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CONCORDAT, subst. masc.
A.− Acte de conciliation entre deux parties adverses.
1. DR. ECCL., RELIG. CATH. Transaction établie entre le Saint-Siège et le chef d'un État pour réglementer les rapports du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel. Faire, passer un concordat.
Absol. Le Concordat. Concordat (reconnaissant le catholicisme comme religion dominante en France, attribuant la nomination des évêques au chef de l'État, etc.) qui fut établi entre Bonaparte et Pie VII en 1801 et abrogé en 1905 par la loi de la séparation de l'Église et de l'État (sauf dans quelques régions) :
1. ... il [Napoléon] dit à Cabanis : « Savez-vous ce que c'est que le concordat que je viens de signer? C'est la vaccine de la religion : dans cinquante ans il n'y en aura plus en France. » Ce n'étaient ni la religion ni la philosophie qui lui importaient dans l'existence d'un clergé tout à fait soumis à ses volontés; mais, ayant entendu parler de l'alliance entre l'autel et le trône, il commença par relever l'autel. Aussi, en célébrant le concordat, fit-il, pour ainsi dire, la répétition habillée de son couronnement. Il ordonna, au mois d'avril 1802, une grande cérémonie à Notre-Dame. Mmede Staël, Considérations sur les princ. événements de la Révolution fr.,t. 2, 1817, p. 41.
2. Ces deux sociétés, la société religieuse et la société civile, ont en effet les mêmes sujets... Or, qu'entre l'État et l'Église l'accord vienne à disparaître, et de ces matières communes pulluleront facilement les germes de différends... Enfin, cette thèse [séparer l'État de l'Église] inflige de graves dommages à la société civile elle-même, car elle ne peut pas prospérer ni durer longtemps lorsqu'elle n'y fait point place à la religion... Les liens qui consacraient cette union devaient être d'autant plus inviolables qu'ainsi l'exigeait la foi jurée des traités. Le concordat passé entre le Souverain Pontife et le Gouvernement français, comme du reste tous les traités du même genre que les États concluent entre eux, était un contrat bilatéral qui obligeait les deux côtés... Or, aujourd'hui, l'État abroge de sa seule autorité le pacte solennel qu'il avait signé. Recueil de textes d'hist.,t. 5, l'Époque contemp., 1871-1945, p. 99.
2. COMM. Transaction établie entre un débiteur et ses créanciers (pour autoriser un délai, remettre une partie des dettes, etc.) :
3. La situation de mort-civil, où le failli reste comme une chrysalide, dure trois mois environ, temps exigé par les formalités avant d'arriver au congrès où se signe entre les créanciers et le débiteur un traité de paix, transaction appelée concordat. Ce mot indique assez que la concorde règne après la tempête soulevée entre des intérêts violemment contrariés. Balzac, César Birotteau,1837, p. 358.
SYNT. Concordat amiable, judiciaire; homologation d'un concordat; accorder un concordat, consentir/s'opposer à un concordat.
B.− P. anal., métaph., littér. Dans mes recherches (...) amener un concordat entre l'animisme et le matérialisme (C. Bernard, Cahier de notes,1860, p. 101).Entre le sol cultivé, agraire, et la famille, il y a un fameux concordat (L. Daudet, Le Stupide XIXesiècle,1922, p. 67).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃kɔ ʀda]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1452 « accord » (Lett. du D. Pierre, Arch. Côtes-du-Nord ds Guérin 1892); 1472 spéc. « accord entre le Saint Siège et un État » ([Ordonnances de Louis XI] XVII, 554 ds Bartzsch, p. 156); 1787 comm. (Fér. Crit.). Empr. au lat. médiév. concordatum « accord, traité » part. passé neutre substantivé de concordare (concorder*); cf. 1418 [Accords de Constance] Capitula concordata ab utraque parte sponte suscepta ds Catholicisme, t. 2, col. 1455. Fréq. abs. littér. : 138.