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ENCLAVER, verbe trans.
A.− Enclore, enfermer une chose dans une autre, en particulier une portion de terre. M. Swift trafiquait des pelleteries avec les tribus indiennes enclavées dans le territoire cédé par l'Angleterre aux États-Unis (Chateaubr., Mém.,1848, p. 289).Elle ne pouvait marcher, tant sa chaussure enclavait ses pieds et donnait de charmante gaucherie à ses pas (Lamart., Graziella,1849, p. 271):
1. Mon père aussi (...) s'était vu obligé (...) d'opter (...) sous prétexte qu'il était né Français dans ce département des Forêts que les traités imposés par le triomphe de la Sainte-Alliance enclavèrent de force (...) dans le royaume improvisé des Pays-Bas... Verlaine, Œuvres complètes,t. 5, Confessions, 1895, p. 15.
B.− Fixer, engager une chose dans une autre. Synon. encastrer.J'ai fait une fort longue course [à Langres] (...) pour arriver aux restes d'une porte romaine enclavée dans un mur de fortification (Stendhal, Mém. touriste, t. 1, 1838, p. 108).On prend des moulures plates et sans feuillures, que l'on entaille pour enclaver les lames qui se croisent (Moreau-Vauthier, Peint.,1933, p. 137).
Emploi pronom. à sens passif. Un bas-relief de la plus fine exécution s'enclave dans chaque arc-boutant; chaque clocheton est peuplé de vingt-cinq statues (Gautier, Italia,1852, p. 50).
C.− Au fig. [En parlant d'une pers.] Enfermer, emprisonner dans un concept moral ou intellectuel. [Les artistes du XVIIIesiècle] étaient enclavés dans l'enseignement romain : nul cours, nul atelier qui les en délivrât (Mauclair, De Watteau à Whistler,1905, p. 45):
2. Il y avait donc, enclavé en mon camarade Bloch, un père Bloch qui retardait de quarante ans sur son fils, débitait des anecdotes saugrenues et en riait autant, au fond de mon ami, que faisait le père Bloch extérieur et véritable... Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 769.
Emploi pronom. à sens passif. Mais par ce morcellement bizarre de l'opinion des gens du peuple, où le mépris moral le plus profond s'enclave dans l'estime la plus passionnée (Proust, Sodome,1922, p. 918).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃klave], (j')enclave [ɑ ̃kla:v]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1283 (Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1653 : Les justices de pluseurs seigneurs sont entremellees et enclavees les unes dedens les autres); 1312 enclavé « enfermé dans le territoire d'un autre possesseur » (Charte ds G. Robert, Documents relatifs au Comté de Porcien ds Morlet, p. 381); 2. 1409 « encastrer deux pièces l'une dans l'autre » (Charte 617, 8 ds Runk., p. 48). Du lat. vulg. *inclavare, dér. clavis « clé » avec préf. in- marquant l'aboutissement. Fréq. abs. littér. : 7. Bbg. Gohin 1903, p. 344.