VOLUPTÉ, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1404 « plaisir que procure la satisfaction des sens » au plur. (
Christine de Pisan,
Charles V, I, 13, éd. S. Solente, t. 1, p. 33: les superflues
voluptez qui empeschent la liberté des sens); 1549
vivre en voluptez et delices (
Est.); 1549 «
id. » au sing. (
ibid.);
2. 1554 « plaisir sexuel » (
Pasquier,
Monophile, I ds
Œuvres, Amsterdam, t. 2, col. 751: Je le soutiens [...] Que si l'Amour ne tend qu'à
volupté); 1580 (
Montaigne,
Essais, II, 11, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 430: en l'accointance des femmes [...] le plaisir nous transporte si fort hors de nous que nostre discours ne sçauroit lors faire son office, tout perclus et ravi en la
volupté);
3. id. « propension à rechercher les plaisirs des sens » (
Id.,
ibid., II, 33, p. 733: de grands personnages ausquels la
volonté a faict oublier la conduicte de leurs affaires);
4. 1588 « délectation morale » (
Id.,
ibid., I, 14, p. 63: Je sens naturellement quelque
volupté à payer [ma despence] comme si je deschargeois mes espaules [...] de cette image de servitude);
5. 1831 « caractère sensuel de quelque chose » (
Balzac,
loc. cit.). Empr. au lat.
voluptas, -atis « plaisir, volupté » (
voluptas corporis; potandi).