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CYNISME, subst. masc.
A.− HIST. PHILOS. Doctrine des philosophes cyniques. Sous les yeux mêmes de Socrate se forment deux écoles qui se vantent de venir de lui, et qui déjà tombent l'une dans un rigorisme outré, l'autre dans un relâchement excessif : la première est la philosophie morale d'Antisthène ou le cynisme; la seconde est celle d'Aristippe ou le cyrénaïsme (Cousin, Hist. gén. philos.,1861, p. 135).
B.− [P. anal. de comportement] P. ext. Mépris des conventions sociales, de l'opinion publique, des idées reçues, généralement fondé sur le refus de l'hypocrisie et/ou sur le désabusement, souvent avec une intention de provocation. Il [le marquis] m'a fait un grand étalage de cynisme, allant jusqu'à dire que le spectacle de la misère était un des piments de sa vie (Larbaud, Barnabooth,1913, p. 257).Son seul défaut fut de m'inspirer quelque temps un cynisme désabusé sur les choses de l'amour (Sagan, Bonjour tristesse,1956, p. 34):
1. « Avec ça que tu la connais? Je te trouve surprenant! Tu cueilles dans un wagon une Italienne qui voyage seule; elle t'offre avec un cynisme vraiment singulier d'aller coucher avec toi dans le premier hôtel venu. Tu l'emmènes... » Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Les Sœurs Rondoli, 1884, p. 1270.
2. Tel brave homme que la lecture des journaux, (...) avait mis hors de lui, a oublié sans doute ce qu'il me confia, un soir de notre jeunesse, dans une de ces heures où le désir de ne pas se mentir à soi-même est si fort qu'il en prend un caractère morbide; où chacun fait assaut de lucidité, avec une espèce de cynisme qui n'est que la passion de voir clair au-dedans de soi : − J'adorais mes parents, me dit-il. Et pourtant, il m'arrivait quelquefois de me représenter la manière dont j'userais, plus tard, de leurs biens. Mauriac, Journal,1934, p. 60.
Prononc. et Orth. : [sinism̥]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1750 « mépris des convenances, de l'opinion, de la morale » traits de cynisme (D'Argenson, Mém., I, 129, Bibl. elz. ds R. Hist. litt. Fr. t. 8, p. 505); 2. 1775 « doctrine des philosophes cyniques » (Condillac, Cours d'étude, Hist. anc. ds Œuvres, éd. G. Le Roi, t. 2, p. 61 : Cratès les abandonna [de grands biens] pour se dévouer au cynisme); cf. avant 1778 (Diderot ds Guérin 1892). Empr. au bas-lat. cynismus « doctrine philosophique de l'école cynique » (< gr. κ υ ν ι σ μ ο ́ ς). Fréq. abs. littér. : 392. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 219, b) 531; xxes. : a) 424, b) 940.