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CONSISTANCE, subst. fém.
A.− Techn. État de ce qui est composé d'un certain nombre d'éléments qui lui donnent son importance relative.
1. DR., vieilli. Ensemble des éléments qui composent une succession, un domaine et ses dépendances, la nature et l'étendue d'une terre. Synon. état, contenance.Héritage en consistance de...; donner un état de la consistance d'une terre; la consistance des effets et des dettes d'une succession (cf. consister).
2. ZOOL., BOT. Âge, état où les végétaux ou les animaux ont atteint leur point de développement maximum, cessent de croître sans décliner encore.
3. SYLVIC. Consistance d'un peuplement, d'une coupe. Nombre d'arbres, généralement à l'hectare, caractérisant une plantation.
B.− [S'applique à un corps]
1. [S'applique à un solide] État d'un corps solide dont les parties constituent un tout envisagé du point de vue de son homogénéité, de sa cohérence, de sa compacité, de sa résistance. Synon. dureté, fermeté, solidité.La consistance de la matière, du sol, d'un terrain; une consistance butyreuse, cartilagineuse, fibreuse, friable, gélatineuse, métallique, molle, plus ou moins ferme :
1. À quelque distance de la mer les sables ont une couleur grisâtre, sans cesse battus par les vagues, ils sont parfaitement unis, d'une consistance très solide et offrent au voyageur un chemin très commode... Cendrars, L'Or,1925, p. 73.
En partic.
a) TRAV. PUBL. État de fermeté, de compacité d'un béton avant le début de sa prise. Béton à consistance ferme, plastique.
b) PHYS. Degré de résistance à la déformation ou à la séparation qu'offrent les corps en fonction de la plus ou moins grande liaison de leurs molécules.
2. [S'applique à un liquide ou à une suspension] Plus ou moins grand degré de viscosité, de résistance à l'écoulement d'un liquide qui s'épaissit, qui devient moins fluide, plus pâteux. Synon. épaisseur, viscosité.La consistance d'un sirop, d'une bouillie, d'une huile; une consistance sirupeuse, visqueuse; faire évaporer jusqu'à consistance d'extrait :
2. Le lait maigre a une consistance moindre que celle du lait pur... A.-F. Pouriau, La Laiterie,1895, p. 438.
TECHNOL. Consistance des huiles de graissage, des goudrons.
3. [Dans les emplois 1 et 2; consistance (non qualifié)] Épaisseur, solidité relativement grande. Prendre, avoir de la consistance.
Rare, au plur. Volumes, épaisseurs. Il y a chez Degas un sentiment (...) vif des volumes, des consistances, des plans (C. Mauclair, Les Maîtres de l'impressionnisme,1904, p. 92).
4. P. ext. Aspect, nature, matière (quant à la solidité, à l'épaisseur...). Un tissu de consistance rêche; la consistance d'un coloris (en peint.), du teint. La consistance lumineuse des émaux (Bloy, La Femme pauvre,1897, p. 134):
3. À la belle saison, le terrain semé de trous avait le relief et la consistance d'une éponge sèche et la faucheuse mécanique s'y cassait les dents. Aymé, La Vouivre,1943, p. 7.
4. Où retrouverai-je le goût paysan, un peu âpre, la consistance sableuse de telles galettes. Colette, Paysages et portraits,1954, p. 170.
C.− P. métaph. ou au fig.
1. État de ce qui est ferme, fixe ou cohérent. Synon. résistance, stabilité, solidité.La consistance d'une certitude religieuse, d'une passion, des alliances; une consistance dogmatique, morale, politique; un projet manquant de consistance; fantôme, illusion, rêve sans consistance :
5. Sa vie [à Françoise] avait perdu toute consistance, c'était une substance molle dans laquelle on croyait s'enliser à chaque pas... S. de Beauvoir, L'Invitée,1943, p. 401.
6. − Ça te la coupe, hein, lui dit Thérèse. Pas du toc tout ce bordel. Admire la consistance de la chose. Queneau, Loin de Rueil,1944, p. 11.
2. [Sans qualification, ou avec la marque de la négation]
a) [Pers.] Vieilli. Solidité caractérielle, morale; crédit, importance sociale. Homme, noceur sans consistance. Elle sentait en lui un manque de fond et de consistance (G. Sand, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré,t. 2, 1858, p. 239).
b) Caractère de ce qui, étant cohérent et stable, a du crédit, de la considération, du poids. Bruit, nouvelle, propos sans consistance; donner de la consistance à un mensonge; bruit, rumeur qui prend (de la) consistance :
7. Il a été prouvé que l'allégation portée contre je ne sais quel médecin de la Salpêtrière, qui aurait souri ou plaisanté d'une pauvre femme ayant au cou une médaille bénite, n'avait aucune consistance et s'évanouissait à l'examen. Sainte-Beuve, Premiers lundis,t. 3, 1869, p. 300.
Rem. Cet empl. abs. était plus fréq. au xixes. et s'appliquait à des réalités soc., écon., pol. Mon commerce prenait de la consistance (F. Vidocq, Mémoires de Vidocq, t. 2, 1828-29, p. 33). Synon. importance, stabilité.
c) Domaine de la critique.[Pensées, œuvres] Cohérence, solidité de construction. Ce second acte n'a pas grande consistance (A. Daudet, Pages inédites de critique dramatique,1897, p. 285):
8. L'étonnant est de ressentir parfois l'impression de justesse et de consistance dans les constructions humaines − faite de l'agglomération d'objets apparemment irréductibles − comme si celui qui les a disposées leur eût connu de secrètes affinités. Valéry, Variété I,1924, p. 257.
3. Emplois spéc.
a) LOG. Consistance d'un système d'axiomes. Caractère de ce système lorsque ses termes ne sont pas contradictoires. Synon. cohérence, non-contradiction.
b) PSYCHOL. SOC. Constance, cohérence dans l'opinion ou le comportement d'un sujet interrogé dans un sondage ou soumis à un test. Degré de consistance dans les réponses à un sondage, à un questionnaire. Contradiction relative entre les réponses fournies par un sujet donné (dans ce cas on préconise parfois l'emploi du terme cohérence). Coefficient de consistance. On utilise également consistance pour parler de la validité d'un test.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃sistɑ ̃:s]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1370-82 synon. de matière (Oresme, Ciel et Monde, éd. Menut, 41 c, p. 186); b) 1690 « état d'un solide considéré du point de vue de la cohésion de ses éléments » (Fur.); 2. 1580 fig. « immobilité, stabilité » (Montaigne, III, IX, éd. Thibaudet, p. 1111); 1671 fig. (Pomey : les choses du monde n'ont point de consistance); av. 1741 homme sans consistance (St Simon, XI, 224 ds DG). Malgré le hiatus chronol., dér. de consister*; suff. -ance*. Fréq. abs. littér. : 595. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 300, b) 357; xxes. : a) 353, b) 1 016. Bbg. Gohin 1903, p. 342.