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BALCON, subst. masc.
A.− Plate-forme entourée d'une balustrade faisant saillie sur la façade d'un bâtiment et sur laquelle on peut accéder de l'intérieur par une ou plusieurs ouvertures :
1. Du salon C on descend au jardin directement par un perron P, formant balcon et permettant d'entrer du dehors non-seulement dans le salon C mais aussi dans la salle à manger et dans le grand salon D. Viollet-Le-Duc, Entretiens sur l'archit.,t. 2, 1872, p. 379.
2. On ne rencontre d'abord que quelques palais isolés, parmi des maisons basses sans caractère : ils sont majestueux et renfrognés, hautes murailles nues presque sans fenêtres, avec un balcon de pierre à forte saillie... T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 192.
P. métaph. :
3. Les grands siècles littéraires ont toujours eu ainsi un juge, un tribunal dispensateur, de qui l'écrivain se sentait dépendre, quelque balcon, ou pour parler comme La Bruyère, quelque balustre, duquel descendait la palme et la récompense. Sainte-Beuve, Chateaubriand et son groupe littéraire sous l'Empire,t. 1, 1860, p. 52.
Pop. Il y a du monde au balcon. ,,Locution qui sert à désigner une femme avantagée sous le rapport de la gorge`` (L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, L'Arg. anc. et mod., 1878, p. 23). Avoir la gorge en balcon. Avoir une forte poitrine :
4. ... cependant que la caissière à la gorge en balcon, à la chevelure opulente, onduleuse, armée d'un vaste peigne espagnol d'écaille... A. Arnoux, Zulma l'infidèle,1960, p. 65.
P. anal. Plate-forme naturelle offrant un point de vue sur un paysage situé en contrebas :
5. Au coucher du soleil, un jour, dans le chemin romanesque qui de la Villa Serbelloni fait balcon sur le lac, François Sturel rencontra Mmede Nelles, qu'il salua et qui ne l'arrêta pas. Barrès, L'Appel au soldat,1900, p. 27.
6. Un balcon naturel à cinq ou six cents mètres au-dessus d'une mer encore visible et baignée de lumière, était au contraire l'endroit où je respirais le mieux, surtout si j'étais seul, bien au-dessus des fourmis humaines. Camus, La Chute,1956, p. 1486.
B.− Spécialement
1. BÂTIMENT
a) Balustrade servant d'appui à une fenêtre ou à un balcon :
7. Dans la peinture des balcons, garde-corps (...) il faut distinguer les parties composées simplement de barreaux et celles ornementées. E. Robinot, Vérification, métré et pratique des travaux du bât.,t. 6, 1930, p. 19.
b) [Dans les salles de spectacle] Prolongement latéral, jusqu'à l'avant-scène, de la première galerie au-dessus de l'orchestre et, plus gén., la première galerie toute entière d'une avant-scène à l'autre. Un billet de balcon; un fauteuil, une place de balcon; p. ell., un balcon :
8. Leur tour de chant fini, les demoiselles montent dans un balcon qui, au premier étage, fait le tour de la salle. Elles y jacassent agréablement, ou y ont leurs nerfs, spectacle plus agréable encore. Montherlant, La Petite Infante de Castille,1929, p. 602.
2. FOND., vx. ,,Métal qui se trouve à l'extérieur des pièces coulées, au point de réunion des moules`` (Chesn. 1857).
3. MARINE
a) Galerie généralement ouverte établie à l'arrière des navires.
b) Rambarde avant et arrière d'un bateau, assurant la sécurité (d'apr. Barber 1969).
PRONONC. : [balkɔ ̃]. Enq. : /balkõ/.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1404 barcon « saillie construite sur la façade d'un bâtiment et entourée d'une balustrade » (G. de Lannoy, J. de Werchin, Ballade II, vers 18, éd. A. Piaget dans Romania, t. 39, p. 330 : Muser bien heure ou demye Au barçon ou est s'amie, Pour avoir ung doulz semblant); av. 1570 balcon (Ph. de L'Orme, Architect., VIII, 20 dans Littré); 2. p. ext. 1704 « balustrade d'un balcon » (Trév.); 3. 1784 théâtre « galerie d'une salle de spectacle s'étendant d'une avant-scène à l'autre » (P.-A. de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, préf. : ce courtisan [...] criait des balcons au public). Empr. à l'ital. balcone (Kohlm., p. 30; Sar., p. 19; Wind, 120; Brunot t. 2, p. 209; Nyrop t. 1, § 43; Migliorini, Storia della lingua ital., p. 426) attesté au sens 1 dep. le xives. (D. Compagni, Cronica I, 2 [composé entre 1310 et 1312] dans Batt.) au sens 2 dep. le xviies. (L. Lippi, [1606-1665], 7, 83, ibid.). Le sens 3, issu de 1 p. anal., semble être ultérieurement passé du fr. en ital. où il est attesté par Bellini [✝ 1835] qui l'imprime en caractère italique, indiquant par là la nouveauté de cette acceptation. Avant l'empr. du xvies., dans le courant de l'archit. et de la litt. de la Renaissance, l'ital. balcone avait été sporadiquement adapté dans le m. fr. baucon dans les textes italianisants (ainsi, début xives. Hector, B.N. 821, fo12b dans Gdf. Compl., roman composé en fr. prob. en Lombardie ou en Vénétie). L'ital. balcone est issu du longobard *balko, corresp. au frq. *balco « poutre », v. débaucher, ébaucher.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 342. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 038, b) 1 984; xxes. : a) 2 000, b) 1 701.
BBG. − Amsler (J.). Destin de trois mots d'Occident. Vie Lang. 1953, p. 192. − Brüch 1913, p. 66. − Duch. 1967, § 70. − Gottsch. Redens. 1930, p. 218. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 15. − Sar. 1920, p. 19.