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EXCUSE, subst. fém.
A.− Manifestation physique ou verbale visant à abolir la culpabilité résultant d'une faute, d'un manquement vis-à-vis de quelqu'un. Un geste d'excuse :
1. Justin tenait les yeux baissés, et se gardait de l'interrompre, pour ne pas l'irriter davantage. Épuisé, Gilbert se tut et parut un instant dormir. − Mon cher ami, je t'excuse bien volontiers de... − Je n'ai pas besoin d'excuses. Arland, Ordre,1929, p. 496.
Fais, faites excuse (vx., fam.). Excusez-moi (de vous contredire, cf. Littré). Le Gendarme. − Faites excuse. J'ai réglé ma montre ce matin sur l'horloge de la caserne (Courteline, Gend. sans pitié,1899, p. 176).Se prononce sans liaison [fεtεksky:z].
B.−
1. Comportement, affect, geste ou parole interprétable comme un argument montrant que l'auteur d'une action jugée incorrecte n'a pu (ne pourra) agir autrement qu'il l'a fait (ou qu'il le fera). Chercher, fournir, trouver une bonne excuse; avoir une excuse toute prête; une excuse valable, inacceptable; sotte, mauvaise excuse (Ac.); inventer une excuse; exiger des excuses. (Quasi-)synon. justification, motif, raison.Léon. − ... Pardon d'être entré ainsi, madame, mais je vous croyais chez vous. D'ailleurs, j'étais avec monsieur votre mari, c'est mon excuse (Dumas père, Mari veuve,1832, p. 285).Marquis! fit Cernuwicz, vous ne nous quitterez pas si tôt? Je parie que vous allez, de ce pas, voir des filles, Hein, ne dites pas non! nous aussi, nous irons. Demeurez donc avec nous. J'essayai une excuse (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 221).Je l'ai vu fureter autour de mon bureau. Sa myopie lui est une excellente excuse pour mettre son nez partout (Duhamel, Journal Salav.,1927, p. 43):
2. Mais, puisqu'il en est ainsi, pouvez-vous me dire quand votre appartement va devenir libre. J'ai mille excuses à vous faire d'une telle incivilité − mais la meilleure est ici. Et il me tendit ce billet singulier... Gracq, Beau tén.,1945, p. 36.
Locutions
La belle excuse!
Être sans excuse. N'être pas excusable. Nous ne lui avons montré que le bon exemple! hein? Tu n'as rien à te reprocher? (...) Je te répète qu'il est sans excuse. Nous avons été trop bons pour lui (Arland, Ordre,1929p. 246).
Avoir l'excuse d'être + subst. désignant une qualité, un état qui est une raison suffisante pour disculper ou justifier (le comportement de) quelqu'un. Souvent à la forme nég. Son avocat, un avocat d'office pourtant, et qui n'a pas l'excuse d'être l'ami de son client (Bourget, Disciple,1889, p. 230).
Donner, prendre pour excuse + subst. désignant un fait, un état, une qualité qui est une raison suffisante pour disculper ou justifier (le comportement de) quelqu'un. Vers ce temps, Lazare se lassa des affaires. Sa paresse revenait, il traînait des journées oisives, en donnant pour excuse son mépris des manieurs d'argent (Zola, Joie de vivre,1884, p. 1055).
[En position de déterminant à un nom d'acte] Cri, sourire d'excuse(s); paroles d'excuse(s); une lettre, un mot d'excuse. Le type s'assit péniblement. − J'ai les jambes gourdes, dit-il avec un rire d'excuse (Sartre, Sursis,1945, p. 185).Tous ses baisers d'excuses ajoutent encore à la nuit qui s'installe en moi et autour de moi (Genêt, Poèmes,1948, p. 102).
P. méton. Une excuse. Un mot d'excuse. Synon. justification.Vous étiez absent à la classe du matin, vos parents vous ont-ils donné une excuse? (Ac.1932).
Spéc., DR. PÉNAL. ,,Fait spécifié par la loi qui, constaté par le juge, entraîne l'atténuation ou la suppression de la peine`` (Barr. Suppl. 1974).
2. Emploi auto-référentiel, gén. au plur. [Paroles dont l'énonciation sert à s'excuser] Nos excuses; mille excuses. Synon. pardon.« Pardon, excuse, dit-il [un gendarme] vous m'avez dévisagé; conséquemment, je voudrais voir votre signalement (...) » (Malot, R. Kalbis,1869, p. 106).« Dans soixante ans on vous jouera ça. » Picard : − Mes excuses pour tout ce que je vous ai dit (Renard, Journal,1909, p. 1253):
3. − Parlons-en! s'écria Pernichon d'une voix si stridente que MmeJérôme se boucha une oreille du bout de son doigt ganté. − Pardonnez-moi... Je vous prie de m'excuser... Toutes mes excuses! dit le vicomte Lavoine de Duras en agitant vers son hôte une main qui tremblait de lassitude et d'écœurement. Bernanos, Imposture,1927, p. 402.
Locutions
Faire, offrir, présenter des/ses excuses (à qqn). Dire (à quelqu'un) des paroles servant à s'excuser. Une Grecque fait ce qu'elle veut. Elle n'a pas à te demander la permission. C'est un cas de guerre. Hector. − Nous pouvons vous offrir des excuses (Giraudoux, Guerre Troie,1935, II, 9, p. 151).Fam. Présenter les excuses les plus plates.
Devoir des excuses (à qqn.) Devoir (à quelqu'un) des paroles par lesquelles on s'excuse. Oh mais! Je dois des excuses à la petite Heredia, que j'avais mal, très mal vue le jour de son mariage avec de Régnier (Goncourt, Journal,1896, p. 977).
Recevoir les/des excuses (de qqn). Se voir adresser par quelqu'un des paroles par lesquelles il s'excuse. Voyons, Félix, écoute... Escartefigue. − Je n'écoute rien. Je me présenterai ici demain matin pour recevoir tes excuses. Bonsoir, Monsieur Brun. M. Brun. − Allons, capitaine... (Pagnol, Marius,1931, III, 1ertabl., 5, p. 168).
Se confondre en excuses. Répéter (à quelqu'un) des paroles servant à s'excuser. Il est supposé détenir quelque fragment de vérité. C'est assez : on le honnit et l'infortuné ne songe qu'à se confondre en excuses (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 52).Sans doute, le prince étant arrivé en retard, le duc se confondait-il en excuses. « Mon adorable duc! pensait Alban avec tristesse. En quel état le met le droit divin! » (Montherl., Bestiaires,1926, p. 536).
Prononc. et Orth. : [εksky:z]. Cf. é-1. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. [xives. « raison que l'on invoque pour se disculper » (Beauvau, Rom. de Troilus, 294, bibl. elz. ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 146)]; 1456-67 (Cent nouvelles nouvelles, éd. F. P. Sweetser, XCVI). 2. av. 1549 « raison que l'on a de ne pas faire quelque chose » (Marg. de Navarre, Heptameron, éd. M. François, p. 409). Déverbal de excuser*. Fréq. abs. littér. : 1 885. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 282, b) 2 810; xxes. : a) 2 622, b) 2 982. Bbg. Le Bidois Délire 1970, p. 213. − Lew. 1960, p. 126, 128, 130. − Nourry (P.). Comment s'excuser. Déf. Lang. fr. 1970, no53, pp. 18-20.