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BROC, subst. masc.
A.− Récipient à anse, de taille variable, le plus souvent en métal, avec un bec évasé, utilisé pour la boisson ou pour transporter des liquides. Un broc d'étain, de faïence, de fer blanc, de zinc. Un énorme broc de grès tout ruisselant d'eau fraîche (Theuriet, La Maison des deux barbeaux,1879, p. 36).
P. métaph., poét. L'antique insouciance (...) j'en fais couler quelques filets de l'amphore d'Horace au broc de Rabelais (Hugo, Dieu,1885, p. 6).
Expr. Se soûler à pleins brocs.
P. métaph. :
... elle [Cléopâtre] avait fait De son lit une auberge où s'en venait la terre Se soûler à pleins brocs du vin de l'adultère. Leconte de Lisle, Poèmes barbares,Les Paraboles de Dom Guy, 1878, p. 335.
B.− P. méton. Contenu de ce récipient. Boire un broc de bière, de vin, de cidre, de liqueurs alcooliques, de thé. Je lançai à la tête de Rouletabille un broc d'eau (G. Leroux, Le Mystère de la chambre jaune,1907, p. 112).
Expr. Ivrogne à triple broc (Balzac, La Rabouilleuse,1842, p. 367).
PRONONC. − 1. Forme phon. : [bʀo]. Passy 1914 admet également [bʀ ɔk]. À ce sujet cf. Fouché Prononc. 1959, p. 377 : ,,Le c final est muet dans un broc, un cric (machine). Mais on prononce un [k] final dans de bric et de broc, dans l'interjection cric (cf. cric-crac) et dans les noms de lieux Broc (Maine-et-L.), Le Broc (Alpes-Mar., Puy-de-D.). (...) croc-en-jambe se prononce [kʀ ɔkɑ ̃ ʒ ɑ ̃:b]``. Cf. aussi Nyrop Phonét. 1951, § 189, Grammont Prononc. 1958, p. 94, Kamm. 1964, p. 177, et Orthovert 1966, p. 120, qui ajoute pour c final sonore l'expression de broc en bouche. 2. Homon. et homogr. broc2(broque) et broc3(bric). 3. Hist. − Les dict. de la fin du xviiies. et du xixes. soulignent tous que le c final ne se prononce pas (cf. aussi Lab. 1881, p. 72 et 73, Mart. Comment prononce 1913, p. 212, et Rouss.-Lacl. 1927, p. 172). Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834 : ,,Quand ce mot est à la fin de la phrase [ou devant voyelle] on prononce doucement le c``. Besch. 1845 ajoute : ,,Le c se prononce aussi dans les vers où on le fait [le mot] rimer avec froc, troc, roc.`` Pour Littré : ,,Le c ne se prononce jamais en prose pas même devant une voyelle ou une h muette [cf. aussi Lab. 1881, p. 73]. Cependant en vers on fait rimer ce mot avec roc, froc, etc.`` Littré rappelle également : ,,Au xvies. Bèze dit que le c se prononce.`` Littré et Lab. 1881 soulignent qu'au plur. l's seule se lie : des bro-z emplis. Mart. Comment prononce 1913, p. 100, relève la tendance à ouvrir l'o ([o] > [ɔ]) de broc, croc, avec accroc et raccroc, escroc, galop, sirop et trop.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1379 (Inventaire de Charles V ds Gdf. Compl.). Orig. discutée. 2 hyp. : 1. Le mot est d'orig. gr.; son cheminement a pu être le suivant : empr. à l'a. prov. broc « id. » (1ertiers du xiiies., Augier dans Rayn. t. 2, p. 261; cf. en 1233 le lat. médiév. brochus dans le domaine franco-prov. : Charta inter Probat. Hist. Lugdun., p. 99 dans Du Cange); prob. issu du domaine ital. où le mot est attesté en lat. médiév. en 929 sous la forme broccus à Trévise, en 1300 sous la forme brocca à Naples (DEI) d'où brocca (1270-1342, D. Calvaca dans Batt.) : cet ital. est obsc.; étant donnée l'orig. des premières attest., il est possible que le mot ait été empr. au gr. par l'intermédiaire de l'Exarchat de Ravenne; 2 étymons ont été proposés : − π ρ ο ́ χ ο ο ς « vase » de π ρ ο χ ε ́ ω « verser » (DEI; EWFS2), peut-être croisé avec le lat. brocchus « proéminent (des dents) » pour rendre compte du b (Devoto); − β ρ ο χ ι ́ ς, -ι ́ δ ο ς « encrier, écritoire » (FEW t. 1, p. 549; Bl.-W.5; Vendryes dans B. Soc. Ling., t. 25, p. 40) attesté au milieu du Iers. sur un graphite de La Graufesenque (ds Revue celtique, t. 41, 7 et 49) fait difficulté du point de vue morphol. et sém., le mot ne signifiant que « encrier » et non « sorte de vase » (Anthologie Palatine; Liddell-Scott et Bailly). 2. Le mot est d'orig. lat.; étant donné que broc est attesté sous la forme du lat. médiév. brocus en Saintonge dès 1107 (Bambeck, p. 150) il est possible que le mot ait été formé au haut Moy. Âge; dans le domaine gallo-roman (le fr. étant empr. au prov.) et en Italie et soit issu du lat. brocchus, le récipient en question étant muni d'un bec verseur faisant saillie (Par. Suisse rom., s.v. bròtsè; FEW t. 1, p. 544bet 545a).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 138.