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FOUGUE1, subst. fém.
A.− Vieilli. [L'accent est mis sur le caractère soudain et passager] Mouvement impétueux accompagné souvent de colère. Apaiser sa fougue. Être en fougue, entrer en fougue (Ac.1798-1878).Grange allait se mettre en fougue (...) Gaspard lui posa la main sur le bras et lui signifia du regard d'avoir à se contenir (Pourrat, Gaspard,1922, p. 83).
B.− [L'accent est mis sur le caractère plus ou moins durable] Ardeur naturelle et mouvements impétueux qui animent une personne passionnée, un animal jeune et indompté. Fougue des passions. Il est plein de fougue. Rien ne saurait maîtriser, dompter la fougue de son caractère (Ac.1835-1932).Nous portons en tout une sorte d'enthousiasme, un certain besoin de nous livrer à toute la fougue du penchant, dans la colère comme dans la joie (Senancour, Rêveries,1799, p. 84):
1. Pierre Louis pouvait avoir bien des défauts de caractère : il était capricieux, quinteux, fantasque, autoritaire (...) mais il avait des générosités exquises et je ne sais quelle fougue, quels élans qui rachetaient d'un coup tout le détail. Gide, Si le grain,1924, p. 573.
La fougue de la jeunesse. Ah! Jeunes hommes! J'aimerais que votre fougue ne sût pas se contenir (Romains, Copains,1913, p. 243).
La fougue d'un cheval. Cheval qui a trop de fougue (Ac.1798-1932).
Avec (une belle) fougue, loc. adv. Agir, parler avec fougue. Elle lui avait abandonné ses mains, qu'il baisait avec une belle fougue (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 4etabl., II, p. 144).Il me serra contre lui avec fougue (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 75):
2. En amour, comme dans le reste, il [Pierre] procédait avec fougue (...) Pierre avalait les dames à la régalade. Il les animait, les entraînait... Morand, Homme pressé,1941, p. 170.
Spéc. Hardiesse, feux de l'inspiration qui animent un artiste, un créateur et se traduisent dans l'œuvre. Fougue oratoire, fougue d'un poète. S'abandonner à sa fougue, à la fougue de son imagination (Ac.1835-1932).C'est [le brio] le fruit de la pétulance et de la fougue intrépide du talent jeune (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 77):
3. Il n'avait pas eu le courage de se plonger dans ce bain de multitude, pour aller écouter du Berlioz dont quelques fragments l'avaient pourtant subjugué par leurs exaltations passionnées et leurs bondissantes fougues... Huysmans, À rebours,1884, p. 272.
SYNT. Fougue amoureuse, aveugle, impétueuse; céder à sa fougue; contenir sa fougue; être emporté, entraîné par sa fougue.
C.− P. anal.
1. [En parlant d'un élément naturel] Mouvement impétueux. Les fougues du vent (Lamart., Chute,1838, p. 915).
2. HORTIC. ,,Défaut d'un arbre qui pousse beaucoup de bois sans donner de fruits`` (Littré; ds Lar. 19e-20e, Rob. et Fén. 1970).
Prononc. et Orth. : [fug]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1580 (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, 1. I, chap. 48, p. 326). Empr. à l'ital. foga « fuite précipitée », d'où « impétuosité, ardeur » (dep. fin xiiies., Giamboni ds Batt.), du lat. class. fŭga « fuite, course rapide » (cf. fugue; v. Hope, p. 196). Bbg. Hope 1971, p. 196. − Kohlm. 1901, p. 45. − Wind 1928, p. 129, 187, 195, 196.