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BIDET, subst. masc.
A.− Petit cheval de poste, trapu et vigoureux, que montaient les courriers; petit cheval de selle ou de trait. P. ext., souvent péj., cheval. Bidet de poste; (r)enfourcher son bidet :
1. Toutefois, quant aux chevaux, les miens sont des bidets de dix à douze louis, peu dignes d'un officier bien ficelé et requinqué comme vous, et bons tout au plus à faire une course; de vrais bidets, quoi! Stendhal, Lucien Leuwen,t. 1, 1836, p. 63.
2. Le bidet de campagne qui y était attelé /au cabriolet/ avait une toison jaunâtre et boueuse, qui lui donnait l'air d'un animal sauvage. Mais il était résistant, sous cette apparence chétive, et menait un galop d'enfer. Moselly, Terres lorraines,1907, p. 147.
Rem. Un emploi fém. bidette dans Flaubert, Par les champs et par les grèves, 1848, p. 284.
Bidets d'allure. ,,Chevaux qui, dans le pas dit relevé, ne relèvent les pieds que le moins possible, condition de vitesse. Tels étaient les anciens bidets de Normandie`` (Guérin 1892); (cf. également Balzac, Le Médecin de campagne, 1833, p. 106 et Pourrat, Gaspard des montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 21).Double(-)bidet. ,,Bidet plus grand et plus renforcé que les bidets ordinaires`` (Ac. 1798-1932); (cf. Pesquidoux, Le Livre de raison, 1935, p. 130).
Loc. fig. Il a bien poussé son bidet. ,,Il a fait une fortune rapide`` (Ac. 1835, 1878).
JEU. Charger le bidet. ,,Se disait au trictrac pour mettre un grand nombre de dames sur une flèche`` (Ac. Compl. 1842).
Arg. ,,Moyen de correspondance (...) qui sert /la nuit/ aux prisonniers (...); une corde passée à travers les barreaux de leur fenêtre, et qu'ils font filer (...) en avant ou en arrière, porte une lettre et rapporte la réponse`` (F. Vidocq, Les Voleurs, 1836, p. 24).
Rem. Peut signifier ,,flandrin, homme gros et gras, trapu`` (Canada 1930).
B.− P. anal.
1. Appareil sanitaire comprenant une cuvette en forme de siège sur lequel on s'asseoit à califourchon, et qui sert aux ablutions intimes :
3. Et au bout de sa tirade, par une déduction pas absolument logique, de déclarer que les dévotes ne se lavent pas le derrière, assertion contre laquelle proteste la baronne et que coupe la princesse par cette répartie à brûle-pourpoint : « Madame je connais à fond Saint-Denis, Écouen, Picpus : eh bien, je puis faire le serment qu'il n'y a pas un bidet! » E. et J. de Goncourt, Journal,1895, p. 854.
Arg. Chevalier du bidet Se dit d'un souteneur (cf. G. Fustier, Suppl. au dict. de la lang. verte d'A. Delvau, 1883, p. 507) et on dit qu'il trouve son pain dans le bidet.Pop. ou vulg. Relavure de bidet, Chose sans valeur. Si c' était seulement de l' eau de vaisselle dont on pût nourrir des porcs! Mais c' est de l' eau de toilette, de la relavure de bidet! (Bloy, Journal,1892, p. 62).rinçure de bidet (Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.]) , Une chose sans valeur. Eau de bidet (Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.]) Une chose sans valeur [il] ne se prend pas pour de l'eau de bidet (cf. Aragon, Les beaux quartiers, 1936, p. 223). Se dit de quelqu'un qui a une haute idée de lui-même Avoir dans les veines de l'eau de bidet. [avoir] ,,Un sang impur, impropre à donner du courage`` (Sandry-Carr. 1963).
2. TECHN. Dispositif servant à porter ou à maintenir la pièce que l'on travaille; ,,instrument de bois sur lequel le cirier travaille la cire`` (Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill.); ,,sorte d'étau, établi de menuisier`` (Littré, Jossier 1881). Bidet à vis. ,,Étau de gaînier à mors dormant et à mors à charnière`` (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).
PRONONC. : [bidε].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1564 « petit cheval » (Rabelais, Cinquième livre, ch. 27, 852 dans Quem.); 2. 1739 p. métaph. « meuble de toilette » (Perverie, maître tourneur demeurant rue aux Ours, à l'enseigne de la Belle Teste avait sur sa carte d'adresse d'apr. Havard : bidets, doubles bidets et chaises à deux dos). 1 prob. à rattacher à l'a.fr. bider (Bl.-W.5; Dauzat 1968; Cor.; FEW t. 1, p. 353b) « trotter » attesté dep. xves. (Coquill., Enqueste, Œuv., II, 120, Bibl. elz. dans Gdf.) d'orig. inc.; cf. rabider « accourir en hâte » (début xives., G. Guiart, Roy. lign., 14215, W. et D., ibid.). L'hyp. d'un empr. à l'ital. bidetto (Brunot t. 2, p. 209; Sar., p. 48; DG) attesté au seul sens de « petit cheval » (Dict. de Florio, 1598 d'apr. Wind, p. 60) est à écarter, l'ital. étant au contraire empr. au fr. (Migl.-Duro; Prati; Hope, p. 380).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 102.
BBG. − Brüch (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, p. 306. − Darm. Vie 1932, p. 56. − Gottsch. Redens. 1930, p. 417. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 104. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 77; t. 3 1972 [1930], p. 107, 321, 542. − Sar. 1920, p. 48. − Thurneysen 1884, pp. 90-91. − Wind 1928, p. 59, 167.