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TRIBUT, subst. masc.
A. − Ce qu'un État vainqueur imposait de payer à un État vaincu en signe de soumission; contribution imposée par un État à un autre État, par un peuple à un autre peuple en signe de dépendance. Quand la conquête avait pour objet le tribut, comme au temps des monarchies orientales, la conquête, quoique brutale, était du moins rationnelle (Proudhon, Révol. soc., 1852, p. 172).V. tributaire ex. de Mérimée.
P. ext. [Dans la myth. antique, dans les légendes,...] Sacrifice, offrande. Tribut expiatoire. Les hommes d'autrefois, qui valaient mieux que nous, Acquittaient le tribut qu'on doit aux Dieux jaloux (A. France, Poés., Noces, 1876, p. 140).Je me faisais l'effet d'un ogre de légende, un de ces monstres de la fable antique, qui percevaient un tribut de chair humaine [en acceptant d'acheter des tickets de vie] (Aymé, Passe-mur., 1943, p. 83).
B. − Contribution payée à un seigneur, à un État par les sujets, les citoyens. Lever un tribut. Une forte maison pour le seigneur, le château; une enceinte de remparts qui abrite les masures du petit monde, réfugié sous la protection de ces deux puissances, leur payant dîme et tribut afin de vivre en sûreté (Vogüé, Morts, 1899, p. 97).Rostang de Noves, archevêque d'Aix en 1283, imposait à chaque juif de la ville un tribut annuel de deux livres de poivre: tant la denrée était d'usage courant (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 172).
Payer le tribut du sang. Participer à la guerre. (Dict. xixeet xxes.).
C. − [Corresp. à tributaire B] Apport des eaux d'un affluent dans un cours d'eau important, d'une rivière dans une retenue naturelle d'eau. De petits lacs s'alimentent du tribut des ruisseaux de la Vigie, du Courval, du Pain de Sucre (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 270).
D. − Au fig.
1.
a) Ce que, pour des raisons morales, on accorde ou supporte comme dû. « ... Assurément la campagne de Russie est la plus glorieuse, la plus difficile et la plus honorable pour les Gaulois, dont l'histoire ancienne et moderne fasse mention. » Et l'Empereur a distribué un juste et magnifique tribut d'éloges à nos généraux et à nos braves, à Murat, Ney, Poniatowski, qu'il faisait les héros de la journée de la Moskowa (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 211).Même avec dégoût intérieur, on doit son tribut à l'œuvre humaine, au travail de son temps. C'est peut-être le grand sacrifice à offrir à Dieu, que le sacrifice de ses répugnances et de ses aversions (Amiel, Journal, 1866, p. 513).
b) Toute contribution à une action qui entraîne de lourds sacrifices. C'est un fait que le terrorisme existe en métropole, que la police lui a déjà payé un lourd tribut (Mauriac, Nouv. Bloc-Notes, 1960, p. 330).
Payer son tribut à la nature. V. nature I C 1.
2. Vx. Hommage galant, gage d'amour. Ma petite chérie... la rencontre aura lieu en l'hôtel du gouvernement militaire. « Madame, te dira le roi, béni soit le jour où, à la plus belle comme à la plus digne des princesses, le glorieux bonheur m'est consenti d'offrir le tribut de mon regard, avant que je lui partage la grandeur de ma situation et les tendresses de la famille » (Audiberti, Mal court, 1947, I, p. 150).
Prononc. et Orth.: [tʀiby]. Homon. tribu. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1remoit. xives. trebu « impôt, taxe » (L'Entrée d'Espagne, éd. A. Thomas, 242); en partic. 1. a) 1485 « contribution forcée imposée au vaincu par un vainqueur » (Mist. Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 8141); b) 1485 « contribution, impôt levé par un État, un seigneur, un roi... sur ses sujets pour servir à son entretien, à ses dépenses » (ibid., 7411); c) 1660 payer le tribut à la mort (Boss., 1er sermon, Assompt. de la Ste Vierge, 1 ds Littré); 1662 « ce qu'on est obligé d'accorder, de supporter » (Corneille, Sertorius, III, 1, 763); 2. a) 1485 acquiter tribut naturel « hommage amoureux » (Mist. Viel Testament, 31489); b) 1674 « rétribution, salaire » tirer de son travail un tribut légitime (Boileau, L'Art poét., éd. Ch.-H. Boudhors, IV, 128). Empr. au lat. class.tributum « taxe, impôt, contribution, tribut » part. passé neutre subst. de tribuere, sens premier « répartir entre les tribus » d'où « répartir, assigner, attribuer, imputer » dér. de tribus, v. tribu; a remplacé la forme pop. treüd « tribut, impôt, taxe » ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 666), treüt déb. xiies. (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, 71, 10), treu ca 1165 (Troie, 25947 ds T.-L.). Fréq. abs. littér.: 437. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 475, b) 388; xxes.: a) 226, b) 255.