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COURONNEMENT, subst. masc.
A.− Action de couronner, de ceindre solennellement la tête de quelqu'un avec une couronne.
1. [Avec une couronne de fleurs, de feuillages entrelacés ou de matière précieuse qu'on met autour de la tête en hommage aux dieux, en signe de joie, comme simple parure ou comme insigne de distinction militaire ou civile, comme signe d'autorité, de mérite, etc.]
a) Domaine relig.Couronnement des saints. Fait d'être couronné, récompensé par Dieu. Une fresque (...) qui représente le couronnement d'Élisabeth dans le ciel (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 352).
En partic. Couronnement de la Vierge. Couronnement solennel de la Vierge par son fils Jésus au ciel. Ces détails du Couronnement de la Vierge de Charonton (Lhote, Peint.,1942, p. 94).
b) Action, fait de couronner solennellement les lauréats des concours académiques, les premiers élèves d'une classe au cours de la distribution des prix ou une personne méritante. Le « Couronnement de Voltaire » par Gabriel de Saint-Aubin, nouvellement exposé (Goncourt, Journal,1884, p. 389).Le mot de vertu (...) est encore assez bon pour les couronnements de rosières (Valéry, Variété IV,1938, p. 168).
c) Cérémonie dans laquelle on couronne la statue d'une personne célèbre en hommage à son mérite intellectuel. Tu as très bien fait de t'opposer au couronnement du buste sur la scène. Ce genre de cérémonie est bête (Flaub., Corresp.,1872, p. 340).
2. [Avec une couronne de métal précieux, richement orné, insigne de royauté, de puissance] En partic. Cérémonie dans laquelle on couronne un souverain. La fête destinée au couronnement de Charles VII (...) replacé sur le trône de la France (Constant, Wallstein,1809, p. XIX).Le petit Emmanuel préparera les pièces et les matériaux de l'époque du Couronnement (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 737).(Quasi-)synon. sacre.
P. compar. :
. La vérité, dans les ouvrages de raisonnement, est un roi à la tête de son armée au jour du combat : dans l'ouvrage de M. de Châteaubriant, elle est comme une reine au jour de son couronnement, au milieu de la pompe des fêtes, de l'éclat de sa cour, des acclamations des peuples ... Bonald, Législ. primitive,t. 1, 1802, p. 310.
− Domaine des arts figuratifs.Tableau, estampe représentant le couronnement. Le couronnement de Charlemagne, de Marie de Médicis, de Napoléon. Le tableau du Couronnement de Joséphine par David (Goncourt, Journal,1863, p. 1280).
Rem. Couronnement désigne aussi p. méton. le titre d'œuvres musicales : La Messe du Couronnement (Mozart).
Spéc. RELIG. Couronnement d'épines. Il y a le couronnement d'épines mais il y a le couronnement de l'espérance Qui est le couronnement des rameaux d'un arbre sans épines (Péguy, Porche myst.,1911, p. 236).
Au fig. Action de donner la prééminence ou fait de l'avoir. Ce ne sera ni la royauté du Moyen-Âge, ni la royauté de Louis XIV, mais le couronnement des libertés publiques (Lamennais, L'Avenir,1831, p. 310).
B.− P. anal. [Gén. à propos d'inanimés concr.]
1. [P. anal. de forme; p. réf. à la forme circulaire de la couronne] Fait d'être disposé en couronne, en cercle.
Spéc., ART VÉTÉR. [À propos d'un cheval] Fait de se couronner ou d'être couronné au(x) genou(x). (Attesté ds Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, DG, Guérin 1892, Rob., Quillet 1965).
2. [P. anal. de position; p. réf. à la position de la couronne au sommet de la tête] Action, fait de dominer, de surmonter, de garnir la partie supérieure de quelque chose.
a) Littér. Pour couronnement, au haut de la montagne, (...) le château de Stahlech (Hugo, Rhin,1842, p. 143).
b) Spécialement
ARBORIC. Maladie d'un arbre qui se couronne, dont la tête se dessèche et jaunit. (Attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. 20e, Littré, DG, Guérin 1892, Rob.).
ARCHIT. Ornement surplombant un édifice ou l'une de ses parties. Être, former le couronnement; avoir pour couronnement; servir de couronnement. Il fut question d'aller placer cinq énormes bouquets de plumes sur le grand baldaquin, au-dessus du maître-autel. Un riche couronnement de bois doré est soutenu par huit grandes colonnes torses en marbre d'Italie (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 191).Toute la tour tremblait (...) depuis les pilotis de la fondation jusqu'aux trèfles du couronnement (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 182).
ART MILIT. Couronnement d'un chemin couvert, d'un glacis, d'une position. Fait de s'établir dans une position (généralement une hauteur plus ou moins élevée) après en avoir chassé les défenseurs. (Attesté ds Ac. Compl. 1842, Ac. 1878, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, DG, Guérin 1892, Quillet 1965).
3. [P. anal. de forme et de position; p. réf. à la forme circulaire de la couronne et à sa position au sommet de la tête] Fait de dominer, de surplomber en encerclant le sommet à la manière d'une couronne.
a) Littéraire
Action, fait d'encercler en dominant la tête. Sa grosse personne, au-dessus de laquelle ses petits bras allaient et venaient avec un geste de couronnement (Goncourt, R. Mauperin,1864, p. 52).De dessous un couronnement de tresses formant chignon plat, deux bandeaux lisses (Gide, Si le grain,1924, p. 455).
Action, fait d'encercler en dominant quelque chose. Et, pour couronnement à ces collines vertes, Les profondeurs du ciel toutes grandes ouvertes (Hugo, Feuilles automne,1831, p. 782).Un lierre rampant et des ronces vigoureuses (...) formaient au sommet un couronnement de feuilles touffues, de rameaux entrelacés (Lamart., Tailleur pierre,1851, p. 416).
b) Spécialement
HORTIC. Taille des branches d'un arbre en forme de couronne. (Attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e-Nouv. Lar. ill., Littré, DG, Guérin 1892, Rob., Quillet 1965).
MAR. Couronnement d'un navire, d'un vaisseau. Partie arrondie qui surplombe la poupe d'un bateau. Lisse de couronnement. Les vagues (...) sautaient alors par-dessus le couronnement, et tout le pont était balayé (Verne, Enfants cap. Grant,t. 2, 1868, p. 57).
MOBILIER. Couronnement de lit. Ornement fait de rideaux qui surplombent le lit en l'entourant. Et le joli plafond ovale du couronnement [du lit] dont les baguettes enrubannées courent à travers l'étoffe (E. de Goncourt, Maison artiste,1881, p. 197).
OBSTÉTRIQUE. Entrée de la matrice qui, lors de l'accouchement, entoure la tête de l'enfant à la manière d'une couronne. Être au couronnement. (Attesté ds Ac. 1798, Ac. 1835, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, DG, Guérin 1892).
C.− P. métaph. [P. réf. à la forme circulaire de la couronne, à sa position au sommet de la tête, à son aspect ornemental et parfait; gén. à propos d'un inanimé abstr.]
1. Action, fait de terminer, de conclure en améliorant, en parachevant, d'apporter la dernière perfection. Toutes ces fêtes se terminaient par de somptueux banquets, qui en étaient comme le couronnement (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 276).Quelque chose (...) qui montera de degré en degré sans échec et sans chute jusqu'à son couronnement suprême (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 470).
En partic., LITT. [À propos d'un chapitre, d'un vers, d'un mot] ...le vers d'aboutissement, le vers de couronnement, le dernier vers, « cette faucille d'or dans le champ des étoiles » (Péguy, V.-M., Comte Hugo,1910, p. 757).
Loc. Le couronnement de l'édifice, de tout; pour couronnement. Une vieille femme coiffée d'une espèce de vaste sombrero espagnol en cuir noir, dans l'ornement duquel entraient pour couronnement une paire de bottes et un parapluie (Hugo, Rhin,1842, p. 385).Ce projet suprême, ce couronnement de l'édifice, dont la grandeur chimérique flattait en elle l'imagination déréglée (Zola, Argent,1891, p. 116).
2. Poét., vx. Action, fait d'honorer, d'apporter une ultime satisfaction à. Le couronnement de l'amour, de la flamme. L'amour incorruptible, qui ne demande ni récompense ni couronnement (Arnoux, Solde,1958, p. 202).
Prononc. et Orth. : [kuʀ ɔnmɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1165-70 coronement « cérémonie, action par laquelle on couronne un souverain » (Chr. de Troyes, Erec et Enide, éd. W. Foerster, 6706); 2. 1523 archit. (Recueil d'actes notariés, I, 87 ds IGLF); 3. 1559 couronnement « accomplissement, terminaison » (Amyot, Caton, 32 ds Littré); 4. 1845 hortic. « taille en forme de couronne » (Besch.); 5. 1863 « lésion d'un cheval couronné » (Littré). Dér. de couronner*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 334. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 548, b) 381; xxes. : a) 692, b) 331. Bbg. Archit. 1972, p. 122, 202. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 404.