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CHICOT, subst. masc.
A.− Reste du tronc ou d'une branche d'un arbre coupé ou arraché (cf. souche). Il vit le peuplier, juste un chicot d'arbre tout en esquille (Giono, Le Grand troupeau,1931, p. 136):
1. J'espérais qu'on aurait épargné les trois chênes centenaires; où ils se dressaient, coupés au ras de terre, sont leurs chicots gigantesques... E. et J. de Goncourt, Journal,1870, p. 642.
2. Lors de la taille d'hiver, (...) on doit (...) enlever tous les chicots secs pour que les plaies se cicatrisent plus facilement. A. du Breuil, Culture des arbres et arbrisseaux à fruits de table,1876, p. 430.
P. métaph. Les chicots de légumes noirs, la hampe pourrie des roses-trémières (Giono, Les Grands chemins,1951, p. 300).
P. ext.
Petit morceau de bois. En passant dans la forêt, son cheval se mit un chicot dans le pied (Ac.1878-1932).
Vieilli. Petit morceau, reste. Chicot de pain (E. de Goncourt, La Fille Élisa, 1877, p. 24); des chicots de balais (H. Berlioz, Les Grotesques de la musique,1869, p. 90):
3. ... le village apparaissait complètement en ruines; il ne restait que des chicots de murs. Giono, Le Hussard sur le toit,1951, p. 366.
B.− P. anal., fam. Reste d'une dent cassée ou cariée. Les chicots de dents, jaunis par le tabac, trouant des mâchoires féroces (Pergaud, De Goupil à Margot,1910, p. 34):
4. La petite, qui souffrait des dents, (...) songeait à la dernière visite qu'elle avait rendue au dentiste de l'avenue du Maine. Tous ses chicots étaient cariés; il fallait les faire sauter tous, ou tous les plomber. Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 98.
Littéraire :
5. Rien de ce qu'il [le notaire] est censé ignorer et de ce que je suis censé connaître ne franchira la barrière de ses chicots. H. Bazin, La Mort du petit cheval,1949, p. 234.
P. ext. Dent. Tout un chacun voyant son appétit renaître, aiguise ses chicots (Ponchon, La Muse au cabaret,Le Gigot, 1920, p. 149).Au fond de la bouche béante, l'éclair de chicots d'or (Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 435).
Prononc. et Orth. : [ʃiko]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1553 cicot « reste d'une branche, d'un tronc brisé ou coupé » (P. Belon, Observations, II, 39 − 1588, p. 247 ds R. Philol. fr., t. 43, p. 185); 1581 chicot (J. de Baif, Mimes, 1. II, fo49 vods Gdf. Compl.); 1611 chiquot, chicot « petit morceau de dent cassée » (Cotgr.); 1690 « petit morceau de bois cassé » (Fur.); 1800 « reste d'une chose rompue » (Boiste); 1869 un chicot de pain (Lar. 19e). Mot formé sur le rad. expr. tchikk- exprimant une idée de petitesse (FEW t. 13, 2, p. 367b sqq.); suff. -ot* (v. aussi chicaner et Guir. Étymol., pp. 126-133). Fréq. abs. littér. : 43.
DÉR.
Chicoter, verbe trans.Couper en sorte de laisser un chicot, déchiqueter. Deux Arabes s'apprêtaient à vous chicoter le cou (A. Dumas père, Le Comte de Morcerf,1851, I, p. 8).On lui chicota la gorge (...) pour lui faire rendre enfin sa pauvre âme (J. de La Varende, Anne d'Autriche,1938, p. 231).1resattest. 1611 chiquoter « couper avec un couteau » (Cotgr.); xviies. chicoter « déchiqueter » (Mmede Motteville ds Lar. Lang. fr.), attest. isolées; repris au xixes. 1851 chicoter le cou (A. Dumas père, op. cit.); de chicot, dés. -er.