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CHEVALERESQUE, adj.
A.− Qui est relatif à l'époque de la chevalerie :
1. ... Sténio et son ami pénétrèrent dans un immense salon décoré dans le goût des temps chevaleresques... G. Sand, Lélia,1839, p. 415.
Spéc. Roman chevaleresque :
2. Aux épopées chevaleresques et aux poèmes lyriques qui s'étaient chantés succédait une poésie amie de l'allégorie et de la satire, didactique, souvent pédantesque, et qui, abandonnée de la musique, ne gardait plus que le rhythme. Ozanam, Essai sur la philos. de Dante,1838, p. 28.
B.− Qui est propre à la chevalerie :
3. L'institution chevaleresque n'est aucunement particulière à l'existence militaire, dont le brutal principe dut, au contraire, entraver beaucoup son admirable essor au Moyen Âge. Comte, Catéchisme positiviste,1852, p. 321.
Spécialement
1. [En parlant de choses] Donjon, tour chevaleresque :
4. On n'a point encore perdu la mémoire de ces fêtes qui firent accourir toute l'Europe, ni de ces tournois où brillèrent pour la dernière fois les lances que la baïonnette a si énergiquement remplacées, et ces armures chevaleresques, faibles ressources contre la brutalité du canon. Brillat-Savarin, Physiol. du goût,1925, p. 276.
2. [En parlant de coutumes, de qualités, de mœurs] Amour, courtoisie, esprit, honneur, idéal chevaleresque; exploits chevaleresques. Le but de la tradition chevaleresque et courtoise a été de mettre de l'idéalisme dans l'amour (Barrès, Mes cahiers,t. 13, 1921, p. 99):
5. Cette condition était fort importante dans les cours galantes et chevaleresques de François 1eret de Henri II, ... Stendhal, De l'Amour,1822, p. 31.
6. Les faits d'armes chevaleresques et les luttes valeureuses s'étaient reflétés en deux ou trois remarquables fragments épiques : ... Sainte-Beuve, Tabl. hist. et crit. de la poésie fr. et du théâtre fr. au XVIes.,1828, p. 7.
Emploi substantivé :
7. Shakespeare n'aurait pas inventé cela [les complications de Chimène et Rodrigue]; c'est trop peu naturel; il y a trop de compartiments, de contradictions subtiles; mais c'est beau, d'un beau qui suppose le chevaleresque et le point d'honneur du Moyen-Âge. Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 7, 1863-69, p. 279.
C.− P. ext. Qui présente les qualités du chevalier; qui est digne d'un chevalier.
1. [En parlant d'un homme] Adversaire, héros chevaleresque :
8. Pour mon malheur, Roset ne m'oubliait pas, elle, et savait, l'occasion se présentant, rappeler au pur, sentimental et chevaleresque Jean des Figues, qu'il était homme malgré tout... P. Arène, Jean des Figues,1870, p. 55.
9. Cet homme, qui ne m'a épargné aucune douleur, aucune humiliation, je suis à lui, pourtant, Théodore, et je quitterai pour lui le meilleur, le plus délicat, le plus chevaleresque des amis! Gobineau, Les Pléiades,1874, p. 99.
2. [En parlant des qualités morales d'un homme] Courage, dévouement, fierté, loyauté, vertu chevaleresque :
10. On voit alors avec tristesse que, comme la beauté, la majesté est une puissance féminine qui ne peut être abordée qu'avec une sorte de galanterie chevaleresque et aveuglément obéissante dans ses formes; ... Vigny, Mémoires inédits,1863, p. 122.
3. [En parlant de l'attitude d'un homme, de ses gestes et actions] Ce qu'il fait est si chevaleresque! (Giono, Angelo,1958, p. 166):
11. L'oncle Cardot disait : Belle dame! il reconduisait en voiture les femmes qui se trouvaient sans protecteur; il se mettait à leur disposition... avec des façons chevaleresques. Balzac, Un Début dans la vie,1842, p. 426.
12. ... vingt-cinq années d'exil et de privations l'[le marquis] avaient guéri des héroïques escapades et des chevaleresques exaltations de la jeunesse. Sandeau, Mllede la Seiglière,1848, p. 231.
Emploi substantivé. Être d'un chevaleresque. Agir d'une manière chevaleresque :
13. La personne que vous savez [le prince-président] a été (...) d'un chevaleresque accompli... G. Sand, Correspondance,t. 3, 1812-76, p. 286.
P. antiphrase :
14. En me quittant, vous laissiez la porte ouverte au malheur, votre allié!... C'est d'un chevaleresque! Regarder l'amour comme une hallucination de malade, et consentir à être aimé!... Abuser d'une folle!... Curel, La Nouvelle Idole,1899, II, 3, p. 208.
Rem. On rencontre ds la docum. marraine chevaleresque (Romains, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, p. 236).
Prononc. et Orth. : [ʃ(ə)valʀ εsk]. Le mot est attesté ds Ac. 1798-1932. Aucune transcr. de chevale(u)reux qui est écrit sans u ds Lar. 20e, mais avec ou sans u ds Ac. Compl. 1842, Lar. 19eet Nouv. Lar. ill. L'ensemble des dict. souligne que chevaleresque a remplacé chevale(u)reux. Étymol. et Hist. [xves. attest. isolée d'apr. Bl.-W.1-5]; 1653 (A. Oudin, Recherches ital. et fr., 3eéd. d'apr. R. L. Wagner, ,,Chevaleresque``, Bruxelles, 1965, p. 7, note 5). Adaptation d'apr. chevalier1*, de l'ital. cavalleresco (dér. avec suff. -esco, de cavaliere, v. cavalier), attesté dep. xives. (Boccace d'apr. DEI); a évincé chevalereux, dér. de chevalier* (a. fr. chevaler), attesté de ca 1100 (Roland) à 1752 (Trév.). Fréq. abs. littér. : 359. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 742, b) 658; xxes. : a) 310, b) 353.
DÉR.
Chevaleresquement, adv.D'une manière chevaleresque; à la manière d'un chevalier. Tandis que ses tumultueux amis, chevaleresquement épris de l'absolu, adoraient et appelaient les splendides aventures révolutionnaires, Combeferre inclinait à laisser faire le progrès (Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 776).Cette femme héroïque qui, reine-soldat, avait fait elle-même le coup de feu sur les remparts de Gaète, toujours prête à aller chevaleresquement du coté des faibles, voyant MmeVerdurin seule et délaissée, (...), avait cherché à feindre que pour elle, la reine de Naples, le centre de cette soirée, (...) c'était MmeVerdurin (Proust, La Prisonnière,1922, p. 247). [ʃ(ə)valʀ εskəmɑ ̃]. 1reattest. 1836 (Balzac, Le Lys dans la vallée, p. 189); de chevaleresque, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 7.
BBG. − Boulan 1934, p. 27. − Gohin 1903, p. 276. − Hope 1971, p. 281. − Kohlm. 1901, p. 39. − Lew. 1960, p. 229. − Wagner (R.-L.). − Chevaleresque. B. de l'Ac. royale de langue et de litt. fr. 1964, t. 42, no3-4, pp. 209-236. − Whitton (D. F.). Cities and citizens in English and French usage. In : [Mél. Ewert (Alfred)]. Oxford, 1961, p. 240.