VAINQUEUR, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. Subst. 
1. a) 1
remoit. 
xiies. « personne qui a remporté une victoire (au combat, à la guerre) » (
Canticum Habaccuc [
Hab. 3, 19] ds 
Psautier Oxford, éd. F. Michel, p. 241: 
venquere); 
xiies. (
Everart de Kirkham, 
Distiques de Caton, 377, éd. E. Stengel, p. 127: 
vencur); 
b) 1656 loc. 
en vainqueur« en tant que vainqueur » (J. 
Chapelain, 
La Pucelle, p. 100); 1760 
en vainqueur « comme le ferait un vainqueur » (Abbé 
Prévost, 
Le Monde moral, éd. 1784, p. 449: les traitoient déjà en 
vainqueurs); 
2. 1550 « celui, celle qui a conquis le cœur de l'être aimé » (
Du Bellay, 
L'Olive, LXX ds 
               Œuvres poét., éd. H. Chamard, t. 1, p. 87: eloingner le 
vainqueur); 1550 (
Ronsard, 
               Œuvres compl., t. 1, p. 201: [ton œil] 
vainqueur [de mon cœur]); 1550 
Amour vainqueur (
Id., 
ibid., p. 233); 
3. a) 1555 « personne qui l'emporte dans une lutte, une compétition, etc. » (
Id., 
ibid., t. 8, p. 73, 9); 
b) 1925 alpin. (
Estaunié, 
Sil. camp., p. 91: le 
vainqueur [de la Meije]); 1953 (
L'Aurore, 3 juin, p. 11 a: Hillary [...] le 
vainqueur de l'Everest); 
4. 1560 spéc., dans une lutte mor. (
Ronsard, 
op. cit., t. 10, p. 320: lors que mon sens, de ma raison 
vainqueur); 1639 (
Scudéry, 
L'Amour tirannique, p. 32: sois 
vainqueur de ton vice). 
B. Adj. 
1. 1
remoit. 
xiiies. [ms. 2
emoit. 
xiiies.] « victorieux » (
La Delivrance du peuple d'Israël, éd. W. Eickhoff, 1431: Kar de toz furent 
venkëor); 
xiiies. fém. (
Bible, ms. B. N. 901, f
o17 c ds 
Gdf. [prob. 
Sag. 10, 20: 
victrix manus]: vostre main 
vainqueresse); 
ca 1300 (
Jean de Meun, trad. 
Boèce, 
Consolatio, éd. V. L. Dedeck-Héry, IV, P 6 ds 
Mediaeval Studies, t. 14, p. 251: la cause 
vainquerresse avoit pleu aus diex [lat. 
victrix causa]); 
2. 1713 
air vainqueur (A. 
Hamilton, 
Mém. de la vie du comte de Grammont, chap. 6, p. 132: il s'étoit mis sur son Air 
vainqueur, pour achever cette derniere Conquête); 1782 
air vainqueur « air suffisant et satisfait » (R. M. 
Lesuire, 
L'Aventurier françois, p. 29).     Dér. de 
vaincre*; suff. 
-eur2*.