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CAPABLE, adj.
A.− Vieilli, littér.
1. [En parlant d'une chose] Qui peut contenir :
1. Mon œil, quoiqu'il s'attache au sort souple des ondes, Et boive comme en songe à l'éternel verseau, Garde une chambre fixe et capable des mondes... Valéry, Album de vers anciens,Profusion du soir, 1900, p. 87.
Spéc., GÉOM. Segment* capable (d'un arc donné).
2. Au fig. [En parlant d'une pers.] Prétentieux, suffisant. Un air capable :
2. Rien de plus rare aujourd'hui que la gaîté. L'air profond, l'air capable, a remplacé, même chez les jeunes gens, cette expression d'une joie franche et communicative dont les cercles d'autrefois étaient si souvent animés. Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 1, 1811, p. 138.
3. Ils [les gens médiocres] ne diffèrent, comme je l'ai dit, que par le degré de sottise. L'air capable et supérieur va de soi-même avec ce caractère. E. Delacroix, Journal,1852, p. 461.
B.− Usuel. [En parlant d'une pers.]
1. Absol. Qui a toutes les qualités requises pour sa fonction, son métier :
4. Nous considérons le travailleur dans l'état ordinaire, c'est-à-dire capable, valide, soumis à l'ordre, et n'appelant sur lui ni pitié, ni blâme, ni éloge. Proudhon, De la Création de l'ordre dans l'humanité,1843, p. 42.
5. Alors, Gavard présenta Florent à ces messieurs, particulièrement à Charvet. Il les donna l'un à l'autre comme des professeurs, des hommes très capables, qui s'entendraient. Zola, Le Ventre de Paris,1873, p. 709.
Emploi subst. :
6. Je croyais épater l'homme de l'art [un coiffeur] en lui demandant une simple « brosse », mais pas du tout, et j'ai appris beaucoup de choses, notamment ceci : la « brosse » est portée par les capables et les téméraires, c'est-à-dire les « outlaw ». Giono, Voyage en Italie,1953, p. 252.
DR. Qui peut exercer légalement certains droits.
2. [Constr. avec la prép. de] Qui est apte à (faire quelque chose); qui est en état ou qui a la possibilité de (faire quelque chose).
a) Capable de + inf.Quand une mère n'est plus capable de reconnaître son fils, c'est que son rôle sur la terre est fini (Camus, Le Malentendu,1944, III, 1, p. 165):
7. Or, toute attaque contre le pouvoir du souverain Pontife tend là : c'est un crime de lèse-religion pour le chrétien de bonne foi et capable de lier deux idées ensemble; pour l'homme d'État, c'est un crime de lèse-civilisation, de lèse-société. Lamennais, De la Religion,2epart., 1826, p. 81.
[En parlant d'une chose abstr., d'une force, etc.] :
8. Pour que les classes moyennes, qui peuvent trouver encore des conditions d'existence passable dans le régime capitaliste, puissent se joindre au prolétariat, il faut que la production future soit capable de leur apparaître aussi brillante qu'apparut autrefois la conquête de l'Amérique aux paysans anglais qui quittèrent la vieille Europe pour se lancer dans une vie d'aventures. Sorel, Réflexions sur la violence,1908, p. 197.
9. Il ne fallait que savoir tout ce qu'on pouvait faire et comment on pouvait le faire, dresser l'encyclopédie des techniques, des arts et des sciences capables de divertir l'humanité de cette affreuse conscience. Guéhenno, Jean-Jacques,Roman et vérité, 1950, p. 22.
b) Capable + subst.
[+ subst. d'action, gén. déverbal] :
10. L'impitoyable Allut tarda peu à reconnaître que c'était là trop tourmenter un corps humain; son ancien ami n'était plus capable de discernement, c'était une machine inerte, sensible encore à la douleur physique, mais incapable de la combattre ou de la détourner. A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 796.
[+ subst. exprimant un sentiment, une attitude] :
11. Lui [Jean Valjean] qui avait fini par ne plus se croire capable d'un sentiment malveillant, il y avait des instants où, quand Marius était là, il croyait redevenir sauvage et féroce, et il sentait se rouvrir et se soulever contre ce jeune homme ces vieilles profondeurs de son âme... Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 97.
Le plus souvent péj. (Être) capable de tout. (Être) prêt à faire n'importe quoi. Pour arriver à ce qu'il désire, sir John est capable de tout (A. Dumas Père, Halifax,1842, I, 3).
Prononc. et Orth. : [kapabl̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1350 capavle de « qui a le pouvoir de faire quelque chose » (G. Le Muisit, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, II, 105 ds T.-L., s.v. capable); 2. 1507 absol. « compétent, habile » (Ord. roy., fo36 vo, éd. 1534 cité par Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 292). B. 1. 1470 « qui peut contenir, recevoir » (Le Livre de la discipline d'amour divine, fo36 b, éd. 1527, cité par Vaganay ds R. Et. rabelaisiennes, t. 9, p. 302); 2. 1488 fig. (La Mer des Histoires, I, 22d, éd. 1491 cité par Vaganay ds Rom. Forsch., t. 32, p. 24 : l'âme [...] est capable de la vision de Dieu); sens vieillis au xviiies. Empr. au lat. chrét. capabilis, sens actif « qui peut contenir, recevoir » (iies. ds Blaise). Le sens passif « qui peut être contenu, reçu; saisissable », ves. ds Blaise, n'a pas été retenu par le fr. Dér. de capĕre « prendre; recevoir, contenir »; suff. -abilis (-able*). Fréq. abs. littér. : 6 669. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 564, b) 6 334; xxes. : a) 9 358, b) 12 886.
DÉR.
Capablement, adv.Avec capacité et compétence. La femme d'un petit habitant s'attend bien d'avoir de la misère; mais des femmes qui vont à la besogne aussi capablement (...), il n'y en a pas beaucoup, Maria (Hémon, Maria Chapdelaine,1916, p. 233). [kapabləmɑ ̃]. 1reattest. 1565 (Le Livre de Podio, ou chron. d'Étienne Médicis, bourgeois du Puy, éd. A. Chassaing, Le Puy-en-Velay, 1869-74, t. 11, p. 262), attest. isolée, repris au xviies. (V. Voiture, Œuvres, 4eéd., Paris, 1654, Poésies, p. 201; 1688, Mmede Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 8, p. 320), Ac. 1694 note que le mot n'est ,,guere en usage`` et Trév. 1771 qu'il ,,n'est plus en usage``, repris en 1916 (Hémon, loc. cit.); de capable, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. − Capable et susceptible. Actual. terminol. 1972, t. 5, no6, p. 3. − Gohin 1903, p. 302. − Lyer (S.). Part. prés. actif avec le sens passif. Archivum romanicum. 1932, t. 16, p. 292. − Rat (M.). Susceptible, capable. Déf. Lang. fr. 1967, no37, pp. 13-15. − Thorné Hammar (E.). Le Développement de sens du suff. lat. -bilis en fr. Lund, 1942, p. 140, 150, 184.