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FANGE, subst. fém.
A.− Boue épaisse. Fange d'un marais. Le sol, nouvellement labouré, était si trempé, qu'hommes et chevaux ne pouvaient se tirer de la fange (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 75).La pluie, ruisselant par torrents, change en une fange abominable la neige qui recouvre la terre (Mussetds Le Temps,1831, p. 43):
1. On arrive à un marigot d'eaux quasi bourbeuses (...); aussi, posant un pied sur un soliveau, je prends un fort élan; mon pied glisse et je m'étale tout de mon long dans le bourbier. J'en sors couvert d'une fange infecte, et cherche à me changer aussitôt... Gide, Voy. Congo,1927, p. 793.
B.− Au fig., littér. État de déchéance, souillure morale. Croupir, se traîner, se vautrer dans la fange. D'autres cyniques étonnèrent la vertu, Voltaire étonne le vice. Il se plonge dans la fange (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb.,t. 1, 1821, p. 276).Une nation est illustre; elle goûte à l'idéal, puis elle mord dans la fange, et elle trouve cela bon (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 489):
2. ... moi dont la vie est condamnée désormais à l'opprobre; moi dont on dit, dont on dira : « C'était une fille perdue qui n'a pas su se réhabiliter, et qui devait tôt ou tard retourner à la fange d'où l'amour d'un grand cœur l'avait retirée. » Ponson du Terr., Rocambole,t. 5, 1859, p. 77.
Spécialement
1. Condition sociale inférieure. Naître dans la fange, sortir de la fange, tirer qqn de la fange. C'est un préjugé de croire qu'un honnête homme ne pouvait pas épouser une honnête fille, fût-elle née dans la fange (Sand, M. Sylvestre,1866, p. 155).
2. Propos insultants et grossiers :
3. − Ça pue pourtant assez! − Eh! fit l'autre qui le prit de haut, c'est toi qui pues! T'as l'blair bien délicat, ce matin! Pour sûr que j'aime mieux être ici q'dans tes chaussures! Il y eut querelle, ces dames échangèrent de la fange. Courteline, Train 8 h 47,1888, 2epart., p. 173.
Loc. Couvrir qqn de fange, rouler, traîner qqn dans la fange. Insulter quelqu'un grossièrement. Je continue à être roulé dans la fange. La Gironde m'appelle Prud'homme. Cela me paraît neuf! (Flaub., Corresp.,1869, p. 99).
Prononc. et Orth. : [fɑ ̃:ʒ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Subst. masc. [fin xies. fanc « boue presque liquide et souillée » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1)]; 1remoitié du xiies. (Psautier d'Oxford, 68, 18 ds T.-L.). B. Subst. fém. ca 1170 fange « boue épaisse » (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 3797). Issu d'une forme germ. *fanga, dér. avec suff. -ga, soit de l'a. b. frq. *fani, soit du got. fani (v. fagne); cf. l'a. gasc. fanha « boue » (Dag fasc. 2/3, pp. 220-221) issu du plur. neutre *fanja, du got. fani (cf. FEW t. 15, 2, p. 111a). Fréq. abs. littér. : 562. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 081, b) 1 484; xxes. : a) 812, b) 182. Bbg. Brüch. 1913, p. 69. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 118. − Walt. 1885, p. 66.