étroites pour garnitures de robe, la cendre fine des dos de petit-gris, la neige pure des ventres de cygne, les poils de lapin de la fausse hermine et de la fausse martre. Zola, Bonh. dames,1883, p. 390.
P. métaph. Elle [la forêt de Rambouillet] se disperse (...) reploie méconnaissables ses pins et ses houx sous une fourrure de neige (Colette, Pays connu,1949, p. 7).
SYNT. Fourrure blanche, grise, noire; fourrure brillante, épaisse, vaporeuse; fourrure à poil ras, ondulé; fourrure de lapin, de martre, de renard; col, étole, pelisse de fourrure; couverture, tapis de fourrure.
a) P. ext.
Vêtement réalisé en fourrure. S'emmitoufler, s'envelopper dans sa fourrure. Je la fis asseoir, je la débarrassai de son chapeau, de son voile, de sa fourrure, de son manchon (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Inconnue, 1885, p. 1000):
3. ... comme MmeSwann trouvait qu'on gelait chez elle, il m'arrivait souvent de la voir recevant dans des fourrures, ses mains et ses épaules frileuses disparaissant sous le blanc et brillant tapis d'un immense manchon plat et d'un collet, tous deux d'hermine, qu'elle n'avait pas quittés en rentrant et qui avaient l'air des derniers carrés des neiges de l'hiver plus persistants que les autres... Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 634.
P. méton., vieilli. Docteur, magistrat portant une robe ornée de fourrure. N'aimant point (...) les La Seiglière, qui avaient de tout temps traité de bourgeoisie les fourrures et les mortiers (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 202).
HÉRALD. Émaux de l'écu représentant des fourrures (hermine et vair). Hermine. Une des fourrures héraldiques représentée en blason par un champ d'argent, semé de mouchetures de sable sans nombre (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 761).
b) [P. anal. d'aspect] Végétation épaisse, touffue. L'homme arrêtait la faucheuse, la retournait, l'engageait dans le foisonnement des fleurs de prairie, pour un nouveau découpage de la fourrure froide des herbes (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 205).Ils longeaient une muraille ruineuse que les vignes folles et les viornes devaient, à la belle saison, couvrir d'une fourrure bourdonnante (Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 13):
4. Les épis, pressés les uns contre les autres, formaient à trois pieds de terre une fourrure plus épaisse, plus sensible et mobile que celle d'une bête : nappe de grain mouvante, d'où s'échappe et s'écoule déjà l'odeur du pain... R. Bazin, Blé,1907, p. 239.
B.− Ce qui enveloppe ou garnit intérieurement (un objet).
1. MARINE
a) Garniture de toile goudronnée, de fil de caret entourant et protégeant un cordage. Fourrure d'espar, d'étalingure. [J. Bart] embouque le chenal sur un navire délavé, corrodé, avec des agrès en fourrure (La Varende, J. Bart,1957p. 194).
b) Morceau de vieille toile servant à boucher des interstices. Il n'y a pas d'autre ressource qu'un tampon. On prend les chiffons de toute espèce qu'on trouve sous sa main, tout ce que dans la langue spéciale on appelle fourrures, et l'on refoule le plus qu'on peut dans la crevasse la tumeur du prélart (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 387).
c) Fourrure de gouttière. Forte pièce de construction qui forme la ceinture intérieure d'un navire, dans le sens de la longueur. Sur les anciens vaisseaux en bois [croiseurs], les barrots étaient fixés à la muraille par (...) la fourrure de gouttière qui les recouvrait (Croneau, Constr. nav. guerre, t. 1, 1892, p. 219).
2. ORFÈVR. Opération frauduleuse consistant à recouvrir d'une fine couche de métal précieux un bijou, une monnaie faits d'un métal vil, ou à augmenter la teneur en métal commun de certains alliages. (Ds Lar. 20e-Lar. Lang. fr., Quillet 1965).
3. TECHNOL. Pièce de métal, de bois, etc., servant à compenser un vide, à masquer un joint ou un défaut dans certains assemblages. On rétablit (...) le rayon d'enroulement [sur la bobine de la machine d'extraction] en (...) introduisant, sous le câble, une fourrure supplémentaire formée d'un tronçon de vieux câble (Haton de La Goupillière, Exploitation mines,1905, p. 1045).Rentrent dans cette catégorie [charpente mixte en fer et bois] (...) les fourrures en bois placées sur les pannes, le faîtage ou les sablières pour recevoir les chevrons (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât.,t. 2, 1928, p. 19).
Prononc. et Orth. : [fuʀy:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 forrëure « peau de certains mammifères avec son poil » (Enéas, 747 ds T.-L.); b) 2emoitié du xiiies. « vêtement fait avec des peaux ainsi préparées » (Romances et Pastourelles, III, 48, 36, ibid.); c) 1690 « robe fourrée, garnie de fourrures des magistrats, des docteurs et qui fait état de leur qualité » (Fur.), p. ext. 1689 (éd.) « magistrat portant fourrure » (La Bruyère, Les Caractères, éd. G. Servois, t. 3, 1, p. 62); d) 1690 hérald. (Fur.); 2. a) 1690 mar. (Fur.); b) 1812 menuis. (Boiste); 3. 1901 orfèvr. (Nouv. Lar. ill.). Dér. de fourrer*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 727. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 632, b) 1 047; xxes. : a) 1 095, b) 1 331. Bbg. Archit. 1972, p. 211. − Quem. DDL t. 16.