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ACCEPTABLE, adj.
Dont les conditions ou qualités sont telles qu'on peut l'accepter.
A.− [En parlant de réalités concr. ou abstr.]
1. Domaine concr. :
1. Hier soir donc, après avoir assuré mon gîte dans le seul hôtel acceptable de la ville, je me suis mis en route, et, par des rues obscures, j'ai marché vers une grande ombre que je croyais être la cathédrale. J. Michelet, Sur les chemins de l'Europe,1874, p. 211.
2. Elle offrit sa maison. Elle en retirait à présent d'inapréciables avantages, une cuisine abondante et fine, des vins acceptables, et les menus cadeaux que lui laissaient en s'en allant ceux qu'elle avantageait de ses faveurs. M. Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 325.
2. Domaine intellectuel et mor. :
3. La vieillesse sera vaincue, le vieillard connaîtra les joies de la jeunesse, la vie humaine sera vraiment tirée de son ignominie et deviendra quelque chose de noble, d'acceptable et de libéral. E. Renan, Drames philosophiques,l'Eau de jouvence, 1888, I, 3, p. 452.
4. Sur l'analogie de vitriol nous avons vu naître aristol, formol, menthol, goménol, mots très acceptables et d'une bonne sonorité. R. de Gourmont, Esthétique de la langue française,1899, p. 58.
5. Qu'est-ce à dire, sinon que ce sont là deux symbolismes également acceptables par certains côtés et, par d'autres, également inadéquats à leur objet? H. Bergson, L'Évolution créatrice,1907, p. 177.
6. Pour ma part, je n'aurais pas cru le phénomène possible. Ma raison ne l'eût pas jugé acceptable Je me vois forcé de me ranger à l'avis du révérend docteur Pommer. P.-J. Jouve, La Scène capitale,1935, p. 160.
7. L'homme de génie sortira de leurs rangs; ce sera celui qui saura tirer du marxisme une explication du monde actuel frappante, évidente, universellement acceptable, et en déduire des règles d'action : ... R. Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 67.
8. ... mais ce n'est que le début d'une information démystifiée susceptible d'appréhender les fonctions économiques irremplaçables et, par éducation et persuasion, d'en rendre les conditions d'exercice intelligibles et acceptables. F. Perroux, L'Économie du XXesiècle,1964, p. 458.
3. LANG. COMM. et DR. Offres, conditions acceptables :
9. Je vous remercie de vos réflexions sur ce grand sujet, et je vous remercie en particulier de l'explication si simple, si naturelle, si ingénieuse du Pollion de Virgile, qui me semble tout à fait acceptable au tribunal du sens commun. J. de Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg,t. 2, 1821, p. 343.
10. Un effet au 18 devient très acceptable par Foullon avec les mesures conservatoires prises − mais recommandez au jeune homme de faire faire deux effets, un de 2 500 fr et un de 400 francs, à moins que l'effet ne soit tout fait. H. de Balzac, Correspondance,1843, p. 610.
11. Cette fois, y aurait-il moyen de faire une affaire à Bruxelles? Qu'en pensez-vous? Croyez-vous que la librairie Méline me ferait une offre acceptable? V. Hugo, Correspondance,1852, p. 124.
12. Au cours de la réunion tenue, le 19 juin, chez Sir Miles Lampson et à laquelle assisteraient Wavell et Catroux, je rédigeai dans le même sens le texte des conditions qui me paraissaient acceptables pour nous-mêmes et convenables pour ceux qui nous combattaient. Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre,L'Appel, 1954, p. 161.
En partic., en parlant d'une offre de mariage :
13. Le prétendant était parfaitement digne de ce qu'il recherchait. Grand propriétaire, issu de bonne maison, même d'une maison alliée trois fois à la famille régnante; il était noble, aimable, et, d'aucune façon, on n'avait rien à lui reprocher. Le prince répondit que le parti lui semblait acceptable; qu'une seule difficulté se pourrait présenter, le refus d'Aurore. J.-A. de Gobineau, Les Pléiades,1874, p. 261.
Rem. Dans le domaine jur. il y a lieu de distinguer les 2 termes acceptable et recevable. Recevable est un terme techn. définissant les conditions dans lesquelles une requête, une action en justice peuvent être légalement intentées. (La recevabilité se situe dans le cadre de l'action civile). Acceptable est un terme moins restreint; il allie le plus souvent le point de vue moral et la légalité (propositions acceptables légalement et moralement).
B.− Fam. [En parlant de pers.] Digne d'être agréé :
14. ... si elle s'était, comme les Parisiennes, habituée à porter chaque nouvelle mode, elle eût été présentable et acceptable; mais elle gardait la raideur d'un bâton. H. de Balzac, La Cousine Bette,1847, p. 33.
15. Certes, je veux qu'on m'admire, et même qu'on m'adore, puisqu'il est entendu que je suis le seul écrivain acceptable de la fin du dernier siècle et du commencement du nouveau. L. Bloy, Journal,1905, p. 265.
Prononc. : [aksεptabl̥]. Pour la prononc. de la finale, cf. suff. -able. Enq. : /akseptabl/.
Étymol. ET HIST. − 1. a) 1165 acetable « agréable (d'un animé) » (B. de Ste-Maure, Troie, éd. Constans, 5155 ds T.-L. : mout esteit de cors acetables Menelaus); 1547 acceptable « id. » (G. Haudent, Apologues d'Ésope, I, 124 ds Hug. : Aulcun chien blandissoit A son seigneur, et luy applaudissoit, Quand le voyoit notamment en la table, Dont en effect estoit fort acceptable A son seigneur); b) 1170 « id. (d'un inanimé) » (Rois, éd. Curtius, p. 57 : é tis alers é tis venirs devant mei mult m'est acceptables [Akish parlant à David]). − 1656 (Pascal, Provinciales ds Littré : Ce sacrifice a été reçu et est acceptable à Dieu); c) fin xiieacceptable « opportun, favorable (du temps) » (Dialoge Gregoire le Pape, éd. Förster, 254, 6 ds T.-L. : en acceptable tens öi ge toi). − xiiies. apceptable « id. » (Serm. du XIIIes. ms. Mont Cassin, fo98d ds Gdf. : Il est ore tans apceptables et ore sunt jor de salu); 2. a) début xiiies. « qui peut être accepté, recevable (d'un inanimé) » (Godefroy de Bouillon, éd. Hippeau, 129 ds T.-L. : consel aceptable); 1431, 19 mai « qui a cours (monnaie) » (Franch. de Montbeliart, Arch. mun. Montbeliart ds Gdf. Compl. : la monnoie commune et acceptable en la province); 1690 terme jur., Fur. s.v. (...) Ces offres, ces propositions sont acceptables, et ne doivent point être refusées; b) 1834 (d'un animé) Ch.-A. Sainte-Beuve, Volupté, t. 2, p. 196. Empr. au lat. chrét. acceptabilis, au sens 2 dep. Tertullien, Ad Nationes, 1, 19 ds Blaise 1954 : acceptabilior praesumptio (cf. 1163-74 : Traditiones Falkensteinenses, 23, 27 ds Mittellat. W. s.v., 79, 33 : acceptabilis per totam provinciam denarii), d'où est dér. le sens 1, à l'orig. empl. en réf. à Dieu : « recevable, agréé (de Dieu) » donc « agréable (à Dieu) », dep. Tertullien, Adv. Judaeos, 5 : acceptabile sacrificium; empl. ensuite dans cont. plus gén. : (d'un inanimé) Augustin, Epist., 21, 1 ds TLL s.v., 281, 65 : nihil esse hominibus acceptabilius episcopi officio; (d'un homme) Vulg., Esth. 10, 3 : Mardochaeus... acceptabilis plebi fratrum. Mêmes emplois en lat. médiév., voir Mittellat. W. s.v., 79, 39 sq.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 225. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 69, b) 206; xxes. : a) 402, b) 544.
BBG. − Bar 1960. − Bénac 1956. − Jal 1848.