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DISSIDENT, ENTE, adj.
A.− Vieilli. [En parlant d'une pers. ou d'un groupe] Qui a abandonné en raison de divergences doctrinales les positions du plus grand nombre ou de la communauté à laquelle il appartenait (confession religieuse, école philosophique, parti politique). Minorité dissidente. Notre école, dissidente de celle d'Enfantin qui joue à la chapelle et tombe dans le ridicule (Vigny, Journal poète,1830, p. 904).Les blanquistes dissidents (Barrès, Appel soldat,1900, p. 204).Emploi subst. Les dissidents de la Franc-maçonnerie (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 340).Trotskistes, léninistes et autres dissidents du communisme (Civilis. écr.,1939, p. 3613).
Spéc. [S'applique, dans les pays à prédominance catholique, aux églises protestantes ou orthodoxes; en Angleterre, aux sectes non anglicanes] Église, secte, religion dissidente; chrétiens dissidents. Synon. hérétique, schismatique.Emploi subst. O'Connel (...) n'a-t-il pas été dire dans un discours qu'il y avait un concordat proposé entre le Saint-Siège et le gouvernement britannique? (...) pour la réunion des dissidents, il faut que les choses soient mûres, et que Dieu achève lui-même son ouvrage (Chateaubr., Mém.,t. 3, 1848, p. 472).
B.− Usuel
1. Qui n'obéit plus à l'autorité politique à laquelle il se soumettait jusqu'alors. Un parti supposé de Bédouins dissidents lui dressa une embuscade (Arnoux, Rêv. policier amat.,1945, p. 83).Les éléments français dissidents, dits « de Vichy » (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 459).Emploi subst. Nos camarades Gourp et Érable, en panne ici, exactement, avaient été massacrés par les dissidents (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p. 159).
En partic., emploi subst. Personne qui cesse d'adhérer à l'idéologie dominante, au système politique et social en place :
J'aperçois les fruits éternels de l'union; un pouvoir fort; des dogmes; les dissidents poursuivis, excommuniés, exilés, tués. L'union est un être puissant, qui se veut lui-même, qui ne veut rien d'autre. Alain, Propos,1925, p. 667.
2. P. ext.
a) Qui se sépare d'un mouvement artistique, scientifique. Un disciple dissident de Freud (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 184).Les dadaïstes dissidents, devenus surréalistes (Sadoul, Cin.,1949, p. 190).Médecines dissidentes (Bariéty, Coury, Hist. méd.,1963, p. 816).Emploi subst. Dissidents du positivisme (Marin, Ét. ethn.,1954, p. 35).
Rem. On rencontre ds la docum. dissident qualifiant un subst. abstr. Des pensées dissidentes (Alain, Propos, 1934, p. 1234). Un particularisme parfois agressif et dissident (Indus. conserves, 1950, p. 16).
b) Qui est en désaccord. Toutes les voix, moins deux, proclamèrent Andermatt président. Les deux voix dissidentes, celles du paysan et de son fils, avaient désigné Oriol (Maupass., Mont-Oriol,1887, p. 139).Emploi subst. Quand les petites amies se querellaient, (...). Je m'efforçais de mettre la paix entre les dissidentes (Renan, Souv. enf.,1883, p. 115).
Prononc. et Orth. : [disidɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Pour [ss] double cf. dissidence. Le mot est admis comme subst. ds Ac. 1798, également comme adj. ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. 1539 méd. (J. Canappe, 3elivre de la méthode thérapeutique, p. 16 d'apr. Chauvelot ds Fr. mod., t. 19, p. 200); av. 1560 parties dissidentes et desjoinctes (Tagault ds Gdf. Suppl. d'apr. DG); 2. 1752 « celui qui professe une autre religion que la catholique [en Pologne] » (Trév.). Empr. au lat. class.dissidens, part. prés. de dissidere « être séparé, être en désaccord ». Fréq. abs. littér. : 58. Bbg. Gohin 1903, p. 313. − Quem. 2es. t. 2 1971.