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BRUSQUERIE, subst. fém.
I.− [L'accent est mis sur la violence] Caractère de ce qui est brusque.
A.− [En parlant du comportement physique d'une pers. ou d'un animal] :
1. Dans la journée, on vit arriver Mademoiselle Jenny, qui cherchait après Mariette; son inquiétude était bien marquée dans de longues dents qui, jointes à sa taille et à une certaine brusquerie de démarche, l'apparentaient avec le cheval. Champfleury, Les Aventures de MlleMariette,1853, p. 16.
2. À un moment, l'un d'eux [des enfants] se releva dans un geste de brusquerie et cogna de la tête contre le banc qui se trouvait derrière lui. P. Bourget, Le Disciple,1889, p. 217.
B.− [En parlant du comportement en société] Péj. Rudesse allant jusqu'au manque de politesse. Dire une brusquerie (Ac. 1798-1878); la brusquerie des paroles, des gestes, de la démarche, d'une réplique (Lar. 19e, Lar. 20e). Brusquerie de ton (Sainte-Beuve, Volupté,t. 2, 1834, p. 59):
3. En allant ainsi s'amuser à Montmartre, Santos apprenait à vivre. Il avait eu, au début, une certaine brusquerie de manières et parfois s'était mis dans son tort. Larbaud, Fermina Marquez,1911, p. 35.
C.− Caractère d'une personne brusque et manifestation de ce trait de caractère. Elle [Miss Harriet] avait des brusqueries, des impatiences, des nerfs (Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Miss Harriet, 1883, p. 872):
4. Le soir où il avait annoncé à sa belle-mère, avec cette politesse un peu compassée qu'il affectait (quitte à laisser échapper un mot ou un geste qui trahissait sa violence et sa brusquerie mal refrénées) qu'il resterait à Saint-Pierre jusqu'en juin, il s'en était excusé. Daniel-Rops, Mort, où est ta victoire?1934, p. 429.
Rem. L'emploi plur. est fréq. dans cette acception.
II.− [L'accent est mis sur la soudaineté et la brièveté] Précipitation, brutalité.
A.− [En parlant d'une action] :
5. La brusquerie fait tout rater! C'est la précipitation qui culbute tous les pronostics! ... Les plus fructueuses entreprises sont celles qui mûrissent très lentement! ... Céline, Mort à crédit,1936, p. 447.
B.− [En parlant d'un objet, et spéc. d'un accident de terrain] :
6. Ce défilé, fort tortueux, n'était jamais à sec, même dans les basses mers. Un courant très secoué le traversait toujours de part en part. La brusquerie des tournants était, selon le rumb de vent régnant, bonne ou mauvaise; tantôt elle déconcertait la houle et la faisait tomber; tantôt elle l'exaspérait. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 251.
C.− LITT. et PEINT. Puissance, originalité :
7. ... Fénelon, Massillon et Fléchier se touchent par quelques points, et Pascal, Bossuet et La Bruyère par quelques autres. Ces derniers sont sur-tout remarquables par une sorte de brusquerie de pensée et de style, qui leur est particulière. Chateaubriand, Génie du Christianisme,t. 2, 1803, p. 59.
8. Dans l'Écolier [de Reynolds] (...) la magie du clair-obscur, la brusquerie des rehauts trahissent l'étude de Rembrandt et de ses procédés. T. Gautier, Guide de l'amateur au Musée du Louvre,1872, p. 310.
PRONONC. : [bʀysk(ə)ʀi].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1666 (Molière, Misanthrope, V, lettre de Célimène dans Rob.). Dér. de brusque*; suff. -erie*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 302. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 219, b) 341; xxes. : a) 473, b) 629.