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BERCEUR, EUSE, adj. et subst.
I.− Adj. Qui berce. Air berceur, rythme berceur. Synon. berçant; anton. agaçant :
1. Quelles voix berceuses possèdent ces cloches de province qui sonnent encore le couvre-feu dans certaines petites villes! Cette musique familière clôt doucement la journée de travail, et endort les enfants dans leur lit d'osier mieux qu'une chanson de nourrice. Theuriet, Le Mariage de Gérard,1875, p. 1.
Rem. Attesté dans Guérin 1892, Rob., Lar. encyclop., Quillet 1965.
II.− Substantif
A.− Rare au masc., le plus souvent au fém. Personne qui est employée à bercer les enfants. Synon. nourrice.Chant des berceuses; berceuses d'enfant; geste sacré des berceuses (Bernanos, Monsieur Ouine,1943, p. 1479):
2. ... cette fidèle berceuse (...) ces personnages si bien nommés la nourrice, cette mère véritable dont l'autre est toujours condamnée à se sentir jalouse, vint se présenter à l'esprit des Guillaume comme un type vénérable, comme un être sacré qu'il se reprochait d'avoir oublié si longtemps. G. Sand, Jeanne,1844, p. 48.
Spéc., MÉT. Aide familiale (cf. Mét. 1955).
Rem. Synon. berceresse, rare, vieilli. (cf. Druon, La Loi des mâles, 1957, p. 119); attesté dans Ac. 1835, Ac. Compl. 1842, Besch. 1845.
B.− Toujours au fém., MUS. Chanson ou rythme cadencé imitant le mouvement d'un berceau, aux sonorités douces et monotones que l'on fredonne pour endormir les enfants :
3. Elle devait faire un cauchemar et respirait avec effort. Maman s'assit près du lit et chanta tout bas cette berceuse de notre enfance à tous, cette complainte naïve et cruelle qui nous a tous effrayés, tous endormis : ... G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 175.
P. métaph. :
4. Tout devient songe, au moment de cette dernière flamme platonique où Clemens retrouve une inspiration nouvelle : les roses et les parfums, les abeilles et les rossignols ont des rêves « à l'ourlet d'or »; les cygnes et les myrtes, les baisers et le bonheur sont rêve et berceuse. Béguin, L'Âme romantique et le rêve,1939, p. 283.
P. ext. Morceau de musique dont le rythme s'apparente à celui de la chanson :
5. L'autre tableau de M. Jonghe ne m'a pas plus mis en fête. Une fillette, blonde et vêtue de mauve, massacre langoureusement sur un clavier la Berceuse de Chopin, ... Huysmans, L'Art moderne,1883, p. 64.
Rem. Attesté de Ac. Compl. 1842 à Dub.
Au fig., arg. Mensonge inventé, destiné à faire croire quelque chose à quelqu'un :
6. Je connaissais Buzard, mais dire qu'on était des copains, c'est pas vrai. On se connaissait, quoi. la langouste. − Tu nous endors, avec ta berceuse. Aymé, Clérambard,1950, III, 1, p. 132.
C.− AMEUBL., toujours au fém. Fauteuil à bascule sur lequel on peut se balancer légèrement. Synon. rocking-chair :
7. C'était après le souper : nous étions seuls dans mon fumoir, assis dans des berceuses, Florrie mordant le bout d'une muratti qu'elle n'allumait pas. Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 150.
Rem. 1. Synon. can. chaise berçante* 2. Attesté dans Littré Suppl., Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop., Rob., Quillet 1965.
PRONONC. : [bε ʀsœ:ʀ], fém. [-ø:z].
ÉTYMOL. ET HIST. A.− Subst. 1. 1835 (Ac. : Berceuse [...] Femme chargée de bercer un enfant); 2. 1838 mus. (Ac. Compl. 1842, Berceuse ... Chanson faite pour endormir un enfant. Air de cette chanson); 3. 1867, sept. « siège sur lequel on peut se balancer » (E. et J. de Goncourt, Journal, p. 374 : Le prince Gabrielli, qu'on appelle ici le prince charmant, brunit les duretés d'une eau-forte, représentant le profil de sa femme, qui dans la berceuse, paresseuse et inoccupée, grasse, boulotte, toute ronde, rappelle la Doudou du sérail de lord Byron). B.− Adj. 1859 « qui berce » (Lamartine, Cours familier de litt., 40eEntretien, p. 291 : Au lent balancement du vent berceur). Dér. du rad. de bercer* étymol. 1; suff. -eur2*, -euse*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 74.