ÔTER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) 1119 «enlever (une somme d'une autre)» (
Philippe de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 3500);
b) ca 1155 «enlever (une partie d'un ensemble) en coupant, en séparant» (
Wace, Brut, 1634 ds T.-L.);
2. a) ca 1145 «faire cesser (quelque chose d'indésirable)» (
Wace, Conception Notre Dame, 522,
ibid.);
b) début du
xives. «faire disparaître (ce qui gêne, salit)» (
Propriétés des choses, I, 24, 7,
ibid.);
3. a) 1160-74 «enlever (un objet) de la place qu'il occupait» (
Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 2009);
b) ca 1165 pronom. «quitter la place qu'on occupait» (
Benoît de Ste-
Maure, Troie, éd. L. Constans, 27430: Mandé li ... que il
s'ost Del païs e de la contree);
c) ca 1797
ôtes-toi de la que je m'y mètte [titre] (
Dalinville ds
Quem. DDL t.19);
4. ca 1165 «enlever (ce qui vêt, couvre, protège)» (
Benoît de Ste-
Maure, Troie, 10220 ds T.-L.);
5. a) 1170 «enlever (une chose morale, intellectuelle) à quelqu'un» (
Rois, éd. E. R. Curtius, p.107);
b) 1176-1181
ôter à qqn qqc. de l'esprit (
Chrétien de Troyes, Chevalier lion, éd. M. Roques, 2945);
6) a) ca 1275
ôter la vie du corps «tuer» (
Adenet Le Roi,
Berte, éd. A. Henry, 2315);
b) ca 1485
ôter la vie «tuer» (
Myst. V. Testament, éd. J. de Rothschild, 2825);
7. 1306 «mettre hors de la portée, du pouvoir ou de la possession de quelqu'un» (
Joinville, Saint Louis, éd. N. L. Corbett, § 287). Du lat.
obstare, intrans. en lat. class. «se tenir devant, faire obstacle», employé transitivement en b. lat. «empêcher quelqu'un de» (
ves. ds
Blaise Lat. chrét.), d'où «enlever» (
ves., puis
ixes.,
cf. FEW t.7, p.289a). Voir B.
Löfstedt, Studien über die Sprache der langobardischen Gesetze, 1961, pp.329-333.