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CAROUBE, subst. fém.
Fruit comestible du caroubier, gousse longue, plate et coriace contenant une pulpe d'une saveur douce et sucrée :
1. De sa vie d'autrefois, Roset avait gardé le goût des caroubes sèches. La caroube, chez nous, est le régal des ânes; ... P. Arène, Jean des Figues,1870, p. 122.
Couleur de caroube. Brun-rouge foncé et un peu violacé du fruit lorsqu'il est sec. Le regard est à la fois attiré et choqué par sa cravate, nœud coulant couleur de caroube (Gide, Correspondance[avec Claudel], 1899-1926, p. 55).
P. compar., loc. Sec comme une caroube. Très maigre, décharné. L'un des franciscains, maigre, noir et sec comme une caroube, avait une terrible physionomie de pirate (A. Daudet, Les Rois en exil,1879, p. 39).
[P. anal. de forme] :
2. ... la mentonnière du casque y produisait [sous la mâchoire] à la longue deux callosités; on les appelait des caroubes, et avoir les caroubes était une locution pour dire un vétéran. Flaubert, Salammbô,t. 1, 1863, p. 67.
Rem. Les dict. ont hésité sur le genre du mot caroube : masc. jusqu'à Littré qui note ,,L'Académie fait ce mot du masculin; mais c'est une erreur; les botanistes font caroube du féminin, et cela doit être``; fém. à partir du dict. de l'Ac. 1878, Lar. 19eet Rob. proposent les 2 genres.
Prononc. et Orth. : [kaʀub]. Ac. 1762-1878 admet caroube ou carouge; cf. aussi la majorité des dict. (Lar. 19e, Lar. Lang. fr., Littré, Guérin 1892, DG et Quillet 1965). Ac. 1932 enregistre uniquement caroube; cf. aussi Rob. (qui pour le dér. caroubier renvoie à carouge) et Besch. 1845. Ds ces derniers dict. on trouve carouge comme vedette indépendante réservée au sens de : ,,Bois (...) du caroubier, utilisé en ébénisterie, marqueterie.`` Étymol. et Hist. Ca 1195 quarobles (Amboise, Guerre sainte, éd. G. Paris, 4362 ds T.-L., s.v. caroble) − xves. carouble (Ms. Lyon 765, fol. 193 vods G. Tilander, Glanures lexicogr., Lund. 1932, p. 41); 1512 caroube (J. Lemaire de Belges, Les Illustrations de Gaule et singularitez de Troye ds Œuvres, éd. J. Stecher, Louvain, 1882-91, t. 1, p. 135); 1539 carrouge (Est.). Empr. au lat. médiév.carubia (attesté sous la forme karabe av. le xies. ds Mittellat. W., 314 47 s.v. *carubia), lui-même empr. à l'ar. ḫarrūba « caroube » (Lok., no832). L'identification de carroige (milieu du xiies., Prise d'Orange, v. 657) avec le mot étudié (FEW t. 19, p. 67a; Gdf. Compl. s.v. caroube; T.-L., s.v. caroble) est contestée par l'éditeur Cl. Régnier, Paris, 1967, p. 131, qui propose d'attribuer à ce mot, remontant au lat. quadruvium (v. FEW t. 2, p. 1407), le sens de « réunion d'amis, conversation ». Fréq. abs. littér. : 9.
DÉR.
Caroubier, subst. masc.Arbre du bassin méditerranéen à feuilles persistantes, de la famille des légumineuses, pouvant atteindre une hauteur de sept à dix mètres et dont le bois, dur et d'une couleur rouge sombre, est utilisé en marquetterie et en ébénisterie. Au sommet de la colline il y a un caroubier. Son feuillage est si dense que jamais le soleil ne le traverse (Montherlant, Encore un instant de bonheur,1934, p. 694).P. méton. Couleur caroubier, p. ell. caroubier. Couleur rouge sombre. [Un ensemble de tricots] Existe en naturel et vert bouteille, (...) caroubier et gazelle (Jardins des modes,janv. 1951, p. 53). [kaʀubje]. Ds Ac. 1762-1932. 1reattest. 1553 carroubier (P. Belon, Les Observations de plusieurs singularitez..., I, 28, Paris, 1588, p. 65 ds R. Philol. fr., t. 43, p. 183); de caroube, suff. -ier*. Fréq. abs. littér. : 44.
BBG. − Lammens 1890, p. 78.