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CONNIVENCE, subst. fém.
A.− SC. NATURELLES, rare (correspond à l'adj. connivent). État d'éléments connivents. Les deux tarses (...) formant par leur connivence, en même temps une cage et une pince (H. Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 307).
Rem. Sens absent des dict.
B.− Convergence dans les intentions et/ou dans l'action.
1. Vx, littér.
a) Fait d'apporter une aide à quelqu'un en feignant d'ignorer et/ou en dissimulant une action généralement coupable. Synon. complicité.La connivence du magistrat, des juges (Ac.1878).La connivence active ou passive du gouvernement d'alors avec ces attentats (Jaurès, Europe incertaine (1908-1911),1914, p. 415):
1. L'État, dit-on, n'a pu découvrir [de créances hypothécaires] que pour 4 milliards 500 millions, preuve de l'habileté des rentiers à se cacher et de la connivence des débiteurs... Proudhon, La Révolution soc. démontrée par le coup d'État du 2 déc.,1852, p. 280.
b) Participation secrète ou discrète à une action plus ou moins licite :
2. Madame Récamier ne parvenait à oublier ses propres chagrins qu'en s'occupant de ceux des autres; par la connivence charitable d'une sœur de la Miséricorde, elle visitait secrètement à Lyon les prisonniers espagnols. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3,1848, p. 353.
2. Entente secrète ou tacite entre des personnes, notamment pour préparer une action commune. Synon. intelligence.
[Avec un compl. déterminatif désignant les pers. associées dans l'entente] Connivence de ou entre + plur.; connivence de qqn avec qqn.Chaque jour révélait au roi (...) leur connivence [des bâtards] avec tous les mécontents de la Castille (Mérimée, Histoire de Don Pèdre Ier, roi de Castille,1848, p. 142).La connivence des rois (Thierry, Essai sur l'hist. de la formation et des progrès du Tiers-état,1858, p. 107).Une sorte de connivence entre les gens à la page (Aymé, Le Confort intellectuel,1949, p. 70).
Rare. Connivence avec une chose (plus ou moins personnalisée). Il y eut de ma part quelque connivence avec les occasions (Chardonne, Le Ciel dans la fenêtre,1959, p. 89).
LING. Relation entre communicants utilisant une forme linguistique selon une convention ou par référence à un emploi connus d'eux. ,,C'est ainsi que le mot séparatiste, par lequel le général de Gaulle désignait les communistes, a pu être employé par eux ironiquement devant des locuteurs qui savaient que ce mot n'appartenait pas à leur vocabulaire`` (Ling. 1972).
3. Usuel. De connivence.En accord plus ou moins caché.
a) Verbe + de connivence.Être de connivence (avec qqn), agir de connivence (Ac. 1835-1932).
b) Subst. + de connivence.Air, regard, sourire de connivence :
3. Ils [les soldats] se regardaient et riaient d'un air de connivence : − On connaît la vie, on connaît la chanson. Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 145.
Littér., rare. Entente, accord (entre des choses plus ou moins personnalisées). L'oubli, la tombe, le destin, Et la nuit, sont de connivence (Hugo, Les Chansons des rues et des bois,Au cheval, 1865, p. 297).
Prononc. et Orth. : [kɔ(n)nivɑ ̃:s]. [n] simple ds Lar. Lang. fr., Pt Lar. 1968, Dub.; cf. aussi Nod. 1844, Gattel 1841, Fér. Crit. t. 1 1787 et Fér. 1768. [n] ou [nn] double ds Warn. 1968, Pt Rob., Barbeau-Rodhe 1930. [nn] ds Passy 1914; cf. aussi DG, Littré, Fél. 1851 et Land. 1834. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1547 « indulgence coupable » (Ord. de Fr. 1ersur le faict de la just., fo79 rods Gdf. Compl.); 2. 1798 « entente, intelligence secrète » (Ac. : Ils étoient de connivence ensemble pour). Empr. au b. lat. coniventia « indulgence » (TLL s.v., 319, 82). Fréq. abs. littér. : 184.