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APERCEPTION, subst. fém.
A.− PHILOS. Prise de conscience claire d'une perception, d'une connaissance :
1. La théorie de Leibnitz, qui distingue si bien cet état où la monade, simplement vivante, est réduite à des perceptions obscures, d'où elle s'élève aux aperceptions claires et à la conscience, me servirait d'introduction à l'exposition de ma doctrine, qu'il me sera bien difficile de faire entendre. Maine de Biran, Journal,1814, p. 20.
2. Le caractère propre de toute connaissance de conscience est d'être une connaissance immédiate et directe. Il y a aperception immédiate et directe d'une sensation, d'une volition, d'une pensée, et voilà pourquoi vous les connaissez parfaitement, vous pouvez les observer et les décrire avec certitude, dans tous leurs modes, toutes leurs nuances, tous leurs caractères relatifs ou particuliers, fugitifs ou permanens. Cousin, Hist. de la philos. du XVIIIes.,2, 1829, p. 443.
3. Quelles que soient les discussions qu'appelle le détail de la psychologie biranienne, on doit dater de Maine de Biran l'avènement moderne de la psychologie en première personne. Avant tout autre, il reconnaît que le fait primitif du psychisme ne peut être, comme le veut Locke, un élément du découpage mental, ni, comme le veut Condillac, un résidu de l'analyse logique. Ce ne peut être qu'une expérience, dans laquelle un sens personnel est donné au mot exister. Cette expérience doit envelopper l'aperception du sujet par lui-même, le je suis, et en même temps, dans le même acte, le mettre en relation avec ce qui n'est pas lui, sans quoi le sujet restera inéluctablement enfermé en lui-même, comme il en est toujours menacé dans une expérience trop étroitement cartésienne ... Mounier, Traité du caractère,1946, p. 576.
B.− P. ext., littér. Prise de conscience spontanée. Synon. sentiment, intuition :
4. ... dès que l'intelligence a le sentiment, ou, si l'on aime mieux, l'aperception obscure d'un certain sujet spécial de recherches, elle consacre ces recherches et leur donne un nom sans attendre que son aperception devienne précise. T. Jouffroy, Nouv. Mélanges philos.,1842, p. 20.
5. Je poursuis, pour ma part, dans ce livre, une émotion plus profonde, une notion plus subtile, et comme un sens nouveau que j'appellerai le « tact de l'âme ». Cette aperception de l'âme, soudaine, a parfois quelque chose d'épouvantable et de répulsif; ... Rivière, Correspondance[avec Alain-Fournier], 1909, p. 85.
6. « (...) M. Méridier joint à une connaissance profonde et directe de la philosophie antique, sa partie, et à une richesse de documentation historique qui n'est pas absolument rare, un sens des complexités du mental et une aperception du positif dans les subtilités religieuses qui le sont infiniment plus. C'est une précieuse recrue pour la Sorbonne ... » Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 442.
PRONONC. : [apε ʀsεpsjɔ ̃].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1714 (Leibniz, Principes de la nature et de la grâce, 84 ds Lal. : Aperception. Conscience ou connaissance reflexive de l'état intérieur); 1838 (Ac. Compl. 1842 : Aperception pure, dans le système de Kant, Conscience primitive de nous-mêmes, qui précède toute pensée, se mêle à toute pensée, et peut se dégager absolument de tout élément sensible). Dér. de apercevoir*, d'apr. perception*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 132.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Battro 1966. − Bouillet 1859. − Foulq.-St-Jean 1962. − Franck 1875. − Goblot 1920. − Lafon 1969. − Lal. 1968. − Littré-Robin 1865. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Piéron 1963. − Piguet 1960. − Ros.-Ioud. 1955.