Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
CANDEUR, subst.
A.− Littér., par fig. étymol. [En parlant d'inanimés, d'animaux] Blancheur éclatante, très pure. Candeur de l'aube (Bernanos, L'Imposture,1927, p. 326):
1. Les dociles troupeaux, qu'un enfant mène paître, Répandront sur les champs leur paisible candeur. A. de Noailles, Le Cœur innombrable,1901, p. 62.
P. métaph. Âme pure, âme de neige par sa candeur (E. de Guérin, Journal,1835, p. 42).
B.− Au fig. [En parlant de pers.]
1. Pureté de l'âme qui se manifeste par un comportement simple et sincère. Candeur d'enfant; agir, parler avec candeur :
2. Il [l'homme sensible] sent le poids immense qui s'attache à chaque parole qu'il dit à ce qu'il aime, il lui semble qu'un mot va décider de son sort. Comment pourra-t-il ne pas chercher à bien dire? Ou du moins comment n'aura-t-il pas le sentiment qu'il dit bien? Dès lors il n'y a plus de candeur. Donc il ne faut pas prétendre à la candeur, cette qualité d'une âme qui ne fait aucun retour sur elle-même. Stendhal, De l'Amour,1822, p. 99.
En partic. Spontanéité d'une âme désintéressée :
3. L'âme fine, lumineuse, charmante de netteté et de lumière. L'âme, si dévouée et si haute dans les humbles sacrifices de la tendresse à l'amour! Cette candeur, cette absence d'amour-propre et de manège (justement sur le point où les femmes montrent tant de sollicitude, parfois de ruse et d'astuce), cela me mit dans le cœur un nouvel aiguillon d'amour, ... Michelet, Journal,1857, p. 350.
2. [En parlant d'adultes] (Plus ou moins) iron. ou péj.
a) Innocence de cœur d'une pers. sans expérience de la vie :
4. Qui n'a jamais été tenté, c'est-à-dire « éprouvé », qui n'a rien à confesser, c'est qu'il a manqué l'initiation à sa propre et complète humanité; Dieu ne veut pas pour son paradis de cette perfection immaculée, irréprochable, impubère, de cette insipide candeur, et l'Écriture prétend qu'il lui préfère le pécheur repenti de son péché; ... Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 151.
b) Naïveté de l'expression physique, du jugement, qui détonne chez un adulte :
5. C'est un ovale allongé de femme, absolument imberbe, des yeux sérieux et purs. Très noble, droit et simple jusqu'à la candeur. Par là un peu blanc d'âme. Barrès, Mes cahiers,t. 2, 1899, p. 130.
6. Il faut vraiment que M. Le Chatelier soit d'une candeur sans bornes pour supposer qu'un homme rompu aux affaires comme Thyssen consente à se laisser débarquer d'une entreprise aussi avantageuse... L. Daudet, L'Avant-guerre,1913, p. 177.
Prononc. et Orth. : [kɑ ̃dœ:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1330-34 « blancheur, clarté » (Girart de Roussillon, éd. Mignard, 5567 ds Gdf.) − 1637, J. Crespin, Thresor des Trois langues espagnole, française et italienne, Cologne; d'où 1546 « pureté d'une langue » (Epistre du Lymosin dans les Œuvres de Rabelais, III, 279 ds Hug.); 1558 « sincérité de l'âme » (J. du Bellay, Regrets, Liv. VI, fo39 rods Gdf. Compl.). Empr. au lat. candor « blancheur » attesté dep. Naevius ds TLL s.v., 245, 80; « éclat » dep. Cicéron, ibid., 246, 17; appliqué au domaine moral dep. Ovide, ibid., 248, 46 au sens de « probité ». Fréq. abs. littér. : 873. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 534, b) 1 389; xxes. : a) 1 236, b) 914. Bbg. Duch. 1967, § 45.3.