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AIGRET, ETTE, adj. et subst.
I.− Adj., vx.
A.− [En parlant surtout d'un aliment, d'une boisson] Un peu aigre. Fruit, goût, sauce, saveur aigret(te) :
1. Aucun fruit, aucune sauce n'a un goût aigret ni aigrette; à plus forte raison, un peu aigret ni un peu aigrette. Ces mots sont tout au plus du vocabulaire de la minauderie. Par conséquent ils ne sont pas françois. Ac. Rem.1807.
2. L'ombre de Louis Pasteur se tourna vers le faciès léonin de Jean-Baptiste Dumas : « Vous avez vu, on ne peut plus parler de saveur acéteuse? Dieu sait pourtant la pauvreté de notre vocabulaire en matière d'odorat et de goût. − Non plus, mon cher confrère, que du goût aigret, mais non désagréable, qu'offre telle boisson au palais des vivants d'aujourd'hui. » Vie Lang.1963, no137, p. 428.
Rem. Attesté ds Ac. 1798-1932, Wailly Vocab. 1818, Boiste 1834, Land. 1834, Besch. 1845, Poit. 1860, Lar. 19e, Lar. Lang. fr., DG, Rob., Quillet 1965 (avec la notat. ,,vieux``).
B.− Au fig., rare. [En parlant surtout du ton] Un peu piquant, amer. Discours aigret.
Rem. Attesté ds Besch. 1845, Sardou 1877, Guérin 1892.
Rem. gén. sur l'emploi adj. Certains dict. établissent une distinction entre aigret et aigrelet : ,,Aigret est un diminutif d'aigre, et aigrelet est un diminutif d'aigret (...). Ce qui est aigret est sur; ce qui est aigrelet est suret.`` (Sardou 1877); ,,L'aigreur est encore moins prononcée dans ce qui est aigrelet que dans ce qui est aigret, à cause du caractère doublement diminutif attaché au premier de ces mots. Un fruit aigret est sur, non franchement aigre; un fruit aigrelet ne fait que picoter le palais et le larynx, ...`` (Laf. 1878). Littré estime qu'il n'y a aucune différence entre ces 2 diminutifs. Ces distinctions sont factices, aigret n'appartenant plus au parler vivant.
II.− Subst., vieilli, rare.
A.− Subst. masc., GASTR. Synon. de verjus :
3. Toutes sortes d'herbes, de plantes et de fruits figurent aussi sur la liste des condiments. D'abord le persil et le serpolet à toutes les saisons. Puis, en été, le verjus, l'aigret des jeunes pousses de vigne, les citrons, les grenades, l'eau de roses, le serpolet; ... E. Faral, La Vie quotidienne au temps de saint Louis,1942, p. 170.
Rem. Attesté ds DG.
B.− Subst. fém., BOT. Synon. de oseille.
Rem. Attesté ds DG, Quillet 1965.
Prononc. : [εgʀ ε], fém. [-εt]. − Rem. Fér. 1768 transcrit la 1resyllabe du mot avec [ε] ouvert (cf. aussi Land. 1834, Nod. 1844, Fél. 1851, Littré et DG). Fér. Crit. t. 1 1787, au contraire, la transcrit avec [e] fermé (cf. aussi Gattel 1841 qui note par [e] les 1reet 2esyllabes de la forme masc. : égré).
Étymol. ET HIST. − 1. 1200-1210 subst. « verjus » (Guillaume de Dole, éd. Servois, 480 ds T.-L. : orent boef au premier mes As bons aus destrempé d'aigrès). − Rabelais ds Hug.; signalé comme vieilli ds DG; 2. 1393 adj. « (en parlant du poivre) âcre » (Ménagier, éd. Soc. bibliophiles, 2, 187 ds T.-L. : barbillons... au poivre aigret ou jaunet, car c'est tout un); xvies. « (en parlant de fruits) id. » (Paré, XXIV, 21 ds Gdf. Compl. : cerises aigrettes). Dér. de aigre* adj.; suff. diminutif -et*.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 7.
BBG. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Boiss.8. − Laf. 1878. − Pamart (P.). Lorsque le bon langage cesse d'être académique. Vie Lang. 1963, no137, p. 428. − Sardou 1877.