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FINESSE, subst. fém.
Qualité de ce qui est fin.
A.− [Correspond à fin2II A]
1. [Correspond à fin2II A 1] Porphyriseur de laboratoire, avec mouvement du mortier, pour amener des petits échantillons à une finesse extrême (Catal. instr. lab. (Prolabo), 1932, p. 37).
2. [Correspond à fin2II A 2] Finesse de la farine, de la pluie. Ce sable est d'une extrême finesse (Verne, Enf. cap. Grant,t. 1, 1868, p. 139).Il n'y a presque jamais intérêt à ajouter des éléments pierreux moulus à la finesse du ciment (Cléret de Langavant, Ciments et bétons,1953, p. 175).
[En parlant d'un objet fait d'une substance fine] La grâce particulière aux Guermantes, la finesse de cette porcelaine de Saxe en laquelle la duchesse était modelée aussi (Proust, Fugit.,1922, p. 687).
3. [Correspond à fin2II A 3]
a) [Correspond à fin2II A 3 a]
Finesse d'un cheveu, d'une aiguille, d'une pointe, d'une colonne. Ce fil dont la finesse aveuglément suivie Jusque sur cette rive a ramené ta vie (Valéry, Charmes,1922, p. 108).
Finesse des attaches, d'une cheville, des lèvres, du visage. Les ragazze sont gentilles, toutes rondes, mais ça n'est pas la finesse des filles toscanes (Larbaud, Barnabooth,1913, p. 219):
1. Il regardait ma taille, et cet article seul n'avait rien qui pût accroître son étonnement; j'étais fort engraissée, et habillée d'une manière négligée, de sorte que ma taille n'avait plus cette finesse que l'on avait vantée autrefois. Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1786.
[En parlant d'une forme] Finesse des contours, des formes, des traits. Ce turban de ouate et de linge, qui cachait les mèches argentées et accusait la finesse orientale du profil (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 191).Les chapiteaux trop petits ou trop grands mais d'une exquise finesse de dessin (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 229).
b) [Correspond à fin2II A 3 b] Finesse d'une étoffe, d'un tissu, du papier, de la peau. Regardez-moi la finesse de cette toile et la magnificence de ce jabot à six rangées de dentelles (Erckm.-Chatr., Ami Fritz,1864, p. 166).
[En parlant d'objets faits de tissu ou de cuir fin] Jeanne avait remarqué en un clin d'œil la blancheur de ses mains, la finesse de son linge (Ponson du Terr., Rocambole,t. 1, 1859, p. 284).Ma mère a tout de suite remarqué l'épaisseur du gilet de flanelle et la finesse du beau chapeau (Céline, Mort à crédit,1936, p. 428).
4. [Correspond à fin2II A 4] Finesse d'une odeur, d'un ton. Ce petit instrument [le triangle] produit des sons d'une extrême finesse (Dureau, Instrument. et orchestr.,1905, p. 66).Il y a lieu d'envisager non seulement la finesse de l'arome [du houblon] mais également son intensité (Boullanger, Malt., brass.,1934, p. 63).
B.− [Correspond à fin2II B]
1. [Correspond à fin2II B 1 a] Finesse d'un métal, d'une pierre. Les spéculateurs, séduits par la finesse du titre, retiraient les drachmes de la circulation pour les fondre ou les exporter (About, Grèce,1854, p. 306).
2. [Correspond à fin2II B 1 b] Les bouteilles disparaissaient au milieu d'approbations données de voisin à voisin sur la bonté surprenante, sur la finesse des liquides (Balzac, Pts bourg.,1850, p. 116).Vous apprécierez la qualité du service et la finesse des repas qui vous sont offerts (Figaro,19-20 janv. 1952, p. 3, col. 1-2).
3. [Correspond à fin2II B 1 c] [Je] m'émerveillais, autant que du choix des couleurs et de la beauté du dessin, de la finesse et de la perfection du travail (Gide, Thésée,1946, p. 1423).
C.− [Correspond à fin2II C]
1. [Correspond à fin2II C 1] Finesse d'audition, de vision, de l'odorat. Quelques compliments qui n'étaient pas officiels sans doute, mais dont, grâce à la finesse de son coup d'œil, le comte ne pouvait suspecter la source (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 787).Le renard possède des sens d'une finesse unique (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 132).
2. [Correspond à fin2II C 2]
a) [Correspond à fin2II C 2 a]
α) Qualité du comportement, acquis culturel, et qui s'oppose à la force instinctive et brutale. Imaginez (...) un La Rochefoucauld naissant quand la société est sourde à la finesse et que le monde moral est devenu grossier (Sainte-Beuve, Chateaubr.,t. 1, 1860, p. 340).
Délicatesse de cœur. Finesse de l'âme. On peut vous dénier tout, mais pas la finesse des sentiments (Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1186).
β) Sens intuitif particulièrement aiguisé qui prédispose à la compréhension des êtres, des choses, des situations. Finesse athénienne, française. Leur finesse naturelle [des sauvages] leur tient lieu d'instruction (Baudry des Loz., Voy. Louisiane,1802, p. 53).À Paris, une femme « n'arrive » qu'à force d'intelligence, de finesse et de savoir, la beauté et la fraîcheur ne viennent qu'après (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 60).
γ) Domaine de l'esprit.
Aptitude particulière à l'analyse, à la saisie des données d'une question, d'un problème, à la compréhension de leurs rapports. Finesse de casuiste, de dialecticien. Je ne connais personne au monde qui ait autant d'esprit, de finesse, de force et d'étendue dans l'esprit que Goethe (Gide, Journal,1930, p. 974).
Esprit de finesse. V. esprit ex. 37.
Sens délicat des nuances, des subtilités de l'expression. Il expliquait l'Énéide avec la science allemande et la finesse française (France, Orme,1897, p. 158).Il racontait si bien! Avec tant de finesse, tant de verve! (Martin du G., Souv. autobiogr.,1955, p. lxxi).
P. méton., au sing. ou au plur.
Subtilité difficile à saisir. Finesse d'un art, d'un jeu, de la tauromachie. Une conversation s'engagea dont je ne compris pas toutes les finesses, mal rompu que j'étais alors à la diplomatie familiale et à sa dialectique (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 112):
2. Quant à Charles, il ne comprit rien; le jeu des physionomies lui fit voir seulement qu'il y avait une finesse dans ce qui venait d'être dit; mais cette finesse lui échappa, et il en devint plus morose. Soulié, Mém. diable,t. 1, 1837, p. 115.
En partic. Les finesses d'une langue. Subtilités idiomatiques (plus ou moins traduisibles) qui constituent les particularités et les difficultés d'une langue. Je ne prétends point être en état de disputer contre les grammairiens de ces deux nations, sur les finesses de leurs langues (Destutt de Tr., Idéol.,2, 1803, p. 218).Le Hongrois me dérangea à deux reprises pour me consulter sur les finesses de la langue française (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 322).
Finesse de style. Trouvaille heureuse dans l'ordre de l'expression. Il n'y a point de beau et bon style qui ne soit rempli de finesses, mais de finesses délicates (Joubert, Pensées,t. 2, 1824, p. 76).
δ) Domaine des activités, de l'exécution.Aptitude à exécuter un travail dans le moindre détail, à la perfection. Finesse d'exécution, d'un opérateur. Seul un chimiste comme Pasteur, et rompu à la discipline des sciences exactes, pouvait concevoir des expériences aussi rigoureuses dans leur simplicité et les exécuter avec autant de finesse technique (J. Rostand, Genèse vie,1943, p. 118).
b) [Correspond à fin2II C 2 b] Penchant du caractère à la ruse, la tromperie; subtilité qui confine à la mauvaise foi. Femme « très rusée et très dissimulée ». − Elle cache sa « finesse » sous un air « d'innocence » qui tromperait le « plus fin » (Chênedollé, Journal,1811, p. 66).Chez eux, la distinction du fait et du droit ne cache aucune finesse (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 4, 1920, p. 282).
Jouer de finesse (avec qqn). Ce qui la faisait rire, c'était l'idée qu'elle allait jouer de finesse avec cet espion de Justin (Zola, Fortune Rougon,1871, p. 191).
Jouer la finesse. Faut pas jouer la finesse avec moi (Martin du G., Vieille Fr.,1933, p. 1060).
P. méton., au sing. ou au plur. Acte marqué par la ruse. Une finesse de guerre; des finesses de Sioux; faire des finesses. Entre deux journalistes, toute finesse est, je crois inutile (Balzac, Corresp.,1831, p. 503).Mais c'est une pièce naïvement dure, puisque, pour l'amour, tout ce joli monde accepte de mentir et de duper. Les finesses de l'Astrée en arrivent à de singulières perversions du sens moral (Brasillach, Corneille,1938, p. 123).
Prononc. et Orth. : [finεs]. Enq. : /fines/. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xves. « action d'agir avec ruse » (Myst. de la passion d'Arras, 18, J. Richard ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 703); 2. 1595 « chose difficile à comprendre, à manier » (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, livre I, chap. 26); 3. av. 1685 « qualité de ce qui est délicat ou bien exécuté » (Chevalier de Méré, Conversations avec le maréchal de Clérambault, éd. Ch. Boudhors, I, 78); 4. 1690 « caractère de ce qui est mince, petit » (Fur.). Dér. de fin2*; suff. -esse*. Fréq. abs. littér. : 1 360. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 486, b) 1 802; xxes. : a) 1 731; b) 1 654. Bbg. Duch. Beauté. 1960, p. 161. − Lew. 1960, p. 171.