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DIFFUS, USE, adj.
A.− Class. et littér. [En parlant d'une chose immatérielle ou abstr.] Qui est intimement mêlé à ce qui l'entoure. La grande présence diffuse de la mort (Malraux, Voix sil.,1951, p. 324).
B.− Emplois techn. [En parlant d'une chose concr.] Qui se répand de façon uniforme dans toutes les directions. Chaleur, lumière diffuse.
1. BOT. [En parlant d'une tige, d'une branche, d'une inflorescence] Qui est ramifié sans direction fixe. Les tiges diffuses de la fumeterre aux fleurs roses et noires (Balzac, Lys,1836, p. 121).Près le débarcadère une allée de vieux ormeaux à tronc large, à branches diffuses (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 159).
2. GÉOGR. [En parlant de filets d'eau] Qui s'entrecroisent sans former de réseau élémentaire. On entre dans les « terres froides », dans le domaine des fougères, bruyères, ajoncs, digitales, du ruissellement diffus des eaux (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 278).
3. PATHOL. Qui n'est pas nettement délimité et a tendance à s'étendre aux régions voisines. Douleur diffuse, œdème diffus. D'insistantes douleurs dans les jambes et une sensation diffuse de sciatique (Du Bos, Journal,1924, p. 73).
C.− P. ext.
1. Littér. Qui a perdu de son éclat, de sa force en se répandant. Clarté, lueur diffuse. Le bruit diffus et monotone du torrent dans sa gorge laissait entendre, en s'entr'ouvrant, le tintement d'une sonnaille (Ramuz, Derborence,1934, p. 34):
1. La lune est si haut dans le ciel qu'il faudrait renverser la tête pour la voir; son éclat, diffus dans la buée, isole la barque au centre d'une immensité silencieuse et blême. R. Martin du Gard, Jean Barois,1913, p. 489.
[En parlant d'une chose abstr. ou immatérielle] La pensée diffuse et comme liquéfiée, qu'amène un long bain (E. de Goncourt, Faustin,1882, p. 198).
Rem. On rencontre chez Proust, Temps retr., 1922, p. 710, un emploi subst. masc. sing. (valeur de neutre) : Dans le glauque et le diffus d'un clair de lune.
2. Dont les contours ne sont pas nettement définis. Synon. flou, imprécis.Le public du Cirque, sa confuse agglomération (...) avec cette lumière qui fait diffus les visages (E. de Goncourt, Zemganno,1879, p. 222).Ils [les apôtres du Portail sud de Chartres] avaient des cheveux longs et diffus, des barbes bifides, taillées en fourche (Huysmans, Cathédr.,1898, p. 452).
[En parlant d'une chose abstr. ou immatérielle] Oh! souvenirs diffus des châtaigniers somptueux où j'inscrivis, enfant, le nom de mon grand-père! (Jacob, Cornet dés,1923, p. 228).
P. métaph. Dès lors, dans le silence et l'ombre des nuits, enfiévrée de songeries pubères, elle accouda son désir diffus à la fenêtre de la place (Péladan, Vice supr.,1884, p. 25).
D.− Au fig. [En parlant d'un style, d'un langage, d'une pensée, etc.] Qui délaye l'idée maîtresse dans de longs développements, au détriment de la clarté et de la concision. S'il fallait reproduire fidèlement la diffuse éloquence de Rosalie, un volume entier suffirait à peine (Balzac, Autre ét. femme,1842, p. 424).
P. méton. [En parlant d'une pers.] Dont les paroles ou les actes sont confus. Il était bourgeois, tranquillement diffus dans tous ses actes et toutes ses pensées (Rolland, J. Chr.,Amies, 1910, p. 1133):
2. Un jour Gladstone, se levant pour parler, avait demandé à voix basse à Sir Robert : « Serai-je bref et précis? − Non, avait répondu le chef, soyez long et diffus. » Maurois, La Vie de Disraëli,1927, p. 177.
Prononc. et Orth. : [dify], fém. [-y:z]. [ff] double ds Littré et DG. L'adj. est admis ds Ac. 1694-1932. Fait partie des adj. en [y] qui s'écrivent -us comme abstrus, cabus, camus, confus, contus, inclus, infus, intrus, obtus, perclus et reclus. Étymol. et Hist. 1. 1314 « éparpillé, disséminé » (H. Mondev., Chir., 2240 ds T.-L. : Ceste doctrine estoit en divers chapistres par pieces repostes et diffuses); fin xvies. « répandu » (Paré, éd. J. F. Malgaigne, t. 3, chap. iii, p. 80 : Ceste chaleur ... diffuse et estendue par tout le corps); 2. 1680 « qui délaye trop sa pensée » (Rich.). Empr. au lat. class.diffusus, part. passé de diffundere « répandre ». Fréq. abs. littér. : 455. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 229, b) 309; xxes. : a) 770, b) 1 110.
DÉR.
Diffusément, adv.De manière diffuse. Mon amour enveloppait si diffusément (...) tout son corps (Gide, Nouv. Nourr.,1935, p. 253);supra A.Des parties infiltrées diffusément par les cellules jeunes (...) et des parties franchement dégénérées (Nicolasds Nouv. Traité Méd.,fasc. 4, 1925, p. 685);supra B pathol.Il parla d'abord, diffusément, de son respect, de son amour (Bourges, Crépus. dieux,1884, p. 276);supra D. [difyzemɑ ̃]. Ds Ac. 1694 puis 1740-1878. 1reattest. 1371, diffusement (Oresme, Politiques d'Aristote, fo168bds Gdf.); de diffus, suff. ment2*. Fréq. abs. littér. : 2.