VULGARITÉ, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1495 « grande masse du peuple » (
Jehan de Vignay,
Mir. hist., IX, 108, éd. 1531 ds
Delb. Notes mss);
b) xvies. subst. plur. « choses vulgaires, triviales » (
Quintilien censeur, p. 199 ds
Littré), mot absent des dict. jusqu'au
xixes.;
2. 1795 « caractère de ce qui est en usage chez le commun des hommes » (
Staël,
Essai sur les fictions ds
Œuvres compl., éd. Treuttel et Würtz, t. 2, 1820-21, p. 179 cité par B. W.
Jasinski ds
Corresp. gén., t. 4, p. 59: une langue qui [...] préserve de la
vulgarité qu'entraînerait l'emploi continuel des expressions usées par l'habitude); 1800 (
Id.,
De la littérature,
ibid., t. 4, p. 382,
ibid.: je sais bien que ce mot la
vulgarité n'avait pas encore été employé, mais je le crois bon et nécessaire);
3. 1853 péj. « absence totale de distinction et de délicatesse » (
Flaub.,
Corresp., p. 345: quand j'aborde une situation, elle me dégoûte d'avance par sa
vulgarité: je ne fais autre chose que de doser de la merde). Empr. au lat. tardif
vulgaritas « qualité de ce qui est commun », « la généralité (des hommes), le commun », dér. de
vulgaris (v.
vulgaire). Les sens mod. 2 et 3 sont prob. dér. de
vulgaire*.