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FORTERESSE, subst. fém.
A.− Lieu fortifié de plus ou moins grande étendue, destiné à défendre une place ou une région. Tandis que, autrefois, chaque ville avait des remparts et des fossés, maintenant quelques grandes forteresses se chargent de protéger tout le pays (Durkheim, Divis. trav.,1893, p. 165).Une sorte de forteresse carrée, flanquée aux angles de quatre tours rondes surmontées d'une sorte de dôme (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 92):
1. La politique de Louis XIV restait fidèle à son principe : entourer la France de forteresses et de tranchées, fermer toutes les trouées, barrer les routes d'invasion. C'est pourquoi le roi voulut, dès le début de la campagne, s'emparer de Mons et de Namur, qui couvrent la vallée de l'Oise. Bainville, Hist. Fr.,t. 1, 1924, p. 247.
SYNT. Ancienne, antique, vieille forteresse; forteresse féodale, franque; puissante, redoutable forteresse; forteresse imprenable, inattaquable, inexpugnable; bastions, casemates, retranchements d'une forteresse; artilleur, artillerie, guerre de forteresse; bâtir, construire une forteresse; assiéger, attaquer, occuper, quitter, rendre une forteresse.
P. anal. Forteresse naturelle. Site constituant un lieu de défense et de protection efficace contre des attaques éventuelles :
2. ... c'est bien là que Sion était assise; site bizarre et malheureux pour la capitale d'un grand peuple : c'est plutôt la forteresse naturelle d'un petit peuple chassé de la terre, et se réfugiant avec son Dieu et son temple sur un sol que nul n'a intérêt à lui disputer... Lamart., Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 448.
Spéc. Château fort servant de prison d'État. Arrêts de forteresse. En Wurtemberg, le poète mourant Wilhelm Hauff fut condamné à deux ans et demi de prison, pour délit de presse. À Wiesbaden, un professeur fut condamné à 19 ans de forteresse (Rolland, Beeth.,t. 2, 1937, p. 590).
B.− AÉRON. (aviat. milit.). Forteresse volante. Bombardier lourd américain utilisé pendant la Seconde guerre mondiale. Le 18 août après-midi, je m'envolai d'Alger sur mon avion habituel (...). Le général Juin et une partie de mes compagnons suivaient dans une « forteresse volante » que les Américains avaient tenu à nous prêter (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 294):
3. Les bombardements devinrent plus coûteux aux Alliés, mais ils continuèrent de plus belle. Des Liberators et des Forteresses [it. ds le texte] Volantes, fabriqués aux États-Unis pour les vols à haute altitude, se joignirent à ces attaques. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 285.
C.− Au fig.
1. [Gén. suivi d'un subst. compl. déterminé] Ce qui enferme, défend, protège avec force quelqu'un ou quelque chose, le rend inaccessible ou inaltérable. La forteresse des athées, du conservatisme. Nous nous rejetons dans l'effroi de nous-mêmes, vers l'antique refuge des oppressions de la pensée, forteresse des dominations sociales menacées (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 238).Ni notre amitié ni notre amour ne peuvent nous introduire en la forteresse d'autrui. Nous-mêmes, également imprenables et seuls, nous n'avons que faire des autres (J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 165):
4. Le corps enferme l'esprit dans une forteresse; bientôt la forteresse est assiégée de toutes parts et il faut à la fin que l'esprit se rende. Proust, Temps retr.,1922, p. 1035.
2. [Gén. suivi d'un subst. compl. non déterminé] Ce qui résiste avec force, est difficile à forcer ou à vaincre. La marquise est une forteresse de vertu (Ponson du Terr., Rocambole,t. 2, 1859, p. 182):
5. Prince qui vivez parmi les poulains bleus, (...) Petit prince, forteresse de dignité et de douceur, Petit prince, framboise de douceur... Montherl., Encore inst. bonh.,1934, p. 688.
Prononc. et Orth. : [fɔ ʀtə ʀ εs]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 « lieu fortifié » (Enéas, 4554 ds T.-L.); 1541 fig. « refuge suprême » (Calvin, Instit., IV, p. 225 ds Hug.); 2. 1810 « château fort servant de prison » (Staël, Allemagne, t. 2, p. 318 : La nourrice de Marie [reine d'Écosse] se plaint au commandant de la forterresse des traitements qu'il fait endurer à sa prisonnière); 3. ca 1943 aviat. forteresse volante (d'apr. Lar. Lang. fr.). Dér. de fort1* étymol. A 2; suff. -eresse*; cf. lat. médiév. fortalicia, fortaricia et autres var. dep. 1119 ds Nierm.; le sens 3 est le calque de l'angl. flying-fortress (The International Webster New Encyclopedic dictionary, 1972). Fréq. abs. littér. : 942. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 833, b) 952; xxes. : a) 996, b) 1 331. Bbg. Archit. 1972, p. 164, 211. − Brüch (J.). Französisches forteresse. Z. fr. Spr. Lit. 1919, t. 45, pp. 135-147.