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ÊTRE1, verbe intrans.
Étymol. et Hist. A. 1. a) 842 suivi d'un compl. prép. donnant des indications sur l'état, la situation, la localisation ou toutes circonstances caractérisant l'état ou l'existence du suj. (Serments de Strasbourg ds Bartsch Chrestomathie, 2, 11); b) 1119 spéc. être à suivi d'un inf. « devoir être » est a preisier « doit être prisée » (Ph. de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 137); c) 1174-76 être à « être en train de, être occupé à » (G. de Pont-Ste-Maxence, Saint Thomas, éd. E. Walberg, 5239); 2. a) 881-82 suivi d'un attribut indiquant une qualité, une caractéristique du sujet « présenter, avoir la qualité de » (Ste Eulalie ds Bartsch Chrestomathie, 3, 1); b) 881-82 suivi d'un attribut indiquant la qualité essentielle ou la situation du suj. (Ste Eulalie, ibid., 3, 12); c) 2emoitié xes. suivi d'un attribut indiquant la qualité de l'état ou de la situation du suj., sa manière d'être (St Léger, éd. J. Linskill, 160). B. Emploi abs. 1. 2emoitié xes. « exister, avoir réalité, être vrai (suj. animé) » (St Léger, 37); 2.a) 1130-40 « exister, avoir réalité, vivre (suj. animé) » (Wace, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, ms. M, 729 : Deus qui est e fu); b) fin xiies. au passé « avoir vécu, être mort » (Orson de Beauvais, 959 ds T.-L.). C. Pron. dém. suj. 1. a) ca 980 le pron. suj. remplace simplement un inanimé (Passion, éd. D'A. S. Avalle, 13-14); b) 2emoitié xes. le pron. suj. remplace un animé ou un inanimé mis en valeur par la constr. de type c'est (St Léger, 99); 2. ca 1170 le pron. dém. est en inversion dans les constr. interr. (Rois, éd. E. R. Curtius, I, VI, 4, p. 13). D. 1. Ca 980 à la 3epers. du sing. impers. pour introduire ou mettre en valeur un élément de la phrase (Passion, 151); 2. ca 980 id. avec le sens de « il y a », « on trouve » (Passion, 88). E. Auxil. 1. ca 980 du passif (Passion, 170); 2. ca 980 du passé des verbes pronom. (Fragment de Valenciennes ds Bartsch Chrestomathie, 4, 37); 3. ca 980 du passé de certains verbes intrans. (Passion, 325). Du lat. class. esse (lat. pop. *essĕre d'où l'inf. a. fr. estre) dont les formes conjuguées lat., avec des altérations dès le b. lat. et des réfections anal., ont donné plus ou moins régulièrement les formes fr., le part. passé et peut-être l'imp. et le futur mis à part (cf. E. R. Thurneysen, Das Verbum être und die fr. Conjugation, Halle, Karras, 1882). Il est admis que le part. passé esté, de même prob. que le part. prés. estant, a été empr. au verbe d'a. fr. ester issu du lat. stare « se tenir debout, se tenir, rester »; une même orig. pour l'imp. de type a fr. esteie qui a supplanté les formes de type iere ou ere a été envisagée (cf. Diez, Romanische Grammatik, 2eéd., t. 2, p. 211) puis rejetée pour des raisons phonét. en admettant une réfection sur l'inf. est(re) (cf. Diez, op. cit., 3eéd., t. 2, p. 229; Meyer-Lübke, Grammaire historique des langues romanes, t. 2, § 262); on peut cependant supposer que esteie représente stabam, mais avec une réfection pré-littér. sur le verbe avoir. Quant au rad. du futur ser(ai) qui a supplanté les formes en ier et er issues du lat., on l'explique par une constr. syntagmatique à partir de essere de type (es)sere + áio (parallèlement à essere + áio > estrai en a. fr.; pour les détails, v. notamment Fouché Morphol., 415-423).