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EFFUSION, subst. fém.
A.− Action de (se) répandre; épanchement.
1. Vx. Action de répandre un liquide. Puis l'archevêque lui fit les onctions avec l'huile mystérieuse (...) Cette effusion d'huile, dont étaient consacrés les rois dans Israël, rendait brillants et forts les rois (France, J. d'Arc,t. 1, 1908, p. 519).
2. Action de se répandre; son résultat. Effusion de larmes, de sang. Synon. écoulement, épanchement.Ils ont horreur de l'effusion du sang, des coups de feu (Gide, Journal,1935, p. 1232).On note dans l'épaisseur du muscle de petites effusions sanguines (Garcin, Guide vétér.,1944, p. 189):
1. La douleur aiguë, à laquelle il avait répondu d'abord par un gémissement sourd, puis seulement de profonds soupirs, était comme noyée dans l'effusion du sang tiède qui ruisselait sur ses reins et dont il sentait seulement la terrible caresse. Bernanos, Sous le Soleil de Satan,1926, p. 149.
P. métaph. Et en regardant, en suivant des yeux la douce tension, l'inclinaison fervente de ses [du clocher] pentes de pierre qui se rapprochaient en s'élevant comme des mains jointes qui prient, elle [ma grand'mère] s'unissait si bien à l'effusion de la flèche, que son regard semblait s'élancer avec elle (Proust, Swann,1913, p. 64).
Spéc., MÉD. ,,Épanchement d'un liquide hors de l'organe qui le contenait`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Synon. épanchement.Tubeuf se relève avec une blessure à la joue : « plaie de deux pouces de longueur en travers et du côté de l'extrémité antérieure » qui a pénétré « jusqu'à l'os de la pommette avec effusion de sang et ecchymose » (E. Schneider, Charbon,1945, p. 131).
B.− P. anal., PHYS. [En parlant d'un gaz] Écoulement d'un gaz par un orifice étroit. La vitesse d'effusion d'un gaz suit la loi de Graham. On prévoit une séparation partielle de molécules gazeuses isotopiques, lors de leur diffusion au travers d'une paroi poreuse, ou de l'effusion, c'est-à-dire, écoulement au travers d'un orifice en paroi mince (MmeCurie, Isotopie,1924, p. 181).
C.− Au fig.
1. THÉOL. Action de communiquer avec abondance un don. Effusion de grâces. Le goût de sa pauvre servante pour ce qu'elle appelait naïvement « rendre service » lui semble tantôt une merveilleuse effusion des grâces du ciel, tantôt le pli avilissant de serviles hérédités (Maurras, Chemin Paradis,1894, p. XXVI).
2. Usuel
a) Effusion de.Flot de. Une effusion de paroles, de signes. Rougissant, pâlissant − tantôt avec une effusion de mots volubile, tantôt dans un mutisme impossible à conjurer (Gracq, Beau tén.,1945, p. 121):
2. ... il lui fallait [au Nabab] toute sa force pour ne pas manifester par quelque joyeux hourrah, une intempestive effusion de gestes et de paroles, ce mouvement d'allégresse physique qui agitait tout son être... A. Daudet, Le Nabab,1877, p. 78.
b) [En parlant de sentiments]
[Avec compl. de nom] Action de donner libre cours à des sentiments profonds. Effusion d'amitié. Synon. élan, transport.Au retour, il y avait une grande effusion de joie, des embrassements pleins de cordialité (Sainte-Beuve, Volupté,t. 2, 1834, p. 224).Ma chère lumière, je te baise avec une ardeur, une étreinte de vie, une effusion d'âme, sans exemple dans ma vie (Balzac, Lettres Étr., t. 1, 1850, p. 56):
3. Ici, c'est l'amour qui parle avec son lyrisme, qui est vrai; c'est vraiment l'effusion du cœur, la fraîcheur inimitable de la jeunesse et ses balbutiements émerveillés. Green, Journal,1945, p. 214.
[Sans compl.] C'était l'heure des effusions, des confidences (A. Daudet, Femmes d'artistes,1874, p. 7).Je ne haïrais rien autant, en ce moment-ci, qu'une effusion sentimentale (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p. 224):
4. Alors commençaient les effusions; les baisers claquaient sur les joues des cousins, se multipliaient par les joues des tantes et des oncles, s'additionnaient, et faisaient quarante-huit. Aymé, La Jument verte,1933, p. 133.
SYNT. Effusion bruyante, excessive, idyllique, laudative, passionnée; redouter les effusions; couper court, céder aux effusions; prévenir toute effusion; serrer les mains avec effusion, remercier avec effusion.
Prononc. et Orth. : [efyzjɔ ̃]. Transcrit avec [ε] ouvert, à l'initiale, sous l'influence des lettres doubles [ε(f)fyzjɔ] ds Land. 1834 ([f] simple), Littré, D G ([ff] double), Barbeau-Rodhe 1930 ([f] ou [ff] et, à titre de var., ds Warn. 1968 ([f]). Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. effusions de ewes (Psautier Cambridge, 17, 15 ds T.-L.); 1282 en partic. (Gouvernement des rois, 374, 40, ibid. : effusion du sanc); 2. 1671 effusion de cœur (Pomey, Dict. royal). Empr. au lat. class.effusio « action de répandre, épanchement » et « débordement, transport de joie ». Fréq. abs. littér. : 846. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 036, b) 1 778; xxes. : a) 1 187, b) 1 046. Bbg. − Quem. 2es. t. 1 1970.