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DÉCADE, subst. fém.
A.− Période de temps.
1. Période de dix jours. Nous voyons des sections de mois en kalendes, ides, décades, semaines (Chateaubr., Génie,t. 1, 1803, p. 126).Une affiche de la Commune assignait à chaque bouche une livre de viande par décade (Hugo, Quatre-vingt-treize,1874, p. 119).
P. méton. Assemblée, activité collective qui durent dix jours (cf. quinzaine). La décade chrétienne d'août 1926 à Pontigny (Du Bos, Journal,1927, p. 380).
HIST. Décade (républicaine). Période de dix jours remplaçant la semaine*, dans le calendrier républicain adopté en 1793. [Le] 6ejour de la 3edécade du 4emois, An II de la République Française Une et Indivisible (Erckm.-Chatr., Hist. paysan,t. 2, 1870, p. 272).Les jours de décade, car les dimanches n'existaient plus (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 1, 1817, p. 456).
La Décade philosophique. Journal politique et littéraire créé en l'an II et paraissant tous les dix jours (cf. Fourier, Nouv. monde industr., 1830, p. 6).
2. Période de dix ans. Synon. décennie.La dernière, la première décade du siècle. En ces années où Pierre commence la quatrième décade de sa vie (Brasillach, Corneille,1938, p. 178).Un moment passa, peut-être un an, un lustre, une décade; vraiment, je ne saurais dire (Duhamel, Suzanne,1941, p. 181):
À mesure que nous avançons, chaque année que nous avons à vivre, durant la décade qui vient, et bien au delà encore, se présente à nous avec une ampleur, une netteté, et une magnificence d'intentions qui n'étaient pas le visage du futur, quand nous étions plus jeunes : ... Montherlant, Les Olympiques,1924, p. 229.
Rem. Décade a pris le sens de décennie, « période de dix ans », sous l'infl. de l'angl. decade. Certains grammairiens condamnent l'emploi de décade dans ce sens (cf. Colin 1971, Dupré 1972).
B.− HIST. LITTÉR. Chacune des parties d'un ouvrage composé de dix chapitres ou dix livres. Entre les auteurs latins, Tite-Live fut celui qui lui plut davantage. (...). Les décades furent son Euclide; ce que Théagène et Chariclée était pour Racine (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 519).
Prononc. et Orth. : [dekad]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. xives. decade « partie d'un ouvrage en 10 parties » (Bers., Tite-Live, B.N. 20312ter, fo1 ds Gdf. Compl.); 2. 1611 « période de dix ans (ou mois) » (Cotgr.), attest. isolée; à nouveau av. 1850 (Balzac, Œuvres div., t. 3, p. 155 : Jusqu'à l'époque de la majorité du jeune roi [Louis XV], l'histoire de ce règne appartient au nom de Philippe d'Orléans, dont la régence forme une décade aussi importante peut-être et à coup sûr aussi tranchée que le grand siècle); 3. 1793 spéc. « période de dix jours (dans le calendrier républicain » (Adoption des dispositions générales du projet de Romme, Fabre, David et Chénier d'apr. Brunot t. 9, p. 905 et p. 907, note 3). Empr. au b. lat. decas, -adis et decada, -æ « dizaine; nombre dix; espace de dix ans; partie d'un ouvrage divisé en dix parties », gr. δ ε κ α ́ ς, -α ́ δ ο ς « groupe de dix, dizaine ». Fréq. abs. littér. : 112. Bbg. Agron (P.). Le Comité d'ét. des termes techn. fr. et les lang. de spécialité. Banque Mots. 1971, no1, p. 73. − À propos de décade. Actual. terminol. 1972, t. 5, no6, p. 1. − Décade ou décennie? Vie Lang. 1967, pp. 250-251. − Hasselrot (B.). Période de dix ans : décade ou décennie? In : [Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, no1, pp. 219-223. − Le Bidois Délire 1970, p. 137. − Utiles mises en garde. Déf. Lang. fr. 1973, no67, p. 18.