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CHRONIQUE1, subst. fém.
A.− Recueil de faits historiques regroupés par époques et présentés selon leur déroulement chronologique. Anciennes chroniques; chroniques du Moyen Âge; les Chroniques de Froissart, de Saint-Denis. L'histoire grecque est un poème, l'histoire latine un tableau, l'histoire moderne une chronique (Chateaubriand, Essai sur la littérature anglaise,t. 2, 1836, p. 239):
1. Le moine Raoul Glaber, dans sa chronique, signale comme le fait le plus considérable du onzième siècle le « renouvellement des basiliques ». Guéhenno, Journal d'une« Révolution », 1937, p. 72.
Spéc. Histoire et généalogie d'une ancienne et noble famille. Les hauts faits militaires jalonnaient la chronique de cette souche princière (Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 56).
P. métaph. :
2. Revenons à Paris et au quinzième siècle. Ce n'était pas alors seulement une belle ville; c'était une ville homogène, un produit architectural et historique du moyen âge, une chronique de pierre. Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 158.
B.− P. ext.
1. Récit mettant en scène des personnages réels ou fictifs, tout en évoquant des faits sociaux et historiques authentiques, et en respectant l'ordre de leur déroulement. Les « Chroniques Italiennes » de Stendhal, la « Chronique des Pasquier » de G. Duhamel :
3. Ses romans [d'Anatole France], qui sont bien plutôt des chroniques (...) sont écrits dans le ton de l'ironie classique qui lui était une manière naturelle et comme instinctive de s'exprimer, ... Valéry, Variété IV,1938, p. 35.
2. Ensemble de nouvelles vraies ou fausses, de propos souvent défavorables, qui se propagent en général oralement. La chronique galante, mondaine, scandaleuse, villageoise. Les plus habitués (...) à violer les convenances et à friser le scandale (...) se montrent les plus offensés si la chronique les effleure (Sainte-Beuve, Premiers lundis,t. 3, 1869, p. 269):
4. ... elle avait la rue sous les yeux et y lisait du matin au soir, pour se désennuyer, à la façon des princes persans, la chronique quotidienne mais immémoriale de Combray, qu'elle commentait ensuite avec Françoise. Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 52.
Défrayer la chronique. Occuper le centre des propos, des conversations. Ces événements défrayèrent la chronique pendant la semaine d'attention posthume que Paris accorde à ses comédiens ordinaires (De Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 382).
3. Article de journal ou de revue, émission de radio ou de télévision, produits régulièrement et consacrés à des informations, des commentaires sur un sujet précis. Une chronique littéraire, politique, sportive. Soixante dollars par semaine et tu feras la chronique des expositions (Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 11):
5. ... M. Lanson, quand il fait toutes les quinzaines sa chronique dramatique et toutes les semaines sa chronique littéraire (...) n'a point épuisé toute la littérature et toute la documentation sur chacune de ces pièces (...) ni sur chacun de ces livres... Péguy, L'Argent,1913, p. 1188.
SYNT. Une chronique financière, judiciaire, théâtrale; chronique quotidienne, hebdomadaire; rédiger, publier une chronique.
Rem. 1. On rencontre chez Colette (Mes apprentissages, 1936, p. 123) le dimin. chroniquette, subst. fém. 2. On rencontre chez Balzac ( Œuvres diverses, t. 1, 1850, p. 440) le néol. chronicomanie, subst. fém. au sens de « engouement excessif pour les recueils de chroniques ».
Prononc. et Orth. : [kʀ ɔnik]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1138 d'apr. Bl.-W.5[peut-être d'apr. Gaimar, Estoire des Angles de 1138-40 qui est la 1rechronique mais qui ne porte que le titre de istoire]; ca 1213 queronique « recueil de faits historiques dans l'ordre de leur succession » (Calendre, Roman des Empereors de Rome, Rom. Stud., III, 97 ds T.-L.); 1243 cronike (Ph. Mousket, Chron., 2974 ds T.-L.); 1536 chronique (Calvin, Institution, 909 ds Littré); 2. 1690 chronique scandaleuse « ensemble des nouvelles qui circulent sur les personnes » (Fur.); 3. 1812, 6 sept. un faiseur de chronique (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 2, p. 299); 1834 une chronique littéraire (M. de Guérin, Correspondance, p. 142). Empr. au lat. impérial chronica, -orum (neutre plur. de l'adj. chronicus), lui-même empr. au gr. τ α ̀ χ ρ ο ν ι κ α ́ (s.-ent. β ι ϐ λ ι ́ α) « les annales ». Fréq. abs. littér. : 628. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 737, b) 738; xxes. : a) 904, b) 1 097.
DÉR.
Chroniquer, verbe intrans.,rare. Rédiger des chroniques pour un journal, une revue. Un de ces intrépides observateurs qui écrivent sous les balles, « chroniquent » sous les boulets, et pour lesquels tous les périls sont des bonnes fortunes (Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 11).Attesté ds Lar. 19e, Lar. Lang. fr., Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Guérin 1892, Quillet 1965, Rob. Suppl. 1970. [kʀ ɔnike]. 1resattest. a) ca 1350 l'estorie croniquee « écrire en forme de chronique » (Entr. Esp., éd. A. Thomas, 48); 1440-75 chroniquer intrans. (G. Chastellain, Chron., IV, 100, Kerv., ibid.); b) xvies. trans. « écrire sur quelqu'un de manière défavorable » (Sotties, III, 64 ds Hug.); c) 1874 « écrire pour un journal » (Verne, loc. cit.); de chronique, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 1.