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CANIF, subst. masc.
A.− Vx. Petite lame de fer emmanchée de bois ou d'ivoire et qui servait à tailler les plumes :
1. Les secrétaires, assis à cru sur le rocher, écrivaient sur leurs genoux avec des roseaux taillés. Chacun d'eux avait à portée de la main une longue boîte de cuivre contenant les roseaux, le canif et l'écritoire. About, Le Roi des montagnes,1857, p. 81.
Fig. et pop. Donner un coup de canif dans le contrat (de mariage). Tromper, commettre une infidélité conjugale :
2. Je n'admettais pas qu'un des deux époux « trompât » l'autre : s'ils ne se convenaient plus, ils devaient se séparer. Je m'irritais que mon père autorisât le mari à « donner des coups de canif dans le contrat ». S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 189.
TECHNOL. Outil avec lequel les graveurs sur bois (et spécialement les luthiers) creusent différentes parties de leurs planches :
3. Bientôt aussi les artistes du bois et du cuivre font d'étonnants progrès, soit qu'ils rendent d'emblée par le canif ou le burin leurs imaginations décoratives, ... La Civilisation écrite,1939, p. 1405.
B.− P. ext., cour. Petit couteau de poche, composé d'une ou de plusieurs lames repliables. Canif à deux ou à plusieurs lames, canif à ressort; aiguiser un canif :
4. ... le petit vieux, qui se coupait les ongles au canif, venait d'entamer à pleine lame l'ongle du pouce, et, posément, sans se reprendre, comme on taille un bouchon, il détachait d'un geste courbe un copeau de corne crissante. R. Martin du Gard, Les Thibault,La Mort du père, 1929, p. 1312.
Prononc. et Orth. : [kanif]. Land. 1834 recommande ka-nife et non ga-nife. Cf. aussi Littré : ,,Il ne faut pas prononcer ganif, ce que font quelques-uns; c'est la recommandation inverse de Ménage qui dit : prononcez ganif et non canif; l'usage a changé et le c a prévalu``. Cf. encore DG qui rappelle : kà-nĭf'; vieilli gà-nĭf'. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [Indirectement attesté par son dér. a. fr. canivet « petit couteau », 2emoitié du xiies. (Lai du Cor, 292 ds T.-L.); ca 1165 (Chr. de Troyes, Philomena, 846, ibid.)]; 1441-42 quenif (A. M.-et-L., E 43, fo34 ds Gdf. Compl.); 1611 canif (Cotgr.). Prob. issu de l'a. b. frq. *knif (REW3, no4723; De Gorog, no212; FEW t. 16, p. 337) que l'on peut déduire de l'a. nord. knîfr « couteau » (d'où l'ags. tardif cnīf [angl. knife]). Étant données l'ancienneté et l'aire géogr. des mots fr., l'hyp. d'un empr. au frq. semble préférable à celle d'un empr. soit à l'ags. ou à l'a. nord. (DIEZ5, p. 539; Dauzat 1968; EWFS2, 1rehyp.), soit au m. néerl. (EWFS2, 2ehyp.). Fréq. abs. littér. : 163. Bbg. Brüch 1913, p. 141. − Cohen 1946, p. 74. − De Gorog 1958, no212. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 71.