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COMIQUE, adj. et subst. masc.
I.− Emploi adj.
A.− Vx. Qui appartient au théâtre et plus spécialement à la comédie (cf. comédie I) et aux comédiens.
1. [Appliqué à une pers. ou à un groupe de pers.]
a) [À un auteur] Qui écrit des pièces de théâtre. Auteur, poète comique.
Spéc. La muse comique. Thalie, la muse de la comédie, qui inspire les auteurs de pièces de théâtre (cf. Barbier, Satires, 1865, p. I).
b) [À un groupe de pers.] Qui se compose de comédiens. Troupe comique. La troupe comique (...) est excellente, et deux petites comédies (...) ont été jouées par elle avec beaucoup de verve et d'ensemble (Musset, Revue des Deux Mondes,30 sept. 1832, p. 603):
1. Les troupes d'opéra sont formées par un impresario qui engage de côté et d'autre les sujets qu'il peut payer ou qu'il trouve libres, et la troupe amassée au hasard reste ensemble une saison ou deux tout au plus. Il n'en est pas de même des compagnies comiques; tout en courant de ville en ville et changeant de résidence tous les deux ou trois mois, elle n'en forme pas moins comme une famille dont tous les membres s'aiment ou se haïssent. Stendhal, La Chartreuse de Parme,1839, p. 142.
2. [Appliqué à un genre littér. et, p. ext., artistique]
a) [Appliqué à une œuvre] Qui met en scène des comédiens (cf. comédien A 1). Le Roman comique de Scarron. Il suit une troupe en province, roman comique (Queneau, Loin de Rueil,1944, p. 231).
b) Dont le style, l'écriture relèvent de la comédie (cf. comédie I). Art comique. Chenavard me disait (...) qu'Haydn lui paraissait avoir le style comique, le style de la comédie (E. Delacroix, Journal,t. 2, 1854, p. 160):
2. Faut-il rappeler ici que ballet comique au xviesiècle ne signifie nullement ballet drôlatique, mais bien ballet traité comme une comédie, ballet théâtral? H. Prunières, Le Ballet de cour en France avant Bensérade et Lully,1914, p. 17.
Rem. 1. Ces sens et emplois ne sont plus attestés ds Ac. 1932. 2. Pour opéra-comique, v. opéra.
B.− P. ext. Qui fait rire par son aspect, ses éléments drôles et bouffons.
1. THÉÂTRE, CIN., SPECTACLES
a) [Appliqué à un auteur ou à un acteur de comédie; p. ext. à une vedette de cin. ou de music-hall] Qui écrit des pièces divertissantes, qui joue généralement des rôles de comédie. La figure seule d'un acteur comique fait rire dès qu'il entre en scène (Stendhal, De l'Amour,1822, p. 43).Molière est comique de sang-froid; il fait rire et ne rit pas (J. Joubert, Pensées,t. 2, 1824, p. 209).Chanteur comique. Dont le répertoire comprend des chansons de style bouffon.
b) [Appliqué à une œuvre théâtrale, littér. ou artistique] Qui contient des éléments propres à distraire et amuser le public. Théâtre, chanson, film comique. « L'arroseur » ne fut pas le seul film comique de Louis Lumière (G. Sadoul, Hist. d'un art,1949, p. 21).
P. méton. [Appliqué à une salle de spectacles] Où l'on joue des pièces ou des films comiques. J'entre un instant (...) dans un petit cinéma « comique » (...) et assiste à des sketchs d'une loufoquerie pénible et bêtes à pleurer (Gide, Journal,1936, p. 1256).
2. Dans la lang. cour.
a) [Appliqué à une pers.] Qui fait rire par un détail de sa personne, son comportement physique ou moral :
3. « Elle est comique, elle a un petit chapeau plat, avec ses gros yeux, ça lui donne un drôle d'air, surtout avec son manteau qu'elle aurait bien fait d'envoyer chez l'estoppeuse car il est tout mangé. Elle m'amuse », ... Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 736.
Péj. Risible, voire ridicule. Sa grosse tête, puis son gros petit corps comique surgirent tour à tour (Duranty, Le Malheur d'Henriette Gérard,1860, p. 34).Non, quelle dégaine! Un vrai carnaval! (...) Et, comique, ridicule presque, elle restait tout de même invinciblement charmante (Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 85).
b) [Appliqué à un lang., une attitude, un accoutrement, une situation] Qui a pour effet de déclencher le rire ou la raillerie. Avoir un air, des manières comiques. Quand il entendait une saillie ou un trait comique, son visage s'épanouissait (Brillat-Savarin, Physiol. du goût,1825, p. 319):
4. Il était si drôle que les filles elles-mêmes ne lui résistaient pas, tant elles riaient, bien qu'il fût très laid. Il les entraînait, en blaguant, derrière un mur, dans un fossé, dans une étable, puis il les chatouillait et les pressait, avec des propos si comiques qu'elles se tenaient les côtes en le repoussant. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Les 25 francs de la Supérieure, 1888, p. 251.
5. Il endossa sa jaquette d'alpaga noir, se coiffa d'un comique petit feutre à bords roulés... R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 197.
[En assoc. avec un mot comme gravité] Synon. de burlesque.Son visage prit une expression de gravité comique (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1534).
3. Expr. cour. C'est comique; rien de (n'est) plus comique que (comme) :
6. Rien de comique comme l'illusion des écrivains qui se piquent de violence, qui écument et croient pourfendre, éreinter, déchirer, foudroyer sur le papier. Valéry, Mauvaises pensées et autres,1942, p. 198.
II.− Emploi subst. masc.
A.− [Désignant une pers.] Personne dont le rôle ou l'inclination suscite le rire et la gaîté (cf. comédie II).
THÉÂTRE, CIN., SPECTACLES
1. Auteur de comédie. Les trois tragiques Sophocle, Eschyle, Euripide et le comique Aristophane (Delécluze, Journal,1827, p. 374).
2. Acteur ou personnage de comédie; fantaisiste, vedette comique :
7. Leclerc les regarda tous deux : Scali avec ses lunettes rondes, son pantalon trop long dont les jambes bouffaient, son air de comique américain dans un film d'aviation, Darras avec son visage plat et rouge, ses cheveux blancs, son sourire tranquille, ses pectoraux de lutteur. Malraux, L'Espoir,1937, p. 672.
SYNT. Premier, second comique (vx). Rôle de premier ou de second ordre attribué à un comédien et auquel correspondaient des personnages de comédie déterminés. L'habit de livrée d'un « premier comique » qui changeait d'emploi (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 3, 1813, p. 198). Comique grime. Acteur qui jouait les troisièmes rôles. Comique de la troupe. Celui qui joue les personnages de comédie et p. ext., celui qui, dans un groupe, distrait les autres par ses inventions burlesques. Synon. amuseur, boute-en-train. Il commence du reste à mieux prendre tout cela, s'appelle lui-même « le comique » de la troupe (Léautaud, Journal littér., 1, 1893-1906, p. 310).
B.− [Avec une valeur de neutre et souvent accompagné d'un adj. ou d'un compl. déterminatif spécifiant la nature du comique] Le comique. Le principe du rire; l'ensemble des traits comiques d'une œuvre, d'une situation, etc.; le genre comique.
1. THÉÂTRE et SPECTACLES
a) Le genre comique. Bas, haut comique. Le genre des premiers rôles, 2esrôles et caractères s'appelle « Haut comique » parce qu'il réunit à la fois le plaisant et la noblesse (Ch. de Bussy, L'Art dramatique,1866, p. 162):
8. Il faut, pour mêler avec succès le comique et le pathétique, être éminemment naturel dans l'un et dans l'autre; dès que le factice s'aperçoit, tout contraste fait disparate; mais un grand talent plein de bonhomie peut réunir avec succès ce qui n'a du charme que sur le visage de l'enfance, le sourire au milieu des pleurs. Mmede Staël, De l'Allemagne,t. 3, 1810, p. 273.
b) Ensemble des éléments comiques d'une œuvre ou un de ses aspects. Fin, franc, gros, solide comique; comique de mots, de caractères, de situations (cf. comédie II B). Une pièce amusante, des caractères délicatement étudiés, du fin comique (E. et J. de Goncourt, Journal,1887, p. 630):
9. La gaieté, la verve, le vrai comique de Molière, même récité par bribes et représenté par fragments incomplets, enlevèrent l'auditoire. Jamais de mémoire de nonne on n'avait ri de si bon cœur. G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, p. 239.
2. Aspect risible, parfois burlesque ou ridicule d'une personne, d'une chose, d'une situation; chacun des éléments qui provoque le rire dans la vie courante. Vous ne vous rendez pas compte (...) du comique de toute votre famille (Maurois, Climats,1928, p. 61):
10. Banville est l'extraordinaire comédien de la conversation que l'on connaît, avec ses ironies bouffonnes, ses antithèses baroques, ses définitions saugrenues, son comique artistement paillasse. E. et J. de Goncourt, Journal,1882, p. 209.
3. Expr. cour. Avoir le sens du comique. Il riait rarement, n'avait nul sens du comique (A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 19).C'est d'un comique (achevé, forcé, outré). Des attitudes d'un comique achevé (J. Lorrain, Contes pour lire à la chandelle,1897, p. 165).Non, c'est trop drôle, c'est d'un comique! (Arland, L'Ordre,1929, p. 160).(C'est) du plus haut comique. Des effarouchements grotesques et de petits gestes honteux du plus haut comique (E. de Goncourt, Les Frères Zemganno,1879, p. 60).Prendre l'affaire au comique (Giono, Un de Baumugnes,1929, p. 220).
Rem. 1. On rencontre ds la docum. le verbe trans. comiquer. Rendre comique. Comiquer certains caractères (Stendhal, Journal, t. 1, 1801-05, p. 242). Comiquer l'odieux et l'ennuyeux (Stendhal, Journal, t. 2, 1805-08, p. 159). 2. L'élément préf. comico- a servi à la formation de différents adj. composés. a) Comico-larmoyant. Qui appartient à la comédie larmoyante. L'épaisseur de niaiserie (...) de bassesse de ce film comico-larmoyant (Montherlant, Le Démon du bien, 1937, p. 1295). Comico-tragique. Var. de l'adj. tragicomique avec insistance sur l'élément comique. Encore la civilisation! (...) répéta le médecin d'un air comico-tragique (Balzac, Œuvres diverses, t. 2, 1850, p. 490). Cf. aussi Michelet, Journal, 1851, p. 155). b) Fantaisies d'aut. Comico-piteux. L'accent comico-piteux de cette larmoyante gaîté (F. Vidocq, Mémoires de Vidocq, t. 3, 1828-29, p. 171). Comico-maléfique. Une virtuosité comico-maléfique (Colette, La Jumelle noire, 1938, p. 111).
Prononc. et Orth. : [kɔmik]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. xives. [éd. 1531] adj. « qui a rapport au théâtre, à la comédie » poetes comiques (Raoul de Presles, Cité de Dieu, Exp. sur le chap. 8 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 462); 2. 1680 « qui attire le rire, plaisant » (Rich.). B. Subst. 1580 « auteur comique » (Montaigne, I, 104 ds Littré); 1611 « acteur qui joue au théâtre » (Cotgr.); 1669 « genre, style comique » (La Fontaine, Psyché, I, éd. Ad. Regnier, 8, p. 117); 1680 « acteur tenant les rôles comiques » (Rich.). Empr. au lat. comicus « qui a rapport au théâtre, à la comédie ». Fréq. abs. littér. : 1 913. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 117, b) 3 524; xxes. : a) 3 661, b) 2 237. Bbg. Ménard (M.). La Not. de comique et la notat. comique chez Balzac. Année (L') balzacienne. 1970, pp. 265-306.