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COLLIER, subst. masc.
A.− [Collier a une fonction utilitaire]
1. Cercle souple ou rigide qui autrefois entourait le cou des esclaves et par lequel aujourd'hui on attache les animaux domestiques. Sa bibliothèque (...) contenait des colliers à chien, des cravaches, des étriers, des éperons (A. France, Le Crime de Sylvestre Bonnard,1881, p. 481):
1. Va, je préfère encor, moi Carr, moi qui te brave, Le carcan du captif au collier de l'esclave. Hugo, Cromwell,1827, p. 386.
Au fig. Joug moral :
2. On ne savait pas qu'il [Gauvain] était anarchiste ou communiste; anarchiste, plutôt, pensait-on, le catéchisme strict et le collier du marxisme lui paraissant difficilement supportables... A. Arnoux, Les Crimes innocents,1952, p. 124.
2.
a) Pièce principale du harnais qui se fixe au cou des bêtes de trait :
3. Avant tout s'assurer que la température rectale ne dépasse pas (...) au maximum. Vérifier le caveçon, la bride ou le licol, le collier ou la bricole, de façon qu'aucune gêne ne puisse provenir de la mauvaise adaptation des uns ou des autres. E. Garcin, Guide vétér.,1944, p. 103.
Spéc. Collier de force. Collier muni de pointes sur la partie interne et servant au dressage des chiens.
b) P. méton. Partie des animaux de boucherie comprenant le cou et la naissance des épaules.
c) Expr. [Le collier comme symbole du travail énergique ou pénible]
Franc du collier [En parlant d'un cheval] Qui tire librement et énergiquement un collier.
Fig. [En parlant d'une pers.] Qui fait preuve de décision et d'absence de toute arrière pensée, dans ses paroles comme dans ses actes :
4. mais ignorons, repoussons pour Molière ce que dément tout d'abord son génie si franc du collier, comme la duchesse palatine d'Orléans le disait de Louis XIV... Sainte-Beuve, Portraits littér.,t. 2, 1864, p. 46.
À plein collier. [En parlant d'un cheval] Vigoureusement, en donnant toute sa force. [En parlant d'une pers.] Avec énergie. Ses inspecteurs [de la S.G.] travaillent ici, à plein collier, avec ceux de la Police Judiciaire (L. Daudet, La Police politique,1934, p. 116).
Familier
Donner un coup de collier. Faire un effort énergique mais épisodique. Oui, mais il va falloir donner un fameux coup de collier jusqu'à Nancy, répondait Létumier (Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 1, 1870, p. 303).
Collier de misère. Travail pénible qu'on ne peut interrompre que très provisoirement :
5. [Rabourdin :] − (...) Attends-moi pour déjeuner. Je reviendrai du Ministère, libre de mon collier de misère. Balzac, Les Employés,1837, p. 258.
Reprendre le collier. Se remettre au travail après une période d'interruption.
3. [P. anal. de fonction]
a) ARCHIT. ,,Ensemble de tours de cordage fait autour de deux pièces de bois d'échafaudage pour les relier`` (Noël 1968). Collier de colonne. ,,Pièce de fonte composée de deux anneaux reliés entre eux et qui sert à unir deux colonnes accouplées`` (Chabat 1881).
b) SERR. Collier de tuyau. Lien de fer plat, circulaire, servant à maintenir les tuyaux de descente adossés au mur ou encastrés (d'apr. Chabat 1881). Collier de serrage. Bague métallique :
6. Pour obtenir une concordance parfaite des axes des divers éléments de transmission, le monteur doit se servir (...) d'un collier amovible qui est fixé sur l'extrémité de l'élément monté en dernier lieu. E. Ambroise, Pour le monteur mécanicien,1949, p. 18.
B.− [Collier a une fonction décorative]
1. Parure qui se porte autour du cou, constituée d'éléments enfilés de chaînons unis les uns aux autres, ou faite d'une seule pièce. Elle avait le cou blanc et rond, avec un collier de corail (Ramuz, Aimé Pache, peintre Vaudois,1911, p. 37).
SYNT. Collier de coquillages, de diamants, de jade, d'or, de perles; fermoir de collier.
P. métaph. :
7. Et il en était ainsi chaque fois que le hasard amenait une femme à sa porte, et pas une ne l'avait quitté sans emporter au front une auréole et au cou un collier de larmes. Murger, Scènes de la vie de bohème,1851, p. 58.
En partic., HIST. Le collier de la reine (Marie-Antoinette) :
8. Au plus profond de ma rêverie, j'ai été distrait par un Anglais qui faisait des questions sur l'affaire du collier et sur Mme de Lamotte, croyant voir là le tombeau du cardinal de Rohan. Hugo, Le Rhin,1842, p. 356.
Spéc. Chaîne plus ou moins ouvragée que portent autour du cou les dignitaires de certains ordres. Grand collier de la Légion d'honneur :
9. ... il fit ouvrir tout à coup les portes de son bureau, derrière lesquelles vingt photographes se tenaient prêts à agir, et me passa par surprise autour du cou le collier du « mérite », se doutant bien que, prévenu, j'eusse décliné toute distinction. De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 214.
2. P. anal. Collier de Vénus. Sillons circulaires apparaissant sur le cou de certaines femmes. Collier de barbe. Petite barbe disposée en demi-cercle autour du visage :
10. Ravier : grand, mince, élégant. Mais le visage, que suit de près un collier de barbe poivre et sel, trahit l'âge, et « fait » même plus âgé que l'âge réel. Montherlant, Celles qu'on prend dans ses bras,1950, p. 767.
[En parlant des animaux] Partie du plumage qui entoure le cou de certains oiseaux et qui est différente de celle du reste du corps.
Prononc. et Orth. : [kɔlje]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. colliez (de coller). Étymol. et Hist. 1. a) 1160-90 coler « objet enserrant le cou d'un animal pour le retenir » (M. de France, Fables, éd. K. Warnke, XXVI, 21); b) 1268 « partie du harnais » coliers a cheval (E. Boileau, Métiers, éd. Lespinasse et Bonnardot, LXXXI, 1); 2. a) 1389 « bijou porté autour du cou » (Ducs de Bourgogne, 5452 ds Laborde); b) 1694 p. anal. « partie distincte de fourrure ou de plumage du cou de certains animaux » (Ac.); 3. 1690 bouch. collier de bœuf (Fur.). Du lat. class. collare, is « collier » dont une forme collarium due à une substitution de suff. est attestée en b. lat., d'où la présence de deux formes concurrentes col(l)er et col(l)ier en a. fr., la dernière l'ayant emporté. Fréq. abs. littér. : 1 294. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 714, b) 3 080; xxes. : a) 1 809, b) 1 301. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 53, 64, 74. − Goug. Mots t. 1 1962, pp. 248-249. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 194.