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CIMENT, subst. masc.
I.
A.− BÂTIMENT
1. Mélange pulvérulent.
a) Vx. Poudre de tuiles ou de briques pilées qui, mélangée à de la chaux, entre dans la composition des mortiers.
Loc. Bâtir à chaux et à ciment.
b) Usuel. Mélange pulvérulent, de couleur grise, composé principalement de chaux et de silice, obtenu par cuisson, qui, gâché avec de l'eau, forme une pâte plastique, durcissant tant sous l'eau qu'à l'air, utilisée comme liant ou comme matière première. Ciment naturel, artificiel, (de) portland; ciment romain; sac de ciment; faire du ciment :
1. Les bétons obtenus par l'emploi de ciments à très forte dose de laitier sont maigres, ils se mettent assez difficilement en place (...). Certains ciments moulus extrêmement fins peuvent cependant faire exception. J. Cléret de Langavant, Ciments et bétons,1953, p. 85.
SYNT. Ciment alumineux, blanc, hydraulique, magnésien, métallurgique, sursulfaté; ciment à prise rapide, lente; ciment de haut-fourneau, de laitier; four, usine à ciment. Gale du ciment (Méd. Biol. t. 2 1971, s.v. gale).
2. P. méton.
a) Pâte plastique obtenue en gâchant la poudre de ciment avec de l'eau. Ciment expansif, enduire de ciment :
2. Je pensai qu'il valait bien mieux murer la porte de Monsieur Poulard, pour lui ôter la tentation de s'en servir (...). Le poilu gâchait le ciment, me portait les briques, et je les posais une à une, bien proprement : une couche de ciment, une couche de briques, en priant la Madone que ça voulût bien coller avant le matin. Mille, Barnavaux et quelques femmes,1908, p. 58.
SYNT. Ciment prompt; mortier, pâte de ciment; coulis, lait, laitance de ciment.
b) Matériau dur obtenu après la prise. Une dalle de ciment armé de trois à cinq centimètres d'épaisseur (Les Gds courants de la pensée mathématique,1948, p. 489):
3. Le bœuf et le cheval, attelés côte à côte, tiraient de toute la force de leurs muscles (...). Le lourd véhicule ne bougeait pas. La glaise, déjà sèche, le retenait comme s'il eût été scellé dans du ciment hydraulique. Verne, Les Enfants du capitaine Grant,1868, t. 2, p. 213.
B.− [P. anal.]
1. [De fonction] Pâte malléable ayant la propriété de durcir au bout de quelque temps.
a) ART DENT. Pâte utilisée lors des obturations ou des reconstitutions. Ciment provisoire, définitif; fausse dent en ciment :
4. S'il s'agit d'une obturation cristalline : ciment, amalgame, la surface de jonction devra être importante. A. Marmasse, Dentisterie opératoire,Paris, Baillère, t. 2, 1958, p. 187.
b) ORFÈVR. Pâte qui, une fois durcie, enserre la pièce sur laquelle travaille le ciseleur. Mettre en ciment, mise en ciment; ciment-diamant.
SP. Ciment-neige. ,,Corps chimique dont les cristaux répartis uniformément sur la neige humide provoquent un durcissement presque instantané`` (Gautrat Ski 1969).
2. [De consistance]
a) GÉOL., PÉDOL. Substance actuellement solide, qui s'est infiltrée à l'état liquide entre les éléments de certaines roches ou de certains sols. Ciment volcanique. Ciment siliceux, calcaire ou ferrugineux (A. de Lapparent, Abr. de géol.,1886, p. 126).
b) HISTOL. Substance qui unit les cellules épithéliales.
3. Arg. Tabac à priser.
II.− P. métaph. ou au fig.
A.− Ce qui rapproche, unit :
5. L'attention à la santé, au bonheur et à la valeur d'un être, non pas permanente, mais toujours retrouvée au sortir de ce qui n'est pas elle, cette attention est une sorte de ciment qui se glisse dans tous les interstices d'une vie, en lie les éléments plus ou moins disparates, lui donne la cohésion et par suite la solidité. Montherlant, Les Lépreuses,1939, p. 1458.
B.− Ce qui est solide, durable. Dur comme du ciment :
6. ... quant à la forme [du Dictionnaire de M. Littré] c'est du granit et du ciment. Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 6, 1863-69, p. 247.
Loc. [En parlant d'une personne] Fait, bâti à chaux et à ciment. D'une constitution robuste.
C.− Ce qui a la couleur du ciment. Un visage de ciment (J. de La Varende, La Sorcière,1954, p. 79).
Prononc. et Orth. : [simɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1165-70 constr. (B. de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 14920); 2. p. ext. 1680 désigne toute pâte servant de lien (Rich.); 3. av. 1593 fig. « lien ce qui rapproche » (Amyot ds Lar. 19e). Du lat. class. caementum (dér. de caedere « tailler, casser ») qui a ensuite pris le sens de « mortier » (Genèse, 11, 3) parce que les Romains mêlaient des éclats de pierre au mortier; cf. Vitruve ds TLL s.v., 96, 35; -i- de la syllabe initiale, prob. p. dissimilation (Fouché, p. 455). Fréq. abs. littér. : 307. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 274, b) 230; xxes. : a) 381, b) 718.
DÉR. 1.
Cimentaire, adj.a) Inus., bât. Qui est propre au ciment. Mélange cimentaire. b) Histol. Qui caractérise le ciment qui unit les cellules épithéliales. Fibrilles cimentaires (P.-J. Teissier dsNouv. Traité Méd.,fasc. 2, 1920-24, p. 304).[simɑ ̃tε:ʀ]. 1reattest. 1877 (Littré Suppl.); du rad. de ciment, suff. -aire1*.
2.
Cimenterie, subst. fém.a) Fabrique de ciment. b) Fabrication du ciment. Laitier de cimenterie. Le sidérurgiste apporte tous ses soins au traitement des laitiers qu'il destine à la cimenterie (J. Cléret de Langavant, Ciments et bétons,1953, p. 81). [simɑ ̃tʀi]. 1reattest. 1953, id.; de ciment, suff. -erie*.
3.
Cimentier, subst. masc.Celui qui fabrique du ciment. Le cimentier « vérifie » la qualité hydraulique des laitiers qu'il reçoit et les « sélectionne » avant de les faire entrer en fabrication (J. Cléret de Langavant, Ciments et bétons,1953, p. 80).P. ext. Celui qui emploie du mortier de ciment. [simâtje]. 1resattest. fin xves. judeo-fr. cymentier (Ancienn. des Juifs, Ars. 5083, fo24dds Gdf. Compl.); 1680 cimentier (Rich.); de ciment, suff. -ier*; cf. b. lat. caementarius « celui qui construit avec des moellons » puis plus généralement « maçon » (TLL et Mittellat. W. s.v.). Fréq. abs. littér. : 2.
4.
Cimentifié, adj.Rare. Qui a acquis certaines propriétés du ciment (cf. J. Cléret de Langavant, Ciments et bétons, 1953, p. 95).1reattest. 1953 id.; de ciment, suff. -ifié, forme participale des verbes en -ifier*.
BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 61 (s.v. cimenterie).Gohin 1903, p. 370.