Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
BATELEUR, EUSE, subst.
A.− Personne exécutant des tours d'adresse ou de force dans les foires et sur les places publiques. Ce bateleur est bien adroit, très subtil (Ac. 1798-1878); une troupe de bateleurs (Ac. 1835-1932); tour de bateleur :
1. Puis, sur les places, entre les quartiers de cette ville improvisée, c'était une agglomération de bateleurs de toute espèce : saltimbanques et acrobates, (...) bohémiens, venus des montagnes (...) zingaris ou tziganes,... Verne, Michel Strogoff,1876, p. 76.
2. ... des badauds musaient, depuis le vilain qui s'arrêtait à regarder les statues des rois sur la façade de Notre-Dame tandis qu'on lui coupait sa bourse, jusqu'aux groupes de curieux qui s'amassaient aux carrefours autour d'un montreur d'animaux, d'un bateleur ou d'un jongleur. Faral, La Vie quotidienne au temps de st Louis,1942, p. 18.
Emploi adj., rare :
3. ... laissons ces mots de parade aux esprits bateleurs, montés sur des tréteaux... A. Suarès, Voyage du Condottière,t. 1, 1910, p. 54.
B.− P. ext.
1. [En parlant d'un homme] Souvent péj.
a) Homme s'amusant à exécuter de petits tours de souplesse. Il fait le bateleur (Ac. 1798); c'est un bateleur (Besch. 1845).
b) P. iron. ou dénigr.
Fam. ,,Bouffon qui imite en riant l'exemple sérieux de beaucoup d'hommes du monde`` (Sticoti, Dict. des gens du monde, 1818). Il fait le bateleur, c'est un bateleur (Ac. 1835-1932); bateleur de foire (Dub.) :
4. Vous pourriez être un homme sensé, si vous ne préfériez être un bateleur. Lar. 19e,1867.
Acteur, comédien :
5. Molière, l'histrion, jouait son Pourceaugnac, de même que Shakespeare, le bateleur, grimaçait son Falstaff. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 502.
c) ,,Charlatan`` (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.) :
6. − Je suis le premier, dit Léon, qui me sois préoccupé du Genre portier. Il y a des fripons de moralité, des bateleurs de vanité, des sycophantes modernes (...) qui prêchent l'émancipation des nègres (...) et qui laissent leurs portiers dans un état pire que celui des Irlandais... Balzac, Les Comédiens sans le savoir,1846, p. 328.
2. [En parlant d'un oiseau] :
7. Notre grand ornithologiste, excellent et ingénieux observateur, Toussenel, ne se méprend-il pas pourtant sur le caractère du pic en le jugeant gai? Sur quoi? Sur les courbettes amusantes qu'il fait pour gagner sa femelle. Mais qui de nous, et des plus sérieux, en ce cas, n'en fait pas de même? Il l'appelle aussi farceur, bateleur, parce qu'à sa vue le pic tournait rapidement. Michelet, L'Oiseau,1856, p. 184.
Spéc., ORNITH. Bateleur, subst. masc. ,,Genre d'oiseaux de proie diurnes, de la famille des aigles`` (Lar. 19e). ,,La constitution des ailes et la brièveté de la queue, tout à fait exceptionnelles (...) suffisent probablement à expliquer les singulières culbutes que ces oiseaux exécutent dans les airs et qui leur ont valu leur nom`` (Lar. 19eSuppl. 1878). Bateleuse, subst. fém. ,,Espèce d'alouette d'Afrique`` (Ac. Compl. 1842, etc.).
Prononc. : [batlœ:ʀ].
Étymol. ET HIST. − xiiies. « pers. qui fait des tours d'adresse et d'escamotage » (Le Dit des peintres dans Nouv. Recueil de Contes, Dits, Fabliaux, éd. Jubinal, t. 2, p. 100 : Il n'est fableur ne batelleur Ne joueur d'apertise). Dér. de l'a. fr. baastel, bastel « instrument d'escamoteur » (bateau2*); suff. -eur2*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 64.
BBG. − Lew. 1960, p. 134, 155.