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FANTOCHE, subst. masc.
A.− Marionnette articulée, actionnée à l'aide de fils. Synon. pantin.Les fameux fantoches du théâtre Séraphin qui ont joui, à juste titre, d'une réputation presque européenne pendant le premier quart du dix-neuvième siècle, appartenaient évidemment à ce genre de marionnettes [mués à l'aide de fils] (D'Allemagne, Hist. jouets,1902, p. 254).Les jolis fantoches [des poupées] avaient tenu une telle place dans le cœur de l'enfant [Carmen] (La Varende, Goût esp.,1946, p. 179).
P. ext. Mannequin. Aux fenêtres des étages, déjà, des fantoches en paille vêtus d'uniformes et pendus représentaient le kaiser (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 424):
1. « ... ce sont des hommes de paille habillés de guenilles, (...) pour éloigner les oiseaux des cerises et des raisins. » En six coups de pied il fit rouler au milieu de la route, les six grotesques fantoches, qui s'épatèrent sur la poudre avec ces gestes irrésistiblement comiques de marionnettes dont on a abandonné les fils. Gautier, Fracasse,1863, p. 81.
P. métaph. Nous nous agitions sur la même marche de l'escalier. Nous étions des fantoches aux ficelles également tendues (Duhamel, Confess. min.,1920, p. 69).
B.− Au fig. Homme sans caractère ni volonté, qui se laisse mener par autrui et ne peut être pris au sérieux. Nous sommes tous des lâches, moi le premier, qui ne crie pas à Bauër, Mendès et La Jeunesse : « Vous êtes tous des fantoches ridicules... » (Renard, Journal,1897, p. 446).Le ministre de la guerre d'alors était un hurluberlu et un incapable, de ces fantoches de congrès radical comme il en foisonne en régime électif (L. Daudet, Beau,1932, p. 199):
2. Devant un tel infantilisme, il n'y avait évidemment rien d'autre à faire qu'à rire, ce que nous fîmes sans nous gêner. Le pauvre fantoche s'en alla d'un air digne, au fond beaucoup plus ennuyé que nous, car le colonel l'avait menacé de le relever de ses fonctions, et il n'en menait pas large. Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 285.
P. ext., littér. Personnage de théâtre, de roman dénué de consistance et de vraisemblance. Le factice et le saugrenu de cette pièce me donne envie de gifler mes voisins; (...) De Max n'est visible qu'entre le neuvième et le dixième tableau. Bon, d'ailleurs; donnant un semblant d'existence à ce fantoche déclamatoire et odieux (Gide, Journal,1907, p. 238).Il [Stendhal] agite en personne ses fantoches, dont il se compose une troupe sociale fort complète, où les emplois sont définis comme dans l'ancien théâtre (...). Ces types sont plus convenus que ceux de Balzac (Valéry, Variété II,1929, p. 84).
Emploi adj. [En parlant d'une pers.] Qui est dénué de consistance, ne mérite pas d'être pris au sérieux. Julius après tout ne lui déplaisait pas, si fantoche qu'il lui parût (Gide, Caves,1914, p. 732).Les articles, d'une vengeresse inouïe, consacrés par Maurras à son juge fantoche [Fredin], augmentèrent l'hilarité générale (L. Daudet, Vers le roi,1920, p. 259).
En partic. Gouvernement, régime fantoche. Qui n'a aucune autonomie, qui est l'instrument de puissances étrangères ou de la puissance occupante. Tous les acteurs ont violemment attaqué « le gouvernement fantoche », « les laquais de la Cour » (Monde, 20.7.65 ds Gilb.1971).
Rem. 1. La docum. atteste fantochement, adv., rare. D'une façon grotesque et dérisoire. Cette colère, (...) qui (...) me fit (...) D'un pied fantochement vainqueur, Écraser cette pauvre montre (Verlaine, Œuvres compl., t. 3, Invectives, 1896, p. 409). 2. Cf. l'homonyme fantoche, s.v. fantaisie A 2 b β rem.
Prononc. et Orth. : [fɑ ̃tɔ ʃ]. Enq. : /fãtoʃ/. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1842 « personnage inconsistant » (Hugo, Rhin, p. 160). Empr. à l'ital. fantoccio « id. » (dep. av. 1584, Grazzini ds Batt.), d'abord « marionnette » (dep. 1552, A. F. Doni, ibid.), dér. de fante (fantassin*); cf. fantochins (1769, Diderot ds Quem. DDL t. 7) et fantochini (dep. 1792, Vendataire Dillon, éd. X. Barbier de Montault, p. 14 ds IGLF) « marionnettes », empr. à l'ital. fantoccino, -ini « marionnette », dimin. de fantoccio. Fréq. abs. littér. : 91. Bbg. Hope 1971, p. 445. − Kohlm. 1901, p. 44. − Quem. DDL t. 5.